Me voilà de retour, seule dans ma sale et sombre cellule, assise en son centre sans avoir droit à aucune distraction. Du moins, jusqu'à ce qu'une nouvelle fois Loki vienne troubler mon calme.
- Encore toi, dis-je en ricanant. On dirait que tu ne peux plus te passer de moi.
- Tais-toi.
Loki entre dans la cellule et avance jusqu'à moi, jusqu'à se tenir debout à quelques centimètres à peine, me forçant à cause de mes chaînes à le regarder la tête penchée vers le haut. J'ai horreur de ça. Finalement il vient attraper mon menton de sa main droite, serre ma mâchoire et me fait grimacer. Pas parce que j'ai mal, mais parce que je déteste me retrouver en position de faiblesse.
- Écoute ma belle, me dit-il ensuite de son regard menaçant, tu as de la chance que Thor ne veuille pas que j'aie ta mort sur la conscience. Il veut que je me "rachète", que j'arrête d'être le méchant Loki. Et je ne veux pas le décevoir, alors je vais te laisser en vie. Mais ce n'est pas pour autant que tout est terminé.
Ensuite, il s'agenouille pour se retrouver à ma hauteur, tenant toujours ma mâchoire de ses doigts. Il glisse son autre main sur ma joue, et je le repousse comme je peux d'un geste de la tête. Forcément, ça le fait ricaner. Il reprend ensuite avec plus de force, plus de persuasion dans la voix.
- J'ai vu de la folie dans ton regard, me dit-il, un éclair sombre et meurtri auquel tu ne peux pas échapper. Il y a de la noirceur en toi, je peux la sentir émaner de tous tes pores. Et je veux comprendre pourquoi dans les moindres détails.
Ici, il place une nouvelle fois ses mains sur ma tête et je suis forcée de fermer les yeux sous la pression. Je laisse échapper un grognement, ce qui donne à Loki envie de me serrer plus fort.
- Désolé ma belle, dit-il finalement dans une dernière phrase, mais tu ne me laisses pas le choix. J'ai besoin de savoir.
Tombée à genoux au centre de la salle de combat de Ronan, la tête baissée et à bout de souffle, je sens la peau de mon dos brûler et les crevasses sur mes mains recommencer à saigner.
- Relève-toi.
- Je ne... peux pas...
Un nouveau coup me frappe et un cri s'échappe de ma gorge. Je n'aurais pas dû crier : cela me vaut un deuxième coup.
- RELÈVE-TOI !
Je m'exécute, j'y suis obligée. La jeune Thania que je suis alors - je ne suis pas encore arrivée à l'adolescence - se relève et redresse la tête pour regarder ses adversaires du jour. Des hommes de Ronan. Ils sont cinq. Aucun d'eux ne me laisse une seconde de répit. L'un des soldats jette une barre de métal à mes pieds, et je l'attrape en tremblant. À nouveau debout, je recommence à me défendre comme je peux. À chaque nouveau coup, je retiens mes cris. Je ne peux pas crier, sinon ce sera pire. Pourtant, je ne baisse pas les bras. Je ne peux pas, pas si je veux survivre. Les cinq soldats continuent coup après coup, entaille après entaille, os brisé après os brisé. Finalement après quelques instants, je n'ai plus la moindre force. Je m'écroule à nouveau sur le sol, mais de tout mon long cette fois. Alors, je peux entendre une horrible voix me glacer le sang.
- Tu es faible, me dit Ronan depuis le bout de la salle. Tu me déçois, et si ton père était là il serait encore plus déçu. Tu n'as pas ta place dans nos rangs, tu n'as pas la moindre valeur. Personne ne t'aimera jamais, ne t'encensera jamais, ne te craindra jamais. Tu ne seras jamais digne de moi. Tu.. es.. FAIBLE.
***
Quand je rouvre les yeux et me retrouve dans ma cellule, je suis allongée par terre les genoux près de la poitrine. C'est pile ce que je ne voulais pas. Alors que je me redresse aussi rapidement que possible malgré les liens qui m'entravent et tout en sachant que ma position de faiblesse a déjà été dévoilée, je lève la tête vers Loki et ce que je vois... me déstabilise. Je reconnais ce regard.
Loki a été perturbé par mon passé.
VOUS LISEZ
L'enfant du Mal
FanfictionElle a une famille... compliquée et déchirée. Elle n'a pas d'amis. Son père, qui l'a abandonnée il y a des années, est l'un des plus grands Méchants que l'univers ait jamais connu ; et ayant été élevée par Ronan l'Accusateur dans son enfance, la vio...