Light on the Foam [IWAOI]

≬ Chapitre 9 ≬

         Cela faisait à présent une semaine que la représentation avait été faite et donc une semaine qu'il avait sa liberté la plus totale (et légale). Et depuis, il profitait de chaque jour comme si c'était son dernier et qu'il allait mourir le lendemain. Mais il fallait le comprendre, il avait eu l'impression de mourir à cause de cet enfermement.

Au palais, presque plus personne ne l'apercevait, sauf aux heures des repas, et encore, c'était devenu courant qu'il loupe le repas du midi -il préférait largement se faufiler dans les cuisines pour prendre une collation avant de s'échapper du palais. C'était comme s'il était devenu un fantôme dans sa propre maison. Malgré tout Tooru gardait un certain sérieux et n'était plus retourné à la surface depuis qu'il avait vu le Prince Hajime, même s'il en mourrait d'envie. Parce que qu'est-ce qu'il y pensait souvent à ce Prince. Nuit et jour il pensait à lui ou bien il apparaissait dans ses rêves. Mais il avait comme l'impression de courir après un mirage. Après tout il fallait bien qu'il soit honnête, le Prince ne savait même pas qu'il existait alors comment pourrait-il avoir un quelconque intérêt pour lui. Ou alors il l'aurait certainement pour son espèce mais pas pour sa personne en elle-même, cela lui semblait impossible.

Il se laissa choir sur le sable de la caverne dans laquelle il dissimulait tous ses trésors. Elle était belle cette caverne. Certainement sa plus grande fierté avec sa voix d'ange.

Dissimulée par un énorme rocher qu'on ne penserait pas à bouger, elle était immense et profonde. Mais mieux encore, l'érosion qu'avait faite l'eau avait créé des sortes d'étagères sur lesquelles il posait ses trouvailles. Et puis tout en haut se trouvait un petit trou par lequel s'infiltrait la lumière du soleil ou de la lune. Car malgré sa grande taille, elle n'était pas tant en profondeur que cela. Et cela lui donnait le sentiment d'être à la portée de l'air libre, c'était vivifiant.

D'une main distraite, il faisait tourner une fleur qu'il avait trouvé sur le chemin. Il la faisait tourner tellement vite qu'il ne distinguait même plus ses pétales violets. Mais il aimait bien les minuscules bulles que cela formait, c'était un joli tableau.

Il soupira en s'étirant. Il avait beau apprécier être dans cet endroit, le fait que Polochon ne soit pas là avec lui l'attristait un peu. Malheureusement le jeune poisson chirurgien bagnard avait dû rentrer chez lui afin de ne pas inquiéter sa famille, surtout qu'il passait déjà toutes ses journées dehors, en compagnie du prince certes, mais dehors. Et cela sa mère relativement protectrice avait du mal à l'accepter. Enfin les mère devaient toutes être sensiblement pareilles se disait-il, il ne devait pas le prendre contre lui. Attina aussi avait quelques difficultés à le laisser grandir.

Le visage de l'humain aux cheveux bruns s'imposa une nouvelle fois, comme il en avait l'habitude, dans son esprit. Depuis le début, il se posait des questions sur ce qu'il pouvait ressentir à son propos car selon lui cela dépassait largement une simple curiosité ou admiration. Ce qui lui comprimait le cœur, il ne l'avait jamais ressenti pour quoi que ce soit ou qui que ce soit.