Chapitre 34 : Ne plus fuir la vérité

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~~ PDV Nagisa ~~

Nous marchions dans les rues éclairées de la cité universitaire sans un mot. Je tenais toujours la main du rouge et l'entrainer avec moi en direction du dortoir dans un lourd silence. Sous le coup de l'adrénaline, je l'avais embrassé devant tout ce groupe de filles et surtout devant nos deux amis en clamant haut et fort que j'étais la personne qu'aimer Karma. Je rougis en repensant à mon geste. Sans oublier la gifle qui m'avait échappé dans un excès de colère. Comment expliquer toute cette histoire à Maehara et Isogai ? En même temps, je n'avais que répondu à la provocation du garçon aux yeux d'ambre.  Cependant, plus la tension retombait et plus le stress prenait place en moi. Que devrais-je dire une fois qu'on sera rentré ? Pour rien arranger, le rouge se murait dans un silence de plomb, toujours sous le choc de mon geste au bar. L'alcool n'arrangeant en rien sa compréhension des événements. Pourtant c'était lui qui avait l'habitude de me gérer quand j'étais ivre et non l'inverse...Et comme si le cours du temps se jouait de moi, nous étions déjà arrivés devant la porte de notre chambre. Je l'ouvris, lâchant la main de Karma, le laissant entrer puis refermai derrière moi. Le moment de la confrontation et des explications était arrivé.

Me retournant pour faire face à mon vis à vis, je me sentis fébrile. Mes yeux détaillaient l'étudiant aux cheveux carmins, s'arrêtant sur ses hanches qui m'offrait un plaisir intense à chaque ébat, puis ils remontèrent sur l'encolure de son haut dévoilant le début de son torse si désirable glissant jusqu'à sa nuque à laquelle je m'agrippais quand je sombrais sous la passion ardente, plus haut, ses lèvres qui me procuraient un feu dans mon bas ventre dès qu'elles me frôlaient ou me parlaient, et enfin le plus beau trait de sa personne : ses yeux. Ces magnifiques perles dorées reflétant les flammes chaleureuses de son amour pour moi. Cette attraction que je ressentais pour le rouge augmentait de manière exponentielle sans avoir de limite. Je ne désirais pas lui avouer mais ce jeu m'avait fait tourner la tête et perdre la raison depuis bien longtemps. Mon corps et mon cœur réclamaient ses mains et ses gestes. Je souhaitais qu'il me regarde encore avec ses yeux d'ambre remplis de désir, qu'il me parle avec sa voix suave et charmeuse qu'il ne réservait qu'à moi. Oui, je prenais enfin pleinement conscience de tout l'amour qu'il détenait pour moi et qu'il essayait de maîtriser au quotidien. Cependant, avouer ceci me révélait également à quel point mon comportement ambiguë avec lui avait du le faire souffrir pendant toute cette année. Combien de fois l'avais-je repoussé ? Combien de fois lui avais-je affirmé que je ne ressentais rien pour lui ? Combien de fois avais-je du blesser son cœur en silence ?

- Je ... je suis désolé...

Ces mots qui brisèrent le silence tendu, ne sortaient pas de ma bouche mais bien de celle de Karma.

- Hein ?! Pourquoi tu t'excuses ! C'est moi qui...

- Je n'aurais pas du te violenter hier soir... je ... c'est inexcusable je t'ai forcé et t'ai fait du mal...

Sa voix se brisa légèrement et il couvrit ses yeux de sa main, baissant légèrement sa tête comme si elle supportait avec peine le poids de son péché. C'était la première fois que je voyais Karma dans cet état, perdant son assurance. L'alcool, qu'il tenait pourtant très bien, avait un effet étrange sur lui. Il s'en voulait pour hier cependant même si cela avait été brutal et que sur le moment j'avais eu peur de sa perte de contrôle, au fond de moi je ne lui en tenais aucunement rigueur. Parce que je souhaitais qu'il s'unisse à moi, même si ce n'était pas de la plus belle des façons. C'était à cause de moi si on en était arrivé là, tout était de ma faute.

- C'est moi... je t'ai blessé par ma lâcheté ...

- Non... J'ai complètement vriller quand cette fille m'a dit que tu lui avais certifié que j'étais libre. Je croyais que notre relation était une évidence mais je me fourvoyais... puis il y a eut cette position avec l'autre rouquin...

Porte 212Où les histoires vivent. Découvrez maintenant