Ennui. Le voilà qui regarde le vide. A ses yeux, c'était un peu comme contempler son propre reflet : le rien qui entoure tout lui ressemblait. Impalpable, en absence de sens, et sans but. C'était une forme de solitude face au Monde. L'exclusion. L'enfermement.
La prison psychique. Le cerveau bourreau. L'écho permanent dans le néant. Le bruit constant, lassant – répétitif.
Urgence. Toujours à courir pour rattraper le Temps : grandir plus vite, se sentir prêt, tenir la course – être endurant ! - : partir toujours, au bon moment, au bon endroit. Comme il faut, là où il faut. Essoufflé, nulle seconde pour reprendre son souffle. Rattraper le Temps, impossible à ignorer.
La peau se fane comme la rose. Les épines sont ancrées, et la couronne est faite de sable. La mère veille, mais un jour, la mer se retire. Reste l'amer alors, qui s'en vient accompagner les pas – titubements ? – de nos corps engourdis.
L'ennuyé pense à son cœur – Oh ! le faible ! – mollement palpitant, lassé je crois, du sang, et surtout morcelé par les coups. Son cœur rampant, triste soldat, qui ne sait plus se battre. Agonie.
Pourtant ! Le soleil apporte une lumière timide qui éclaire le grand vide ! Troublé par ce dérangement, cette lueur aux allures de faux espoir, ce mensonge qui vient cacher les ténèbres, le vrai caché sous les rayons fictifs, il détourne les yeux.
Sur la page d'un cahier, le regard fuyant l'horizon impossible, il écrit : « Ennui. Le voilà qui regarde le vide... ».
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Folies
PoetryChaque pensée est une folie de plus, et chaque folie est une pensée nouvelle. Ici, je les assemble et de toutes mes folies, je récrie ma Folie. Elle est nombreuse, et, se faisant toute belle, elle vous invite à les connaître... venez donc, mais ne v...