Je suis enfermée depuis tellement longtemps que je n'arrive plus à avoir la moindre idée du temps que j'ai passé ici. Ce n'est pas pour ça que j'ai abandonné mon idée première, au contraire. Rien n'est terminé, et ce ne sont pas les mots de Loki il y a quelques jours qui me feront changer d'avis. Même s'il pense le contraire, lui et moi n'avons rien à voir l'un avec l'autre.
J'aurais pu laisser tomber mon idée de vengeance, partir sans me retourner mais ils m'ont tous trop énervée pour ça. Entre Thor qui a tué mon père, son frère psychopathe bien trop intrusif et Nébula qui se prend pour une soeur que je n'aurai jamais, j'ai toutes les raisons valables d'être chiffonnée.
Depuis ma cellule je ne peux pas voir grand-chose, hormis des murs blancs et des néons aveuglants. Je n'entends pas non plus les bruits provenant de l'extérieur, mais ce n'est pas plus mal : cela me permet d'être plus concentrée. Thor et ses amis veulent me transférer dans une prison de haute sécurité, ils estiment ne plus avoir quoi que ce soit à faire avec moi. Mais je ne l'entends pas ainsi ; si je n'arrive pas à le tuer pour le moment ce n'est rien, j'ai encore des siècles devant moi. Mais je ne compte pas me laisser emmener ailleurs. Alors, je défais mes liens petit à petit, prête à m'enfuir à la moindre occasion. Si quelqu'un essaie d'entrer dans ma cellule, je trouverais le moyen de l'y enfermer et je partirai sans me retourner. Si j'arrive à tuer quelques personnes en le faisant c'est encore mieux, cela dit. Mais ce n'est pas ma priorité.
Pourtant alors que je suis concentrée à la tâche, un gros BOUM retentit au-dessus de moi et je relève la tête d'un air curieux. Quelques secondes plus tard à peine, la porte du fond du sous-sol s'ouvre et je peux voir Nébula entrer dans la pièce en courant. Elle tourne la tête vers moi alors, et je remarque que la moitié de son visage est tuméfié. Oh, je vois. Tandis que j'esquisse un sourire, elle s'approche de la paroi de la prison et me regarde d'un air hagard.
- On se fait attaquer.
- Oh oui, lui réponds-je en hochant la tête, je peux le remarquer. Dommage pour vous. Dis-moi, puisque tu es là, tu ne voudrais pas me laisser sortir ?
Nébula me regarde de haut en bas, la mine dure. Comme toujours. Mais finalement après quelques instants, elle fronce les sourcils et ce qu'elle me dit alors me surprend.
- Si tu t'engages à te battre avec nous, alors je te laisse sortir.
Je reste silencieuse un instant, la main sur le menton, pesant intérieurement le pour et le contre. Je pourrais essayer de m'enfuir mais j'ai la conviction qu'elle ne me laissera pas faire, et si je sors d'ici je vais bien devoir me battre. Pour eux. Alors, je soupire avant de secouer la tête de gauche à droite.
- Tout compte fait, oublie ça. Je suis en sécurité ici : je devrais peut-être vous laisser vous faire tuer. Au moins, j'aurais eu ma vengeance sans lever le petit doigt. Et avec un peu de chance, vos ennemis me libéreront quand vous aurez été exterminés.
- Oh, répond Nébula, ne compte pas là-dessus. Les Tikkalas ne vont sûrement pas te libérer. En fait, je crois même que s'ils te savent ici, ils te tueront sans le moindre remord. Qu'est-ce que tu en penses ?
Elle n'a pas tort. En entendant le mot "Tikkalas", je laisse échapper une grimace. Ce sont des ennemis de longue date de Ronan. Je les ai déjà rencontrés, et combattus. J'ai même tué leur roi, il y a une quinzaine d'années. Alors elle a raison, ils ne seront jamais de mon côté. Et s'ils tuent Nébula et les autres, ils me tueront aussi. Alors, je penche la tête et me pince les lèvres.
- Bon, finis-je par dire d'un air nonchalant, très bien. Fais moi sortir d'ici, et je les tuerai. Mais ensuite, tu devras me laisser partir.
Nébula se rapproche de la porte de ma cellule, et l'ouvre sans plus de cérémonie. Ici, elle tend la main vers moi.
- Marché conclu.
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L'enfant du Mal
FanfictionElle a une famille... compliquée et déchirée. Elle n'a pas d'amis. Son père, qui l'a abandonnée il y a des années, est l'un des plus grands Méchants que l'univers ait jamais connu ; et ayant été élevée par Ronan l'Accusateur dans son enfance, la vio...