CASSETTE TROIS, FACE B
« heal. »JE SALUE les gérants de la supérette et attrape la main de mon cousin, le tirant vers les rayons. Aujourd'hui, c'était l'anniversaire d'Eden. Mon petit bout venait d'avoir six ans, et j'en revenais toujours pas. J'avais presque assisté à sa naissance, et, maintenant, je le tenais par la main tandis qu'il me racontait sa journée en me pointant les oiseaux dans le ciel. J'adorais l'écouter parler. Cet enfant avait une reparti et un don de langage courant épatant. Parfois, j'avais l'impression que nos conversations étaient plus intéressantes que celles que j'entretenais avec mes amis.
— Carter! s'exclame le p'tit en courant vers les peluches, on peut prendre ça?
— On dit quoi?
— S'il te plaît....
Je craque face à sa tête de chien battu, et fini par saisir la peluche de ses mains pour la poser sur le comptoir.
J'attrape une lame de rasoir au passage, et sourit a l'homme derrière le comptoir. Lorsqu'il attrape la lame pour la passer sous le scanner, son visage perd en couleurs et son sourire se fane brusquement. Je comprends tout lorsque mon visage se tourne vers la droite et que mes yeux rencontrent la photo géante d'Hannah Baker. J'étais dans la supérette des Baker. Et je venais d'acheter un jouet pour enfant et une lame. Bordel, quelle conne je faisais.— Je, bonjour.
Je paraissais encore plus conne avec mes bégaiements et mes yeux rouges sangs. J'avais l'air maline.
— bonjour.
Le type se penche par dessus le bureau pour faire face à Éden, un petit sourire aux lèvres. Je donne un léger coup de coude à mon cousin, qui fini par sourire à son tours au père Baker.
— Dit bonjour au monsieur, Éden.
— Bonjour au monsieur, marmonne mon cousin en jouant avec sa nouvelle peluche.
— Tu t'crois drôle hein, je le chatouille et il éclate de rire.
— Dix dollars s'il vous plaît.
Je lui tends mon billet qu'il saisit avec envie, le rangeant soigneusement dans sa caisse pleine. Il paraissait un peu plus sympathique et sain d'esprit que sa femme. Avant de partir, je prends la main d'Eden dans la mienne pour ensuite me tourner face au vendeur.
— Désolée pour Hannah.
Il me lance un sourire triste et je sens son regard transpercer mon dos jusqu'à ma disparition de son champ de vision au coin de la rue voisine.
[...]
Marcus Cole.
J'arrivais enfin à sa cassette. Je ne savais même pas ce qu'il avait fait pour être ici. À vrai dire, j'en avais absolument aucunes idées. Lorsque son nom a été prononcé au début de la face B de la troisième cassette, j'ai cru avoir rêvé. Comment le président du lycée avait-il pu participé au suicide d'une jeune fille? Plus l'enregistrement passait, plus je doutais. Était-ce la cassette de Marcus, ou bien celle de Zack?
— Enflure, je marmonne, la tête baissée.
Je percute l'épaule de quelqu'un dans le couloir, et ne prends pas la peine de m'excuser, de mauvaise humeur. Je sens qu'on m'attrape par le bras, d'un mouvement brusque.
— Bonjour à toi aussi, Cart'.
— Bonjour, Marcus. Comment c'était?
Le président du lycée me regarde étrangement derrière ses lunettes et ses tas de papiers, et fronce les sourcils.
Ce cretin ne se doutait de rien. J'allais les détruire, un à un.— Quand t'as touché Hannah Baker sans son consentement le soir de la Saint Valentin après être arrivé une heure en retard. Tu t'en rappelles pas?
Sa bouche s'ouvre, et j'observe sa mâchoire se contractée. J'avais touché une corde fragile et je ne comptais pas m'arrêter de si tôt. J'allais les détruire. Comme ils l'avaient fait avec Hannah Baker. Je me contente de tourner les talons pour rejoindre ma salle, mon sac sous le bras, un sourire aux lèvres.
— B'jour.
J'entre sans frapper, en retard, saluant à peine la prof, ne lui adressant aucun regard. J'avais plus le temps d'être gentille. J'avance vers ma place, mais, la main de la prof m'arrête brusquement dans mon ascension, me pointant la porte d'un doigt menaçant.
— Sors, et entre en frappant et en me saluant de la façon la plus respectueuse qui soit.
Je m'appuie contre le mur, les mains glissées dans les poches de mon sweat shirt. J'en revenais pas. Marcus Cole venait de rentrer dans la même salle que moi avec dix minutes de retard, mais, lui, avait le droit d'assister au cours sans aucunes remarques. Étrangement, j'étais la seule à devoir endurer une leçon de morale sur mon comportement.
— Vous savez très bien que, si j'sors de cette salle, j'reviens plus.
— Va t'asseoir, je ne veux pas t'entendre.
Je laisse échapper un sourire narquois, et balance presque mon sac sur la table à côté de Scott, ennuyée. J'allais me taper leur conversation de fragiles sur les potins et les potins. J'attrape un stylo que je laisse tourner sur le dos de ma main. Ça m'soulait déjà.
— J'vous promet qu'elle m'a menacé, j'entends Marcus paniquer, elle va tout faire capoter.
— Chiale moins fort, Marcus, je l'appelle depuis mon bout de classe, tu m'déranges.
Il me tend son majeur et je mords ma lèvre inférieure, retenant de justesse un rire bruyant. Marcus était celui qui, pour son plus malheur, oubliait régulièrement à qui il avait à faire. Scott me lance un regard profond, auquel je ne réponds pas. Je voulais me débarrasser de ce groupe de merde. Il me collait à la peau, comme une sangsue coriace.
— Faut qu'on parle, me chuchote mon voisin de table, rapidement.
Je hausse les épaules sans le regarder, et m'attelle a dessiner une fleur sur le coin de ma page encore vierge. L'école et moi, ça avait toujours fait dix.
Ce que j'ignorais encore, c'est que mon plan allait changer du tout au tout.
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𝐄𝐔𝐏𝐇𝐎𝐑𝐈𝐄, thirteen rw
Fanfic[𝐖𝐀𝐑𝐍𝐈𝐍𝐆: contenue mature, tel que; drogues, sexe, suicide et bien d'autres encore.] (𝐢) 𝐞𝐮𝐩𝐡𝐨𝐫𝐢𝐞, 𝘯𝘰𝘮 𝘧𝘦𝘮𝘪𝘯𝘪𝘯 Sentiment de bien-être général. #1; netflix le 26/05/21