~~ PDV NAGISA ~~
Le lendemain matin, je me réveillais lentement dans mon lit, à moitié déshabillé, avec juste une couverture posée sur moi. Soudain, mon cerveau se remit en marche me montrant par flash la soirée d'hier soir . .. Je m'assis sur le matelas, ressentant une vive douleur en bas des reins qui me rappela la violence dont avait fait preuve Karma lors de notre ébat. Je tournai la tête pour inspecter la chambre du regard mais ne vit aucune trace de ce dernier. Il avait du partir . . .Mon regard se posa sur mes poignets qui me lançaient également. De belles traces rouges retraçant parfaitement les mains de Karma se dessinaient sur ma peau blanche. Je me souvins avec quelle force il les avait maintenu au dessus de ma tête pendant qu'il s'enfonçait en moi. Après quelques minutes, je quittai le lit avec précaution, geignant devant cette douleur diffuse qui envahissait mon corps. Je partis dans la salle de bain, pensant qu'une douche bien chaude apaiserait mes muscles endoloris et nettoierai ce sperme séché sur la peau de mon torse. Cependant, je fis face à mon reflet dans le miroir au dessus du lavabo. Si sur mon visage encadré de mes longs cheveux rien ne laissait transparaitre, les morsures et autres marques qui recouvrait mon cou et ma clavicule dévoilaient suffisamment de l'intensité de notre soirée.
L'image de Karma ainsi que ses paroles revinrent en ma mémoire. Il s'était montré si furieux, si violent, si . . . si triste. . . Oui, dans ses yeux d'ambre où je sombrais si souvent, c'était bien un abîme de déception que j'avais clairement vu hier soir. Cette tristesse dont j'étais le cruel responsable. Mes jambes fléchirent et je me retrouvai à genou contre le carrelage froid de la pièce d'eau, les mains toujours accrochées au lavabo.
- Pardon . .. Pardon Karma . . .
Mes yeux me piquaient et des perles d'eau salées coulèrent le long de mes joues. Je m'effondrai totalement, pris par une crise de sanglot. Mes mains vinrent serrer leurs emprises dans mes bras comme si j'essayais de planter mes ongles dans ma chair et effacer cette sensation me submergeant. Recroquevillé sur moi, mes cheveux dissimulant mon visage et les larmes déferlantes sur mes joues, j'exprimais mon désarroi. Je l'avais blessé. Je n'avais pas su m'exprimer et lui avouer ces sentiments qui germaient en moi. En effet, mon corps réagissait quand il me touchait mais je n'arrivais juste pas à m'avouer que j'aimais un homme. Que je l'aimais, lui. C'était ses mains, ses lèvres que mon corps réclamait encore et encore. Mais la peur que mon monde se détache, change de manière irréversible, m'effrayait. Cependant à cet instant, mon corps, ma poitrine me faisaient si mal... Cette douleur n'était pas physique, c'était bien mon cœur qui saignait à la pensée que Karma vivait avec cette même plaie depuis plusieurs mois et tout cela par ma seule faute...Comment ai-je pu lui faire endurer ceci sans m'apercevoir des tourments que cela devait projeter dans son âme ? Depuis quand prenais-je pour acquis l'attention et les signes d'affection de Karma ?
La journée passait lentement et je tournais en rond dans la chambre attendant désespérément le retour du rouge. Je désirais m'excuser, être honnête avec lui. Lui avouer tous ses sentiments qui avait afflué en moi et dont il était le seul destinataire. Seulement lui, arrivait à faire battre mon cœur à un rythme effréné et à me faire ressentir des sensations aussi intenses. Je ne voulais plus revivre de situations comme hier soir. Je désirais m'ouvrir totalement à lui. J'entendis des bruits de pas dans le couloir et quelqu'un s'arrêta devant la porte. Impatient, je l'ouvris à la volée.
~~ PDV Karma ~~
Une insomnie due à une fureur toujours trop grande, me tint éveillé une grande partie de la nuit et ce ne fut qu'au petit matin que je pus enfin m'assoupir quelques heures. Cependant, à mon réveil, tout ressurgi violemment à mon esprit. Je quittai le lit du bleuté, toujours endormi. J'attrapai d'une main le bout du drap avec l'intention de le recouvrir quand je stoppai mon geste. Mes yeux s'étaient bloqués sur ses poignets, désormais ornés d'un liseré rouge, traces de mon agressivité d'hier soir. Ses supplications et ses gémissements de douleurs résonnèrent en moi. Honteux, je repris mon action et déposai délicatement le drap sur son corps toujours dénudé, effaçant de ma vision ces marques, preuves de ma perte de contrôle. Une larme bordait toujours le coin de ses yeux rougis clos. Je soupirai, m'habillai et sortis de la chambre. J'étais aller trop loin. Même si la colère m'avait submergé, même si le bleuté me blessait, même si il jouait vraiment avec mes sentiments, j'aurais du me contenir, ne pas m'abandonné à mon instinct primaire et bestial. Dégouté par mon propre comportement, aveuglé par ma rage, empli d'un chagrin mêlé à une confusion transcendante, j'errais dans la cité universitaire sans but, jusqu'à ce que je franchisse cette porte dans l'espoir d'oublier tout ce cauchemar et fuir l'abjecte réalité .
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Porte 212
FanfictionAprès l'assassinat de Mr Koro, chaque élève de la 3E continua sa scolarité et chacun partit de son coté. Nagisa arrive à la fac à Tokyo, et se retrouve à partager sa chambre de dortoir avec Karma, son ami qui n'a plus revu depuis longtemps. Le tem...