du réconfort après la tempête

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Quelqu'un toquant à sa porte fit sursauter Aliona. Essayant de calmer ses sanglots sans vraiment y arriver, l'enseignante se décala un peu et, tendant le bras pour déverouiller la porte de sa position assise, finit par hausser la voix pour qu'on l'entende à travers la porte :

- C'est ouvert.

Sa voix tremblante faisait peine à entendre.
La porte s'ouvrit doucement et, les yeux fixés au sol, Aliona vit les deux chaussures habituelles d'Asterin apparaître dans son champ de vision, qui restait braqué au sol.
Elle entendit la porte se refermer puis être verrouillée avant de sentir Asterin s'asseoir à côté d'elle.

- Eh bah alors, Ali...

Le ton doux d'Asterin malgré son dernier accès de colère contre la professeure fit craquer à nouveau Aliona, dont les sanglots reprirent de plus belle.
Deux bras réconfortants s'enroulèrent autour de son corps frêle, et elle s'autorisa à sangloter, à l'abri dans les bras d'Asterin. Elle essaya à de nombreuses reprises de prendre la parole, mais à chaque fois se faisait rattraper par ses larmes qui l'empêchaient d'aligner ne serait-ce qu'un mot.
Quand elle réussit enfin à se calmer, elle réussit à bafouiller, toujours en pleurs :

- C'est fini, la rose.
- Oh, Ali... C'est pas grave, tu sais. C'est pas grave.

La voix incroyablement tendre de la lycéenne fit fermer les yeux à Aliona, et se pelotonner encore un peu plus contre elle.

- C'était... Adrien.
- Adrien de Noël?

Serrant les dents pour s'empêcher de pleurer à nouveau, Aliona opina de la tête tout contre Asterin, qui à ce geste ressera ses bras.

- Il faudra changer la serrure.
- Il avait les clés?

Nouveau hochement de tête.

- Mais il...

Asterin se coupa au milieu de sa phrase. Son cerveau fonctionnait à toute allure.

- Il a...

Aliona ne répondit pas, ne répondit rien. Elle ne voulait pas se replonger là-dedans. Elle aurait préféré s'endormir pour plusieurs jours, si ce n'était pour toujours. Elle était épuisée.

- Aliona, je...

L'adolescente n'arrivait à terminer aucune de ses phrases. Tout allait trop vite. L'idée que quelqu'un ait eu les clés d'un endroit où elle avait dormi et même fait l'amour la terrifiait, de même que de l'horreur pour ce que vivait Aliona actuellement.

- Comment l'as-tu appris?

Même si elle savait que ça n'était pas forcément la meilleure des solutions, l'enseignante se mit à dissocier. Elle n'arrivait plus à associer ses deux yeux pour y voir net. Cependant, cela lui permettait de se détacher assez de ses sentiments pour parler correctement :

- Il est venu.

Asterin se tût, attendant la suite. Au vu de l'état dans lequel elle avait retrouvé sa professeure, elle s'attendait au pire.

- Et mon père l'a foutu dehors. En lui brisant le bras.

Asterin fronça les sourcils.

- Ton père est là?

Signe de négation. Aliona se détacha d'Asterin pour s'appuyer contre le mur derrière elle, les genoux repliés contre elle avec les bras passés autour. Elle voyait toujours flou.

- C'est compliqué.

Asterin ne répondit rien. Premièrement parce qu'elle ne savait que dire, et deuxièmement car elle estimait, et à raison, que le silence encouragerait Aliona à continuer.

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