partir en cacahuète

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Rappels :
• les dialogues en gras sont en russes.
• Aliona se prononce Aliovna.

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Héloïse claqua la porte de son appartement derrière elle en râlant, contre principalement tout ce qui constituait sa vie. Elle était sans nouvelle d'Asterin depuis plus d'une heure maintenant, et elle avait renoncé à lui envoyer des messages qui restaient de toutes façons sans réponses.
Elle envoya valdinguer sa sacoche au sol ainsi que son manteau et allait faire son chemin pour s'affaler dans son lit lorsque la lumière du salon s'alluma alors qu'elle passait dans le couloir à côté.
La professeure fit un bond et allait crier quand elle reconnut la personne assise dans un des fauteuils de la pièce.

- Putain, Stanislav! Préviens-moi la prochaine fois que tu rentres à l'improviste, un jour mon cœur va finir par lâcher!

Face à l'absence de réaction de son mari, elle finit par demander, toujours du couloir :

- Tout va bien?

Elle s'approcha de lui et allait déposer un baiser de bonjour sur ses lèvres mais il eut un mouvement de recul. Désorientée, Héloïse se redressa et balbutia, un peu vidée de sa journée :

- Qu'est-ce qui ne va pas? Parle-moi, s'il-te-plaît Stanislav.
- Ce qui ne va pas? répondit-il enfin. Ce qui ne va pas?

Il se releva d'un bond, furieux, et Mme Sorin recula devant la soudaine fureur de son mari.

- CE QUI NE VA PAS C'EST QUE LE LENDEMAIN MÊME DE MON DÉPART TU RAMÈNES QUELQU'UN DANS NOTRE LIT!

Héloïse se figea. Et comprit. Ses vêtements éparpillés qu'elle n'avait pas eu le temps de ramasser ce matin. Les draps défaits alors qu'elle n'avait jamais, en sa présence, manqué de faire le lit un seul matin. Le parfum enivrant de la jeune femme qui avait dormi ici et qui devait avoir imprégné le lit.

Face au silence de sa femme, Stanislav passa une main dans ses cheveux avec un rire nerveux qui laissait transparaître sa colère.

- Et tu ne le nies même pas.
- Stanislav, écoute, je...
- Non.
- Mais...
- J'AI DIT NON!

Héloïse recula d'un pas. L'état de son mari lui faisait peur.

- J'aimerais que tu répondes sincèrement à une de mes questions, tu peux m'accorder ça, non? demanda-t-il d'une voix douceureuse qui ne s'accordait absolument pas avec son attitude.

Elle acquiesça d'un léger hochement de tête.

- Combien as-tu eu d'aventures depuis le début de notre mariage?

La bouche d'Héloïse s'entrouvrit. Elle ne l'avait pas vu venir.

- Eh bien? réitéra-t-il, s'impatientant rapidement.
- Je... Ne sais pas. répondit honnêtement, en hésitant, Mme Sorin.
- Comment ça "tu ne sais pas"?
- Je n'ai pas compté.
- Tu n'as pas compté. Bah oui, évidement. Suis-je bête, voyons!
- Stanislav...
- Non, tu sais quoi, Héloïse? Tu vas faire tes affaires et dégager d'ici. Tu dors pas une nuit de plus dans cet appartement.

La professeure s'étouffa.

- Pardon?
- Je crois que tu as très bien compris.
- Cet appart' est autant ta propriété que la mienne.
- J'en ai rien à foutre.
- Et je ne dormirais pas dans la rue.
- Eh bien t'as qu'à te trouver un bon coup chez qui coucher, ça devrait pas être compliqué dans la tenue que tu portes, non?

Where did we get there?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant