Light on the Foam [IWAOI]

≬ Chapitre 23 ≬

« Tu ne vas pas accueillir Bénédicte Tooru ? A moins que tu ne la fuis avant même de l'avoir vu ? »

Le châtain pesta dans sa barbe inexistante, croisant comme un enfant boudeur ses bras sur son torse.

Ce que cela pouvait l'énerver que Koshi puisse lire aussi facilement en lui. Surtout qu'il gardait constamment son petit sourire en coin, seule la lueur particulière de ses yeux pouvant trahir ses véritables émotions et encore, c'était seulement quand il le voulait ou qu'il se retrouvait dépassé par ses émotions.

Pour sa part, cela faisait depuis deux jours qu'il passait ses journées dans les écuries en compagnie de l'écuyer aux cheveux argentés. Ils en avaient même profité pour faire une balade à cheval. Pour son plus grand bonheur, son présentiment positif quant à sa personne s'était confirmé et il profitait de cette présence agréable malgré toutes les petites piques que pouvait lui lancer cette dite présence. Au contraire, à présent cela faisait partie de leur relation.

Il décida d'ignorer la remarque de son nouvel ami, préférant passer vigoureusement son étrille sur le ventre transpirant de Pluie, le pur sans arabe que venait de monter son interlocuteur. Ce dernier n'abandonna pas pour autant, venant se poster de l'autre côté de l'équidé afin de croiser son regard par-dessus l'encolure de l'animal, la tête penchée sur le côté, laissant ses cheveux ébouriffés lui tomber devant les yeux.

Tooru devait bien avouer qu'il était beau comme cela. Pas autant qu'Hajime mais assez pour que cela soit notable. Ses cheveux décoiffés par le port de la bombe lui donnaient un petit air négligé mais contrôlé qui lui allait à merveille. Puis ses petites mèches frissonnantes au niveau de ses tempes et de son front le rendaient séduisant. Sans compter son grain de beauté sous son œil gauche qui soulignait parfaitement son regard rieur. Même sa bouche qui s'étirait en un sourire mutin était belle. Néanmoins, il avait beau l'observer sous toutes ses coutures, il n'en restait pas moins que son Prince restait le plus beau à ses yeux. Mais il comprenait les sentiments de certaines domestiques dont il pouvait entendre les gloussements au détour d'un couloir. Car avec une beauté pareille, Koshi était un homme qui attirait les femmes.

« Tu n'as pas à avoir peur de Bénédicte tu sais... lui fit-il remarquer. Elle ne sera jamais la rivale que tu penses. Ce n'est pas du tout le même amour que vous lui portez. »

Le châtain fronça les sourcils suite à ces paroles. Que voulait-il dire par là ? Qu'avait-il bien pu comprendre ? Ses sentiments ne pouvaient pas être si transparents tout de même. Puis le jeune homme ne l'avait vu qu'une seule fois en compagnie du Prince. Alors quand se serait-il trahi ?

Distraitement l'argenté se mit à flatter l'encolure de la monture, le regard dans le vague. Il se mordit la lèvre avant de reprendre avec une certaine hésitation dans la voix.

« Je ne sais pas si tu as remarqué mais tu as une façon de regarder Hajime qui n'est pas celle d'un simple ami. Même quelqu'un qui ne te connaitrait pas pourrait aisément devenir, à condition d'observer un minimum. Tu as une lueur dans les yeux qui ne trompe pas. Je pourrais parfaitement regarder Bénédicte de la même manière... Mais je pense que tu vois très bien de quoi je veux parler, je me trompe Tooru ? »