≬ Chapitre 6 ≬

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         Le temps était extrêmement long lorsque nous étions dans l'incapacité de sortir de chez nous

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         Le temps était extrêmement long lorsque nous étions dans l'incapacité de sortir de chez nous. Le palais était grand en réalité, Tooru était même sûr qu'il n'avait jamais parcouru ce château dans son entièreté -et pour une fois, il n'exagérait pas. Malgré tout, en l'absence d'activités qui pourraient plaire à cet avare d'aventures et de découvertes, le temps se faisait vite long. Et même celles qui nous plaisaient devenaient sans goût à force de les faire à longueur de journées, surtout quand il se mettait à rêver de cet extérieur qui lui faisait tant envie.

Les jours se répétaient continuellement, sans pouvoir distinguer le matin du soir, avec les mêmes divertissements, les mêmes conversations, la même ambiance glaçante durant les repas familiaux – le triton avait beau savoir qu'il était en tort, il avait toujours en travers de la gorge sa punition. Tooru voyait le monde fonctionner normalement mais son temps à lui restait comme bloqué. Il passait des jours à végéter dans son lit sans vouloir sortir, n'ayant envie de rien, restant immobile, à méditer.

D'autres jours, il était tellement excité à cause toute l'énergie qu'il cumulait puisqu'il ne pouvait pas se dépenser dehors, qu'il devenait insupportable pour tous ceux qui avaient le malheur de croiser son chemin dans le château royal.

Le jeune triton soupira, laissant le livre qu'il tentait vainement de lire sur son édredon. Ce roman, il l'avait déjà lu au moins trois et il le connaissait par cœur. Déjà avant, il aimait particulièrement le lire mais depuis quelques jours il avait l'impression que son monde se résumait à ces pages qui tournait en boucle dans sa tête. Les activités qui lui plaisaient être peu nombreuses et il avait déjà tout épuisé et cela ne faisait que deux semaines qu'il était privé de sortie. Pourtant il avait l'impression que cela faisait des mois. Les secondes devenaient des minutes, les minutes devenaient des heures.

Le soir, il se couchait fatigué alors que son activité de la journée avait pu se résumer à rester allongé des heures sur son lit. Quelques fois, pendant ces heures de libre, Attina venait le voir – peut-être avait-elle pitié de lui, de sa solitude et de son ennui – et ils finissaient par faire les fous comme ils étaient redevenus des enfants qui faisaient des bêtises à ne plus savoir quoi faire. Mais le reste du temps, Tooru restait seul, il ne pouvait même pas espérer voir Polochon.

Aquata aurait pu lui rendre un petite visite, mais la sirène était toujours énervée contre son cadet même si son ressentiment se dissipait peu à peu au fur et à mesure du temps. Une seule fois, elle aurait apparemment demandé l'avancé de la création de la chanson que son frère devait faire à leur ainée mais cette dernière n'avait pas eu grand-chose à transmettre. Il avait tenté de rassurer tant bien que mal l'héritière en affirmant que la chanson était en préparation, mais honnêtement, c'était à peine s'il avait une mélodie qui lui convenait. Il avait beau se creuser l'esprit dans ses moments d'immobilité profonde, rien ne lui venait. Il ne savait plus quoi faire.

Il avait beau tourner sa mission dans tous les sens, ses feuilles restaient complètement vierges. Il ne connaissait même pas sur quoi il voulait chanter, alors forcément s'il ne savait pas si sa musique serait triste ou joyeuse, comment pouvait-il créer une mélodie qui conviendrait. Mais s'il ignorait le sujet qu'il voulait aborder, comment pouvait-il poser ses mots et ses idées.

Light on the Foam [IWAOI]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant