Partie III - Chapitre 43

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Chapitre 43

Peter, sous sa forme de rat, attendit que le camion s'arrête. Lorsque les portes du coffre s'ouvrirent, il reprit soudain forme humaine et assomma le livreur avant qu'il n'ait eu le temps de crier. Il tira le jeune homme entre les fleurs, ferma les portes de la camionnette en prenant soin de ne pas s'enfermer à l'intérieur et prit la veste de l'employé sur laquelle était indiqué le nom de l'entreprise. Après s'être assuré qu'il ne se réveillerait pas de sitôt, il sortit, consulta le bon de commande et remercia Merlin et tout Avalon que le nom des fleurs soient indiqués sur les pots. Il jeta un bref coup d'œil autour de lui, peu surpris de se trouver dans un quartier résidentiel affreusement banal. La pelouse de la maison qui lui faisait face était impeccablement tenue.

Il prit la commande et se dirigea vers la porte d'un pas assuré. Elle s'ouvrit avant même qu'il n'ait eu le temps de frapper. Une femme imposante, un petit chien agressif dans les bras, lui fit face.

- Encore des fleurs ? Aboya-t-elle.

- Euh... Il semblerait.

Peter songea qu'il aurait mieux fait de se taire lorsqu'elle le fusilla du regard. Elle se tourna à demi et hurla :

- Pétunia ! Encore des fleurs !

Une femme blonde et maigre fit son apparition. Étrangement, sa ressemblance avec Lily le frappa. C'était peut-être la forme du visage, ou cette expression déterminée dans son regard... Quoi qu'il en soit, les sœurs Evans, même si elles ne partageaient plus le même nom, avaient décidément quelque chose en commun.

Pétunia étudia un instant les fleurs avant de demander, un peu sèchement peut-être :

- Vous voulez bien les poser dans l'entrée, s'il-vous-plaît ?

Peter obtempéra tout en écoutant attentivement l'échange entre les deux femmes :

- Je ne comprends pas pourquoi tu as tout fait livrer chez toi.

- La maison est dans un état lamentable, Marge, et je n'avais pas envie d'y retourner. Ce ne sera pas si terrible de les transporter.

- Elles auraient pu être déposées au cimetière.

- Le soleil les aurait abîmés.

Le jeune homme profita de cette ouverture pour lancer :

- Je ne sais pas combien de temps vous comptez les garder, mais vous devriez les mettre dans l'eau, quelque part à l'abri, et peut-être...

Merlin en soit remercié, Marge l'interrompit avant qu'il n'ait à chercher d'autres instructions inutiles sur le soin des fleurs.

- Elles survivront très bien jusqu'à demain matin.

Peter hocha la tête et resta planté là jusqu'à ce que le regard plus qu'insistant des deux femmes lui fassent comprendre qu'il devait partir. Il s'excuse maladroitement et regagna sa camionnette. Une fois assis à la place du conducteur, il se rendit compte qu'il n'avait pas les clefs, et qu'il ne savait pas conduire. Avec un grognement, il alla fouiller les poches du commis, toujours inconscient à l'arrière, et revint à sa place, clefs en main. Grâce aux Maraudeurs, il avait acquis un certain nombre de compétences improbables, dont savoir conduire une moto. Ça ne devait pas être très différent avec les voitures.

Après s'être battu quelques instants avec la clef, il parvint à mettre le contact. Perplexe, il considéra les pédales. L'embrayage se trouvait sur la poignée gauche de la moto. Avec un peu de chance, c'était également le cas sur une voiture – à l'exception près qu'il n'y avait pas de poignée. Après avoir tâtonné un peu, il comprit finalement comment fonctionnait l'espèce de champignon se trouvant à sa droite. Le moteur rugit lorsqu'il essaya d'appuyer sur une autre pédale. Il sursauta, le front couvert de sueur, et aperçut le visage de Pétunia à la fenêtre de sa maison. Il était temps de partir.

Lily et James [corrigée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant