Where did we get there?

se sublimer

Héloïse grogna en écrasant son réveil d'une main et s'étira, toujours allongée. Le bras de la personne qui venait de dormir à ses côtés se posa alors sur sa taille.

- Pars pas. marmonna une voix féminine.

Le mari de la professeure était reparti hier en Russie pour deux semaines, comme souvent pour son emploi, le jour même de leur réveil nocturne où ils avaient fait l'amour.

- Je travaille aujourd'hui. chuchota Héloïse. Je suis désolée, mais il faudra que tu sois partie dans vingt minutes.
- On se revoit quand?

Mme Sorin regarda enfin la jeune femme en s'asseyant au bord du lit. Elle était magnifique. Châtaine aux yeux gris. Comme Asterin, lui souffla une voix intérieure. Elle la chassa en secouant la tête.

- On ne se revoit pas. Je t'avais prévenue hier soir, non?
- Je pensais qu'après cette nuit, on...
- On rien du tout. la coupa Héloïse assez brusquement. C'était une merveilleuse nuit, mais elle restera unique. Tu connaissais les termes en venant ici.

Blessée, la jeune femme se releva, ramassa à la va-vite ses vêtements qu'elle enfila et, quelques minutes à peine plus tard, la porte de l'appartement claquait derrière elle.
Toujours sur le bord du lit, Mme Sorin enfouit sa tête dans ses mains.

Tu dérailles complètement, ma pauvre fille.
Ce n'était pas dans les habitudes de la professeure d'être aussi expéditive. Surtout que la nuit qu'elles avaient partagée était effectivement merveilleuse, comme elle l'avait souligné plus tôt.
Mais elle n'arrivait pas à passer outre Asterin. Asterin par ci, Asterin par là, et ce sans interruption dans ses pensées.

Elle n'avait pas, depuis qu'elle lui avait passé un doigt dans le décolleté chez elle, pris l'initiative de quoi que ce soit de suggestif. Mais Asterin si. Et toujours quand la professeure s'y attendait le moins. Puis ses yeux parlaient d'eux-mêmes. Héloïse avait arrêté de compter le nombre de regard plutôt explicites qui l'avaient déstabilisée alors qu'elle expliquait le cours devant la classe entière, l'obligeant à lancer les élèves sur un exercice pour qu'ils ne s'aperçoivent pas de son trouble.

En redressant la tête, elle prit une nouvelle résolution : elle rendrait chaque coup à la lycéenne à partir d'aujourd'hui. Elle en avait plus qu'assez de se retenir quand de l'autre côté il n'y avait aucune barrière.

C'est sur cette pensée qu'elle se releva et partit à la douche. Devant son dressing, elle hésita longuement avant de se décider pour une robe noire manches longues avec un décolleté plongeant. Elle allait avoir froid, mais tant pis.
Héloïse savait qu'elle était encore jolie malgré son âge qui avançait, et elle comptait bien mettre ce trait physique à profit.
Asterin la cherchait, Asterin allait la trouver. D'autant plus qu'il était lundi, et que c'est ce jour-là qu'elles se retrouvaient après les cours dans les laboratoires.
Elle y ajouta un maquillage aux yeux comme elle savait si bien les faire, juste assez pour que ça se voit mais pas non plus trop, pour garder l'effet naturel. Avec en supplément du rouge à lèvres noir, qu'elle mettait peu fréquemment mais qui lui allait comme un charme.

- Parfait. murmura Héloïse pour elle-même devant son miroir.

Puis elle fit un tour de l'appartement pour attraper ça et là un bouquin ou cahier qu'elle fourra dans sa sacoche avant de claquer la porte derrière elle, la clope aux lèvres en guise de petit-déjeuner. Elle s'occuperait de ramasser ses vêtements de la veille éparpillés un peu partout à son retour, elle était déjà en retard.
Lorsqu'elle arriva au lycée, elle faillit se réjouir d'être arrivée avant la sonnerie de début des cours, mais déchanta lorsqu'elle retentit au premier pied qu'elle posait hors de sa voiture.

Elle soupira mais décida quand même de faire un rapide détour en salle des profs pour y déposer ses affaires et ne prendre que celles nécessaires à sa première heure de cours qui était avec sa classe principale, où était Asterin.
Lorsqu'elle arriva avec cinq bonnes minutes de retard, la plupart des élèves la regardaient avec un air rieur et habitué mais elle fit comme si de rien n'était. Le temps qu'elle s'installe, quelques bavardages trainèrent dans la classe et la professeure réussit à capter le regard d'Asterin. Enfin, la formulation exacte aurait été : son décolleté réussit à capter le regard d'Asterin.
Quand la lycéenne releva les yeux et tomba sur ceux de Mme Sorin, elle lui fit un petit sourire en coin avant de détourner les yeux.

L'appel se fit, le cours débuta et aboutit à un temps d'exercices au cours duquel Héloïse ne put se retenir d'attraper son téléphone et d'aller sur la conversation qu'elle avait avec Asterin. Elles avaient échangé leurs numéros après plusieurs réunions aux labos, pour que Mme Sorin puisse la prévenir si elle serait en retard.

Elle tapa rapidement un message, ~ On se voit aux labos à 16h? ~ puis fixa Asterin jusqu'à ce qu'elle s'en rende compte. Lorsque ce fût fait, elle fit tourner son téléphone entre ses poignets puis détourna les yeux mine de rien en reposant l'appareil sur son bureau. Appareil dont l'écran s'alluma quelques instants plus tard.
~ Évidement. ~

Héloïse releva les yeux vers Asterin à qui elle offrit un joli sourire puis se leva et annonça le début de la correction.

***

~ Asterin? Tout va bien? ~
Mme Sorin soupira. Cela faisait quinze minutes qu'elle attendait Asterin. Elle avait essayé de l'appeler, deux fois, mais personne ne répondait au bout du fil.
Elle finit par ranger toutes ses affaires et se diriger vers la salle de musique.

Elle adorait cette pièce presque à l'abandon. Il n'y avait jamais personne, le chemin pour y accéder étant comparable à un labyrinthe. Pourtant le magnifique piano à queue qui y trônait était continuellement nettoyé, et brillait de mille feux face au reste de la pièce, recouverte d'une couche de poussière assez épaisse.
C'était Héloïse qui, chaque semaine, venait passer un coup de chiffon sur l'instrument et nettoyer le cendrier qu'elle avait déposé dessus.

En soupirant, la professeure s'assit sur le banc, sa sacoche déjà déposée à côté de la porte d'entrée, et s'alluma une cigarette.
Elle adorait l'ambiance de cette pièce. De petites poussières volaient paisiblement à travers les quatre rais de lumière qui filtraient de la grande et vieille fenêtre qui éclairait la pièce, composée de quatre carreaux.

Héloïse ouvrit le clapet du piano et effleura de la main droite les touches froides, l'autre tenant toujours sa cigarette qu'elle finit par déposer dans le cendrier mais sans l'écraser.
Ses doigts fins commencèrent une douce valse sur les touches, d'abord lentement, puis de plus en plus vite.
Les secondes devinrent minutes, et son corps entier entra dans la mélodie.
Elle se laissa entraîner complètement dans sa musique, se déchargeant enfin de toutes les indécisions qui la bouffaient depuis deux mois.

Elle finit par s'arrêter, laissant ses mains en suspension au-dessus du clavier et voulut reprendre sa cigarette mais elle était entièrement consumée. Elle en ralluma donc une nouvelle qu'elle fuma à plein poumons, le regard perdu dans le vague.

Mais la professeure se retourna brusquement vers l'entrée de la pièce. Elle était persuadée d'avoir entendu quelque chose. Cependant il n'y avait rien. La porte était juste légèrement entrouverte, comme à chaque fois qu'un courant d'air passait dans la pièce.

Elle finit donc par se retourner de nouveau et termina sa cigarette, puis se leva et quitta cette fois-ci l'établissement pour de bon.

Elle n'avait toujours aucune nouvelle d'Asterin.

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Helloooo :)
Désolée de pas vous avoir posté ça hier j'ai eu un weekend SUPER chargé ;-;
But anywaaaay c'est là!
J'aimerais avoir votre avis sur l'histoire? Est-ce que vous aimez bien ces points de vus plutôt focalisés sur Mme Sorin ou vous préférez lorsque c'est uniquement Asterin? Bicoze personnellement j'aime beaucoup développer son personnage! :)
Thanks pour avoir lu, bisous et à la semaine prochaine ^^