≬ Epilogue.2 ≬

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Le vent soufflait doucement, les vagues léchaient le sable délicatement

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Le vent soufflait doucement, les vagues léchaient le sable délicatement. Il n'y avait pas l'ombre d'une tempête en vue, le paysage était magnifique. Pourtant, lui avait toujours aussi mal en regardant cette étendue salée qui avait été la raison de nombre de ses larmes. Déjà quand elle lui avait arraché sa mère, puis ensuite la seule personne pour qui il éprouvait cette passion ardente qui avait enflammé son cœur, qui était capable de lui retourner l'estomac.

L'odeur de l'iode lui titillait les narines alors qu'il observait, imperturbable, la course du Soleil dans le ciel. Bientôt, il pourrait apercevoir sa concurrente, la Lune glaciale avec ses allures inaccessibles. Lui avait toujours préféré l'astre solaire, il lui paraissait bien plus abordable, un peu plus charmeur aussi avec ses deux rayons.

Ses yeux lui piquaient mais ce n'était pas dû ni au vent qui les asséchaient ni au sel de mer qui venait le déranger. Au contraire, il avait presque fini par s'y habituer. C'était simplement comme chaque jour depuis son départ, à chaque fois qu'il se permettait de retirer sa couronne de Roi pour qu'il ne reste que l'homme qui n'avait pas fini de cicatriser. L'homme qui ne parvenait pas à laisser partir ce fantôme du passé, parce qu'il le rassurait, parce qu'il lui faisait du bien. Parce qu'il le soutenait, même s'il n'était pas réellement présent. Même si c'était juste une présence dans l'air qu'il imaginerait. Mais il avait bien fallu dissimuler cette faiblesse, dissimuler le fait que cette absence l'impactait toujours.

Ses conseillers le disaient froid, impassible. Lui disait qu'il n'avait pas le choix, sa personnalité actuelle avait été forgée pour sa propre protection et enfin montrer que c'était lui qui décidait. Toute sa vie, jusqu'à son couronnement, lui avait été imposée, il n'avait pas eu le droit de donner son avis. Il était né hérité de ce royaume, alors il devait le faire passer avant tout le reste. Et c'était comme cela qu'il avait réussi à tout perdre. Plus jamais cette erreur se reproduirait, il s'en était fait la promesse.

A présent il se trouvait seul, sur ce balcon, ayant quitté sa carapace de dirigeant, tous ses soutiens ayant fini par le quitter progressivement. Il y avait eu Tooru, cet homme, ce triton, qui avait marqué de manière indélébile sa peau mais surtout son cœur. Il ne comptait plus le nombre de fois qu'il s'était effondré après avoir compris qu'il ne le reverrait plus jamais.

Il était revenu dans ses appartements dès que le bateau de cérémonie avait accosté. Il s'était attendu à y voir son amant comme il n'avait pas été présent pour le mariage mais il n'y avait trouvé qu'une lettre. Et rien qu'à la vue du bout de papier, il se souvenait parfaitement du mauvais pressentiment qui lui avait vrillé l'estomac, ce dernier manquant de recracher tout ce qu'il avait en son sein.

Et cette lettre avait comme signé sa descente, ou plutôt sa chute violente aux Enfers. Si avec son mariage il avait été au bord du précipice, la réception de cette missive l'avait emporté aux portes de la résidence d'Hadès, Cerbère le fixant de ses yeux fous.

Light on the Foam [IWAOI]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant