Allongée sur mon lit, le regard perdu sur le plafond tout blanc, je repense à ce que j'ai fait de ma vie ces dernières années, la personne que j'étais, le long parcours que j'ai dû faire pour être celle que je suis aujourd'hui, tous les obstacles que j'ai franchi, les défis que j'ai relevé...bref, je médite sur ma vie. J'ai 24ans cette année. Depuis mes 15ans j'ai changé et pas qu'un peu mais un changement radical. De jour en jour,je deviens une autre.
Je vis seule. Et dans notre pays, une femme célibataire vivant seule est sujet à toutes sortes de racontars. Mais la personne que je suis ne s'en occupe point. Dans ce monde, quoi que l'on puisse faire, les gens trouveront toujours quelque chose à dire donc autant faire ce que l'on pense être juste et mieux pour nous et être quitte avec sa conscience. Personnellement je m'en contre balance des gens sauf de ma famille. Ils me sont très chers. Ce sont les seules personnes que j'aime réellement.Toute ma vie n'a été que mes études et mon travail d'architecte. Je ne suis nullement une personne sociable j'ai du mal à entrer en contact avec les gens.
Et voilà mon téléphone qui sonne. On ne peut pas rester 30mn tranquille.
- Oui ?
-T'es où folle furieuse ?
- je vais bien alhamdoulilah merci de demander
- C'est bon là ? T'es où c'est urgent
- Chez moi. Qu'est ce qu'il y'a ?
- J'arriveEt il raccroche sans même prévenir. Ce malade mental, c'est Malick Diallo, le seul ami proche que j'ai on s'est connu à la fac, on a eu nos diplômes ensemble et maintenant on est associé dans notre cabinet, sauf qu'il est pas architecte mais médecin généraliste. C'est le seul à supporter mon sale caractère. Et c'est la seule personne en qui, en dehors d'Allah et de ma famille, j'ai confiance.
Je me prépare, m'habille d'une robe ample manches longues et un voile. Simple, rapide et efficace, pas besoin de mettre tous ces trucs artificiels, encombrant et j'en passe.
On sonne à la porte trois fois d'affilée et je sais que c'est Malick. En fait, c'est un code entre nous.
J'ouvre et je tombe sur le bel homme élancé, de teint très clair, assez musclé, vétu d'une chemise blanche et d'un pantalon de couleur bleu nuit. Il est toujours class en fait cet homme et dire que tout le monde pense qu'on sort ensemble.
- T'as vu le soleil dans mon appartement ou quoi ? Enlève moi tes lunettes de soleil.
- Tu changeras jamais en fait. Réplique-t-il en fermant la porte derrière lui.
- Pourquoi faire ? Bref c'est quoi le problème ?
- On sort !
- Parce que j'ai une tête à sortir ?
- Parce que j'ai demandé ton avis Kya ? Vas chercher tes clés on va chez kathia
- Fallait le dire plutôt coco
- j'ai pas toute la soirée moi alors fais vite.
Je met mes ballerines et on sort prendre sa voiture. On parle un peu durant le trajet. On arrive 20mn plus tard à cause des embouteillages.
- Bonsoir Saly ! Comment ça va ? Demande Malick.
Saly est la gérante du restau, elle est toujours souriante et très accueillante, je l'aime bien.
- Je vais bien Malick et toi Rokhaya. Toujours le sourire aux lèvres.
- Alhamdoulilah Saly et tata Kathia
- Elle est sortie y'a pas longtemps.
- Comme d'habitude Saly. Dit Malick.
- D'accord. J'arrive. Y'a quelqu'un à votre table.
- Merci ! Répond Malick pendant que je le regarde avec plein d'interrogation. Comment ça <<merci>> alors que y'a quelqu'un à notre table ? De toute façon il va se lever bien gentiment et aller se chercher une autre place vite fait bien fait.
On avance jusqu'à notre table situé dans un coin assez tranquille du restaurant où personne ne nous dérange. De là, on a une belle vue sur le jardin à côté de l'établissement. Et effectivement y'a quelqu'un à notre table installé bien tranquillement. Je ne le vois que de dos. Arrivé à notre fameuse table, je m'assois et pose mon sac comme si je ne l'avais pas vu. Je m'apprête à parler quand Malick lui serre la main. C'est un gars de taille moyenne, avec un joli teint noir, bien soigné habillé d'un polo bleu foncé et d'un jean noir.
- Alors comment ça va Fréro ? Tu nous as pas trop attendu j'espère.
<<Fréro>>?
<<Nous>>?
- je vais bien et toi ? Non, je suis arrivé y'a pas longtemps de cela.
- Je me porte bien. Je te présente Rokhaya mon amie.
J'ai un mauvais pressentiment. Je vais encore mettre la honte de sa vie à Malick.
- Ah salut Rokhaya. Jolie nom.
Vue que je ne lui répond pas, Malick me donne un coup de pied pour me faire réagir.
- Bonsoir ! Lui dis-je, tout sec avec un sourire forcé.
- Lui c'est Abdellah. Me dis Malick.
- Mais tu peux m'appeler Abdel !
- Malick, les commandes sont toujours pas arrivées.
- Je vais voir.
Comment ça <<je vais voir>> ? Mais il peut l'appeler d'ici le gars donc pourquoi il est obligé d'aller jusqu'au comptoir ?
J'espère juste que ce n'est pas ce que je pense.
- Alors vous vous connaissez depuis quand toi et Malick ? Demande le fameux Abdel.
En fait le gars il a pas compris que j'ai pas envie de lui parler ou quoi ?
- Je sais plus.
- On habitait ensemble petit puis on a déménagé et on s'est perdu de vue. Mais comme le monde est petit on s'est revu.
- Hum
- On s'est déjà rencontré un soir à la sortie de votre cabinet.
- Hum
- Pourquoi tu parles pas ?
- je nai nullement l'envie de vous parler
- Et pourquoi celà ?
- Par pure plaisir ! Répondis-je en esquissant un Petit sourire
- Je crois qu'on est parti sur de mauvaise base
- On est jamais partie en fait. Je vous conseille une chose ignorez moi tout comme je le fais et vous passerez une excellente soirée.
- J'aime ton tempérament. Depuis la première fois que je t'ai vu à l'entreprise, ton fort caractère m'a marqué. Surtout ta beauté qui ne laisse aucun homme indifférent.
Et Malick qu'est ce qu'il fait ? Je savais qu'il tramait quelque chose encore.
- Vas droit au but.
- Tu me plaît et j'aimerais qu'on essaye quelque chose toi et moi.
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Amour En Feu
Teen FictionRokhaya est d'une beauté exceptionnelle, elle ne passe pas inaperçu. Mais le bloc de glace qu'elle est repousse tout prétendant. Son passé a fait d'elle ce qu'elle est. Est il vrai que le passé finit toujours par nous rattraper ? Pourquoi est elle...