Porte 212

Chapitre 18 : Souvenirs flous

 ~~ PDV Nagisa ~~

Ce matin,  je me réveillais avec un mal de crâne horrible. Ouvrant lentement les yeux, je discernai bien vite que l'origine de la chaleur que je sentais contre moi était le corps de Karma. Son bras enroulé autour de mes épaules, me maintenait le front contre la peau de son torse nu. Je me maudissais, me disant que j'avais, une fois de plus, failli face à l'alcool. La soirée de hier soir me paraissait floue et je ne me souvenais encore plus du tout de comment j'avais atterri dans cette position. Ces pertes de mémoire à répétition m'agaçaient au plus au point. Je refermai les yeux, me concentrant pour retrouver une partie de mes souvenirs. On était au bar, je parlais avec Sugino et les autres, Karma n'était pas avec nous. Mon cœur se serra un instant : Pourquoi, lui qui me collait désormais sans arrêt n'était pas avec nous ?. L'image brève de lui et Maina assis à une table plus loin et riant me revint. La contrariété m'envahissait de nouveau.

- ahhhhhh... soupirais-je.

- Déjà réveillé ? Demanda le rouge dans un bâillement.

Je relevai la tête pour plonger dans ses yeux d'ambres encore somnolant. Mal à l'aise, je me décollai de son torse, et mit la distance la plus grande entre nous que pouvait m'offrir mon lit.

- Je.. je suppose que j'ai encore trop bu ...

- Tu supposes bien et j'imagine que, comme d'hab tu te souviens de rien

Blessé dans mon amour propre, je me renfrognai. Je m'imaginais clairement que une fois de plus, j'avais embrassé le rouge sous l'effet de l'alcool comme, apparemment je le faisais depuis longtemps et sans doute l'avait attiré à dormir avec moi. Comment pouvais-je espérer arrêter le jeu de la chambre 212 si, je ne me contrôlais pas ivre ?

- Désolé... je n'arrive pas à me contrôler quand je bois, je ne sais pas ce que j'ai pu dire ou faire mais ceci ne sont pas mes vraies pensées ok ?

- Tu essayes de persuader qui ? Toi ou moi ?

Je le dévisageai, stupéfait. Il me regardait avec un sérieux inhabituel.

- Toi évidemment ! je.. je sais encore mes véritables pensées et je ne veux pas que tu profites de mes moments de faiblesses pour t'imaginer des choses ! Déjà que je suis sur que tu les exploites largement !

- Je t'arrête de suite, je suis pas un connard qui abuserait de toi bourré ! C'est toi qui a un comportement audacieux dans ces moments pas moi !

Mes yeux s'écarquillèrent sous la stupeur. Je ne trouvai rien à lui répondre en retour de sa phrase accusatrice.

- Mais j'avoue que j'aime bien le Nagisa que je rencontre lors de ses soirées arrosées. Je te découvre des talents inconnus, termina-t-il avec un sourire malicieux.

Mes joues rosirent sous l'effet d'une bouffée de chaleur comme si malgré que ma mémoire flanchait, mon corps lui comprenait de quoi il parlait. L'étudiant aux cheveux flamboyants retira la couette de lui et se leva. Il ramassa son tee shirt par terre à l'autre bout de la pièce. Je me redressai, la couette glissant de mon torse, le regard fuyant. Mes mains serraient le tissu du drap, la honte s'emparait de moi il fallait que j'en sois sur, que je sache :

- K-karma, je ... qu'est ce que j'ai fais hier soir ?

Il me fixa et son sourire s'agrandit encore plus. Je n'aimais pas quand il se sentait aussi puissant. J'étais assis sur mon lit et attendait une réponse.

- J'étais tranquille à parler avec Maina quand Sugino, Maehara et Nao t'ont emmené jusqu'à moi car tu n'arrêtais pas de déranger tout le monde.