Chapitre 72
Poudlard, le 1er juillet 1980
Chère Lily,
veuillez m'excuser pour ma réponse plus que tardive. Votre lettre m'a trouvé en plein préparatifs des examens et festivités de fin d'année et je n'ai pu trouver le temps d'y répondre. Cela m'a laissé le temps de réfléchir à votre histoire et vos suppositions.
Si vous êtes positivement sûre que cette manifestation de magie ne vient pas de vous, il me faut également en conclure que c'est votre bébé qui l'a provoquée. Vous semblez dubitative ; à vrai dire, nous ignorons tout de la façon dont se transmet la magie ou de l'âge auquel elle se manifeste pour la première fois. Certains nouveau-nés révèlent déjà leur pouvoir, d'autres enfants n'en montrent rien avant des années et des années. Je n'ai jamais entendu de cas tel que le vôtre, mais il y a une première fois à tout ! Quant à ce qui a provoqué cela, je pense encore une fois que vous avez vu juste ; d'une manière ou d'une autre, l'instinct de survie de votre enfant a été provoqué. Je rajouterais qu'il a pu vouloir vous protéger. Je ne connais pas bien les mères, bien sûr, mais j'ai cru comprendre qu'un lien très fort pouvait se nouer entre la mère et son enfant. Nous ne pourrons jamais être sûrs, mais j'ose avancer qu'il a senti votre détresse ainsi que perçu la personne qui la provoquait. Cela expliquerait que James n'ait pas été assommé alors que Voldemort a été mis hors d'état de nuire suffisamment longtemps pour que vous puissiez vous échapper.
Il nous faut malheureusement nous en tenir aux supputations et, surtout, s'estimer heureux qu'une telle chose soit arrivée ! Ce n'est pas ma place de vous réprimander quant aux risques que vous avez pris mais, je vous en prie Lily, faites attention à vous !
J'essaierai de passer au QG durant l'été, mais il s'annonce chargé. Notre nouvelle ministre est pleine de résolutions et il y a beaucoup à faire ! De plus, notre bien-aimé professeur de Divination a pris sa retraite et il va falloir lui trouver un remplaçant. La tâche n'est guère aisée !
Avec toute mon amitié,
Albus P.W.B. Dumbledore
Lily replia la lettre de son ancien directeur et se laissa aller dans son fauteuil, la main posée sur son ventre. Plusieurs semaines s'étaient écoulées depuis que Voldemort s'était pointé chez les Prim. Ces derniers étaient arrivés sains et saufs aux États-Unis et, sous la conduite de leur Langue-de-plomb de père, avaient tout bonnement disparu de la circulation. Les rumeurs disaient que seul Maugrey était au courant de ce qu'ils étaient devenus.
Lily s'était remise rapidement, James beaucoup moins. Il n'avait certes pas besoin de s'inquiéter pour sa femme qui restait au QG, mais elle sentait parfois son regard torturé peser sur elle. Au bout de quelques jours, elle avait réalisé que James n'avait jamais eu de raison, auparavant, de vraiment craindre pour sa vie à elle. Elle n'avait jamais été aussi gravement blessée que lui, exception faite peut-être de la bataille de Trafalgar Square. Elle-même l'avait vu en danger de mort imminente plus d'une fois et avait dû apprendre à vivre avec. Elle soupçonnait la culpabilité d'ajouter encore à son trouble, même s'ils avaient décidé qu'ils étaient aussi responsables l'un que l'autre et qu'il n'y avait pas lieu de ressasser ce qu'il s'était passé. Ayant subi l'incompréhension de son mari lorsqu'elle même s'inquiétait en permanence pour lui, elle tâchait de ne pas noter son désarroi et de lui montrer le plus possible qu'elle se portait à merveille.
Elle ferma les yeux alors qu'une brise fraîche agitait les rideaux et venait caresser son visage. L'été était beaucoup trop chaud à son goût, même s'il ne faisait jamais plus de 25 degrés. Elle soupçonnait fortement ses huit mois de grossesse bien entamés d'être un facteur aggravant.
VOUS LISEZ
Lily et James [corrigée]
AventuraLily et James par Cazolie, la version corrigée ! Elle comprendra l'intégralité des chapitres, corrigés du point de vue de l'orthographe et, dans la mesure du possible, du canon. L'histoire de Lily Evans et James Potter, jusqu'à la fin.