42- L'enfant du Mal

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Quand je rejoins Ronan près de son aéronef, je suis différente

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Quand je rejoins Ronan près de son aéronef, je suis différente. Très différente. Adieu, la tenue de combat moulante et les cheveux serrés derrière ma tête. Désormais, je porte une longue robe noire derrière laquelle traîne une cape, noire elle aussi. Mes cheveux autrefois toujours attachés sont lâchés et glissent contre ma nuque, jusqu'au milieu de mon dos. Quand Ronan me voit arriver, je crois qu'il ne me reconnait pas tout de suite. Quand c'est fait cependant, il affiche une mine surprise avant de hocher la tête et de sourire.

- Alors, la petite Thania a décidé de faire quelques changements à ce que je vois.

- En effet, Ronan.

Cette fois-ci, il est réellement surpris. Je lui ai répondu d'un ton plus froid, plus directif que d'ordinaire. Comme si la peur... s'était envolée. C'est sans doute parce que c'est le cas.

J'avance lentement, très lentement vers Ronan tout en esquissant un sourire satisfait. Ensuite, je tends légèrement la main droite vers l'avant et laisse entrevoir un rayon de la pierre de l'âme. En la voyant, Ronan frémit de plaisir mais je suis moi-même bien plus satisfaite que lui.

- Mon père m'a beaucoup parlé de cette pierre, reprends-je en continuant d'avancer. Je suis sûre que tu n'as pas idée de tout ce qu'on peut faire avec. Tiens par exemple : savais-tu, Ronan, que je pouvais avoir le contrôle sur la vie et sur la mort maintenant ? Je ne peux pas ressusciter les disparus, ça non, mais l'inverse... Enfin, tu sais ce que je veux dire.

- Thania... commence Ronan en grimaçant. Mais enfin, tu ne penses quand même pas à me faire de mal, à moi ? Je t'ai élevée comme ma propre fille.

À cela, je laisse échapper un ricanement. Finalement le ricanement se transforme en fou-rire, et je resserre mon emprise sur la pierre en l'approchant près de mon coeur. Ensuite, je regarde Ronan toujours en souriant avant de secouer doucement la tête de gauche à droite.

- Tu sais... Je crois que ce moment devait arriver. Oui, tout ce qui s'est produit au cours de ma vie me destinait à me retrouver là, aujourd'hui, devant toi. Elle est loin derrière, la petite Thania que tout le monde poussait et injuriait, n'est-ce pas ? S'il me voyait, papa serait fier de moi. Il serait fier des choses que je suis maintenant prête à accomplir.

Je me mets à rire une nouvelle fois, moins longtemps mais assez intensément pour que Ronan frissonne. Tant mieux, j'aime voir la peur que je commence à lire dans ses petits yeux.

- Autrefois j'étais forte, reprends-je, maintenant je suis... plus que ça. Tu comprends, dans le passé mes motivations n'étaient pas les bonnes. Servir un homme qui se prend pour mon père, venger l'homme qui aurait dû l'être... Non, ce n'était pas assez motivant. Pas assez... personnel.

Lorsque je fais les derniers pas qui me séparent de Ronan, personne ne tente de m'en empêcher. À la place, ses anciens serviteurs baissent les armes et me regardent faire sans dire un mot. Tant mieux, ils savent où doit aller leur loyauté. Je termine donc mon chemin, serrant toujours la pierre de l'âme dans ma main. Ensuite, j'attrape le visage de Ronan et le serre entre mes doigts jusqu'à le faire grimacer.

- Tu... es... un monstre, Thania.

Je souris, acquiesce, et l'instant suivant un éclair rouge s'abat autour de nous. Mes doigts tenant autrefois la mâchoire de Ronan se rejoignent et entre elles, il ne reste plus qu'un peu de poussière. Je l'essuie doucement contre un pan de ma robe, avant d'agrandir mon sourire.

- Merci du compliment.

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L'enfant du MalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant