Light on the Foam [IWAOI]

≬ Chapitre 44 ≬

Il s'était figé après avoir dit ces mots. Il n'en revenait pas d'avoir eu ce courage, ce sinistre égoïsme. Finalement, la petite voix vicieuse recluse au fond de lui avait réussi à lui faire entendre son cœur plutôt que son cerveau. Et il était trop tard pour faire marche arrière. Les mots avaient été dits, autant qu'il en assume les conséquences jusqu'au bout. Sans compter que, il ne pourrait rien leur arriver s'ils restaient tous les deux. N'est-ce pas ?

Les mains hésitantes du brun vinrent trouver les siennes sur son torse. Leurs doigts s'entremêlèrent, leurs pouces effectuant de douces caresses sur le dos de leurs mains. Ils s'apaisaient, se laissaient le temps de comprendre ce que tout cela sous entendait, de comprendre la voie qu'allait emprunter leurs vies. Ils ne pensaient pas le regretter, ils s'aimaient certainement comme jamais ils ne pourraient aimer une personne.

Néanmoins, cela ne les empêchait pas d'avoir peur de l'avenir, de ce qu'il pouvait leur réserver. Les premiers temps seraient durs, ils le savaient. Mais ils savaient aussi qu'ils feraient tout pour que cela fonctionne, pour qu'ils puissent vivre ensemble, vieillir ensemble, sans que le poids d'une couronne vienne assombrir leur destin.

Leurs cœurs battaient à l'unisson à un rythme effréné, il le percevait nettement sous sa paume. Et cela ne le fit que sourire.

Leur choix était fait, ils allaient s'enfuir, ils allaient s'aimer sans penser ni à l'Empereur de Xerin ni à ce qu'il pourrait faire une fois qu'il aurait compris que le Prince héritier s'était enfui.

Beaucoup les traiteraient d'égoïstes, d'enfants capricieux qui pensaient que le monde leur appartenait alors que leur amour n'allait pas durer un an, que tout cela les mener à leur perte. Mais Tooru s'en moquait, le seul qui comptait réellement c'était Hajime, et il partait avec lui. Et plus que tout, il avait confiance en l'amour qu'ils se portaient.

Alors le monde pourrait bien s'écrouler, les océans se déchainer, il s'en moquait éperdument. Il était avec l'homme qu'il aimait et c'était tout ce qui comptait.

« Prépare le strict nécessaire, je viendrai te chercher devant tes appartements. »

L'attente avait été longue, tellement longue. La journée avait semblé ne jamais vouloir se finir et le dernier repas de la journée avait été d'une lenteur et d'un ennui effroyables. Il en aurait presque tapé du poing sur la table pour leur faire comprendre d'accélérer ce diner dirigé par l'hypocrisie qui lui donnait un mal de tête faramineux.