Le héros

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Cette main était énorme et poilue. J'en conclus qu'il ne pouvait s'agir de celle d'une femme. Elle faisait maintenant pression depuis 3 min sur mon visage.

Prise de panique, mon corps s'était littéralement paralysé mais laissait tout de même quelques larmes s'échapper de mes paupières. Mes yeux se fermèrent et ma respiration s'accéléra. Je sentis son autre main attraper les miennes et les placer dans mon dos, histoire de m'immobiliser. Comme si j'allais bougé alors que j'étais tétanisée.

C'est alors que j'entendis une voix venir de derrière nous. Je voulais me retourner mais cet homme m'en empêchait. Etrangement, cette voix m'était familière.
"Lâche-là de suite ou tu signes ton arrêt de mort, lança la voix, pleine d'assurance.
-Et si je ne veux pas ? répondit l'homme qui me tenait toujours sans relâche.
-Franchement ? Tu ne préfères pas le savoir.
-Allez va-t'en petit, tu ne me fais pas peur.
-Bon. Pas de problèmes."
Je sentis du mouvement derrière moi mais surtout, l'homme ne me tenait plus. Il m'avait relâchée et j'étais terriblement rassurée.

Je me retournai et vis Benny et en jetant un regard à terre, je vis un homme, de plutôt gros gabarie. Sans réfléchir, je m'élançai dans les bras de Benny. Je vis son étonnement mais ne le lâchai pas pour autant.

Au bout de quelques minutes je me retirai et le remerciai.
"C'est normal, sortit-il sérieux, je n'allai pas laisser une aussi jolie jeune fille en détresse."

Je commençai alors à repartir vers ma voiture mais il ouvrit la portière du côté conducteur, s'y assit et prit le volant en mains. Je tirai une face étonnée puis m'assit doucement à côté de lui.
"Je te ramène chez toi, si tu permets". J'avoue que je n'osai pas dire non. On prit la route et je me rendis compte que je n'avais plus peur, je me sentais protégée. Sa présence me rassurait.

Il se gara devant chez moi et on sortit de la voiture. Je lui dis bonne nuit et rentrai dans l'immeuble. A travers une fenêtre, je le vis entrer dans le bar.

Je m'allongeai sur mon lit tout en pensant à ce qui venait de se passer. J'avais envie de le revoir. C'était clair. J'avais envie de le revoir et de lui parler.

Ces pensées quittèrent vite mon esprit au moment où je m'endormis.

Ce sommeil aurait pu être réparateur si je n'avais pas fait ce cauchemar. Le même que celui de mon enfance. Je suis dans une cabane, avec mon frère ainé, et on joue à cache-cache. Il n'y a pas grand chose dans cette cabane pour se cacher. Alors je me cache dans un petit placard. Même si dans ce cauchemar je suis jeune et donc petite, je suis serrée à l'intérieur. Au fur et à mesure, je n'entends plus mon frère compter. Je commence à suffoquer. Le temps passe mais rien ne se passe. Je manque d'air. Je comprends que mon frère ne viendra pas me chercher et je l'entends tourner une clé dans la serrure du placard. Je suis enfermée. Alors je finis par m'évanouir et à ce moment précis, je me réveillai.

Ce même cauchemar qui m'a hanter toute mon enfance. Celui que je faisais chaque nuit alors que les autres enfants faisaient parfois des cauchemars de fantômes, de monstres comme Dracula. Mais mon monstre à moi, c'était mon frère.

Entre deux murs Où les histoires vivent. Découvrez maintenant