chapitre 35

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« you always talkin' about it

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« you always talkin' about it. »





J'ARRACHE PRESQUE LE POÈME que tient Ryan dans ses mains. Une des pièces à conviction. Le poème où elle évoque son envie de mourir au plus vite. Hannah avait un don pour l'écriture, j'en étais presque certaine. La partie du procès de Ryan venait de prendre fin.

— Merci, Ryan, je lui souris.


Pourquoi? il fronce les sourcils, j'ai dis la vérité.


— Oui, mais beaucoup d'entre nous ne l'ont pas dit. Toi, oui.


Il me sourit une nouvelle fois avant de m'attirer brusquement dans ses bras. Je pose mon menton sur son torse tandis qu'il caresse mes cheveux d'une main chaleureuse, le menton pose sur le dessus de mon crâne.



— J'suis là pour toi, Carter. Sache le.
Montgomery paiera pour ce qu'il a fait.



— J'en suis pas persuadée, je rigole nerveusement, mais bon, je ferais avec ce qu'on me donnera.


Ryan se détache doucement de moi et me pointe quelque chose dans mon dos. Je me retourne, observant Scott me sourire, adossé à sa voiture. J'embrasse rapidement la joue de mon ami et glisse mes mains dans mes poches, avançant tranquille vers mon petit ami.

— Qu'est ce que tu fais là? je murmure lorsqu'il m'attire contre lui pour déposer ses mains dans la chute de mes hanches.


J'allais pas laisser ma meuf surmonter ces épreuves seule.


Je dépose doucement mon front le sien, embrassant ses lèvres avec douceur. Scott était la personne la plus gentille du monde.


— Tu veux que je te déposes quelque part? il me demande en ouvrant sa portière, côté conducteur, moi faut que je rejoigne les gars pour l'entraînement, mais j'ai le temps de te déposer quelque part avant.

— Je veux bien que tu me déposes chez Clay.


Il fronce les sourcils, serrant un peu plus le volant dans ses mains.
Scott laisse glisser sa main droite sur ma cuisse, la pressant doucement.

— Pourquoi? j'entends nettement la colère dans sa voix tremblante.

C'est un de mes amis d'enfance, bébé. Sois pas jaloux.

Je lui lance un sourire rieur, et il pince ma joue, m'arrache un éclat de rire. Lorsqu'il se gare sur le bat côté du trottoir, je me détache directement, attrapant mon sac au passage. Je dépose un simple baiser sur les lèvres de mon copain, ouvrant la portière en même temps. Scott attrape brusquement ma mâchoire, plaquant presque violemment ses lèvres sur les miennes. Il demande directement l'accès à ma bouche, glissant sa langue entre mes dents. Je laisse glisser mes mains derrière sa nuque, laissant tomber mon sac sur le sol. Il me rapproche un peu plus de lui, et je finis par couper notre échange, manquant d'oxygène.

— Fait attention à toi.


Je lui souris et hoche la tête de bas en haut avant de récupérer une nouvelle fois mon sac, claquant la portière. J'entends la fenêtre côté passager se baisser, et Scott m'appelle.

— Je t'aime.

— Je t'aime aussi, je lui souris, embrassant ma paume pour lui envoyer un baiser volant.



[...]



Assise sur la chaise de bureau de Clay, je tourne distraitement les pages d'un bouquin choisi au hasard, tentant d'échapper à ce silence de plomb. Clay n'était pas là. Seul Justin était présent, affalé sur le canapé lorsque je suis entrée dans la chambre de mon ami. Il me fixe, appuyé contre le mur, une bassine d'eau chaude posée sur son ventre douloureux.


— J'ai balancé ta came dans les chiottes, je balance soudainement, tournant l'avant dernière page.

Quoi? Justin se lève brusquement.

Clay m'a demandé de m'en débarrasser. J'l'ai jeté dans les chiottes. Ça pose un problème?

Je baisse mon bouquin de devant mon visage pour planter durement mes pupilles dans les siennes. Justin avait changé. Son visage était meurtri par les coups et la drogue, et il semblait tout le temps sur le point de fondre en larmes. C'est d'ailleurs ce qu'il fit ce jour là. Mon ancien amant fondu en larmes contre son matelas, se laissant presque tomber sur le sol, gisant, inerte.

— Relève toi, je siffle, c'est pas toi. Tu laisses le manque de drogue parler pour toi. Alors, j'te le répète une dernière fois: relève toi, sinon j'me barre.


Justin ne se relève pas, se contentant de fixer sa bassine vide, les yeux vides. Je me lève de ma chaise, attrapant mon sac à main, laissant brusquement le livre sur le bureau de Clay. J'me tirais.


— Attends, j'entends que Justin murmure, face contre le parquet rigide, reste, s'il te plaît...

Je soupire, me laissant retomber dans le fond de la chaise roulante. Je ne comptais pas adresser la parole à ce mec. Il était fragile. Trop fragile.


— Pourquoi lui? Pourquoi Scott?


— Parce que je l'aime, je réponds simplement, et lui aussi.

— Il ne t'aime pas comme je le fais. À vrai dire, prononce difficilement Justin, ils ne t'aiment pas comme je le fais. Personne ne t'aime comme moi, Carter.

— T'as raté ta chance, Justy. Scott me rend heureuse.

Il baisse de nouveau les yeux vers le sol et je soupire, retroussant nerveusement le bout de mon nez.

— J'suis tellement stupide pour toi, je marmonne dans ma barbe.


La fenêtre s'ouvre brusquement, lorsque Sheri et Clay entrent dans la pièce. Je me lève brusquement, énervée. Qu'est ce qu'elle foutait ici? J'avais fermement prévenue Clay que je ne participerais à aucuns plans de sauvetage si cette fille était là. Il ne m'avait apparemment pas écouté.

— Carter, m'appelle Clay, je...


— Tu rien du tout, Jensen. J'avais prévenue. C'était mon unique condition. J'me barre. C'est fini pour moi votre plan bancal.


Je claque la porte derrière moi et dévale les escaliers. Ils commençaient à me faire chier.

𝐄𝐔𝐏𝐇𝐎𝐑𝐈𝐄, thirteen rwOù les histoires vivent. Découvrez maintenant