Porte 212

Chapitre 2 : Retrouvailles

~~ PDV Karma ~~

J'étais arrivé en avance et avais récupéré la clef de la chambre le premier. La Chambre 212, cette chambre sera mon nouveau chez moi pendant ma scolarité ici. La pièce était une des plus spacieuses de disponible et réservée aux élèves ayant des moyens financiers conséquents. Elle se composait de deux lits positionnés à chaque extrémité de la pièce, deux bureaux permettant d'étudier, une salle de bain privative attenante disposant d'une douche et d'un lavabo. La renommée de ma famille m'avait aidé pour acquérir cette chambre et, avec quelques ficelles tirées dans l'administration, je m'étais débrouillé pour être LE colocataire de Nagisa. Lors de quelques messages échangés, il m'avait informé de sa venue dans ce dortoir proche de sa fac et de l'obtention de sa bourse d'étude. Pourquoi avais-je agi ainsi ? Car je ne supportais pas l'idée qu'il puisse être en coloc avec quelqu'un d'autre et surtout que je voulais redevenir proche de lui. Ces dernières années nous avaient de nouveau éloignés, étant dans des lycées différents. Néanmoins, on s'organisait souvent des soirées avec les anciens de la 3E pour garder le lien après ce que nous avions vécu avec Mr Koro. Cependant, le temps passait, les liens s'effritaient, le groupe se réduisait. Mes cours prenaient de plus en plus d'importance et les soirées, les cinémas, les sorties en compagnie du bleuté, elles, se réduisaient. 

Et il y avait elle ! Kayano, l'autre brocoli, qui le collait à chaque instant jusqu'à cette soirée chez Rio où Nagisa accepta, après la trentième demande de Kayano, de sortir avec elle. Tous, nous savions qu'il avait accepté par gentillesse de devenir son petit ami même si il n'éprouvait aucun sentiment amoureux. Pourtant, si il savait. Si il voyait ses agissements lorsqu'il était ivre, toutes ces fois où je l'ai raccompagné, ou qu'il est resté dormir chez moi... Oui, cette autre personne qu'il devenait sous l'effet de l'alcool. Cette personnalité qui a complétement fait basculer mon cœur de l'autre côté de la frontière de l'amitié pour le territoire de l'amour. Ce soir là, après une fête trop arrosée, où, une fois rentrés chez moi, seuls dans ma chambre, il m'avait poussé sur mon lit et m'avait embrassé avec une fougue méconnue. Sous mes yeux ahuris, la douceur de ses lèvres créa en moi un sentiment incroyable. Puis, me laissant complètement entrainé, j'avais fermé les yeux et placé ma main sur sa joue si chaude pour répondre à son baiser avec une envie indomptable. Et le lendemain ... RIEN ! Mr l'androgyne ne souvenait de rien ! Le trou noir ! Après quelques autres actions similaires de sa part sous l'effet d'une ivresse, j'en conclus qu'il était un cas désespéré ou désespérant je ne savais plus quoi penser. Mais cette année, je décidais de redevenir son ami le plus proche et avoir le courage d'avouer mes sentiments au bleuté qui hanter mes pensées.

Des bruits de pas rapides résonnèrent dans le couloir et la porte s'ouvrit. Je me retournai pour contempler ces yeux bleus si magnifiques puis dans un sourire l'accueillis :

- Yo Nagisa !

- K-karma !

Ses sacs tombèrent au sol. Il était surpris de me voir ici et je m'attendais à cette réaction plus que prévisible. Par contre, je m'étonnai de voir ses yeux s'humidifier et des larmes bordaient ses paupières inférieures. Je me rapprochai de lui, posant ma main sur sa tête et le taquinai :

- Ben alors Nagi-chan ? Tu pleurniches maintenant ?

Il tressaillit à l'écoute du surnom que je lui donnais et qu'il n'appréciait guère. Le bleu balaya ma main de ses cheveux si doux et me répondit :

-Pas du tout ! Je suis juste surpris ! Pourquoi tu m'as pas dit que tu venais dans ce dortoir ?

-Je voulais te faire une surprise ! C'est sympa même si on est pas dans la même fac au moins on se verra plus qu'avant !

Un sourire naquit sur son visage angélique. Il acquiesça :

- Oui ! Quand je vais dire ça à Isogai et Maehara !

- haha on va faire un sacré quatuor ! 

~~ PDV Nagisa ~~

Plus tard dans la soirée, nous rejoignîmes Isogai et Maehara qui furent stupéfait de revoir Karma comme mon colocataire de chambre. Nous partîmes tous les quatre faire un tour dans la cité universitaire pour nous repérer un petit peu. Puis l'heure avançant, on décida de manger à l'intérieur d'un fast food d'une rue animée. Mon portable vibra m'annonçant un appel.

- Ah désolé c'est Kayano ! Je réponds et je vous rejoins à l'intérieur !

- Arght ! Même quand elle est pas là, elle te colle ! S'agaça Maehara.

- Laisse le tranquille Maehara. C'est sa vie tu n'as rien à dire, raisonna Isogai.

Je m'éloignai d'eux en levant les yeux au ciel. Maehara ne supportait plus du tout ma relation avec Kayano. Ce qui était étonnant, sachant qu'à part notre couple, il appréciait assez la verte.

- Oui Kayano ? Oui je suis bien arrivé. Et toi ? Ah super alors ! Oui je te ferais des photos de la chambre. Oui c'est sympa ici.

Notre conversation était une conversation banale entre deux personnes qui se racontaient leur nouveau lieu de vie. Puis un éclair me traversa l'esprit :

- Ah si ! Tu devineras jamais ! Mon colocataire de chambre c'est Karma ! Ca faisait longtemps que je l'avais pas vu et il m'avait pas prévenu qu'il irait dans le même dortoir que nous !

- ....

- Kayano ? Tu m'écoutes ?

- Oui ! Oui ! C'est juste que j'étais surprise. Tu dois être content j'imagine !

- Oui, je retrouve mon meilleur ami même si on se voit pas la journée en cours au moins je le reverrais le soir.

- Hum j'espère que ton meilleur ami t'embêtera pas. Car bon Karma reste Karma il est assez spécial.

- Mais non Karma est super sympa ! Bon je te laisse ils m'attendent pour manger, je t'enverrai des messages, je ferais attention avec le décalage horaire

- Ok pas de souci... Nagisa...je t'aime.

- euh oui je sais ... Tu ..tu me manques Kayano ...

Je raccrochai, me laissant une désagréable impression. Malgré qu'on était en couple, que j'essayais de faire vivre cette histoire, je n'arrivais toujours pas à répondre aux déclarations d'amour de la verte. Je pensais qu'en sortant avec elle, mes sentiments germeraient pour elle mais ce n'était toujours pas le cas.