la première rencontre n'est pas toujours positive

647 42 0
                                    

Lorsqu'Asterin se réveilla, elle grogna en voyant l'heure. Onze heures et demie. Il faut dire qu'elle n'avait pas vraiment dormi la nuit dernière.

- La faute à qui? grogna-t-elle dans le vide.

Les volets de la pièce étaient fermés, cependant comme le soleil se levait face à la fenêtre, la lumière faisait des rais contre le mur, et Asterin y voyait très bien. Elle se décida quand même à ouvrir la fenêtre et les volets pour aérer un peu, après s'être habillée rapidement. L'air frais lui fit du bien, et l'envie d'une cigarette lui titilla le bout des lèvres.

- Oh que non, Asterin, tu peux rêver...

Parler seule était pour elle une habitude depuis toute petite. Sa mère lui demandait souvent de parler plus fort, avant de se rendre compte que sa fille faisait un monologue sans lui adresser la parole.
Elle referma rapidement la fenêtre, puisque bien que février cédait doucement la place à mars, le froid était encore bien présent et l'air vif la faisait frissoner malgré le sweat épais qu'elle avait enfilé.

Asterin sortit de la pièce à la recherche d'Aliona et d'un morceau à se mettre sous la dent mais resta perplexe quand, après avoir fait le tour de l'appartement, elle ne trouva personne. Elle finit par aller s'installer tout de même à la table de la cuisine pour avaler un bol de céréales malgré l'heure tardive, et soupira de soulagement en voyant un mot posé sur la table. Au moins la professeure n'était-elle pas repartie sans prévenir. Mais en le lisant, l'inquiétude la prit.

Je pars voir Leane. Je devrais être rentrée pour onze heures. Stanislav a déposé Aïka, alors ne la fout pas dehors si tu la croises en pensant qu'elle s'est introduit dans l'appartement.

Asterin fronça les sourcils. Déjà parce qu'il était maintenant midi moins le quart et qu'il n'y avait toujours aucun signe de vie d'Aliona dans les lieux. Et ensuite, parce qu'elle n'avait justement vu personne en faisant le tour. Et qu'elle n'aurait pas pu passer à côté de quelqu'un qui, à lire comment Aliona la décrivait, devait être mineure.
Aussi poussa-t-elle un cri de surprise lorsque quelque chose sauta sur la table, avant de se rendre compte que c'était un joli petit chaton gris tigré. Elle rit alors de soulagement en tendant la main vers l'animal, mais celui-ci prit peur et sauta sur le plancher pour partir en courant à travers l'appartement.

- Bon, eh bien, échec de socialisation avec Aïka...

Elle se sentit bête d'avoir pû penser à un enfant, d'autant plus qu'à sa connaissance, Aliona n'en avait pas d'autre que Leane et celui qui grandissait en elle. Leane, d'ailleurs, n'était pas, à la connaissance d'Asterin en tout cas, au courant qu'elle allait avoir une petite sœur ou un petit frère. La châtaine était tout de même persuadée que, malgré qu'elle refuse de considérer Aliona comme sa mère, la blonde ne saurait résister à un petit bébé. Surtout si ils étaient liés par le sang.
Asterin mâchonna ses céréales d'un air vide, observant du coin de l'œil Aïka qui était revenue la jauger de loin et qui bondissait en arrière au moindre geste de sa part.
Elle eut rapidement terminé son petit-déjeuner.

- Au moins tu t'enfuis pas, hein.

Elle reposa la cuillère dans le bol maintenant vide en fixant son regard sur le chaton.

- Tu sais pas quand est-ce que ta maîtresse rentrerait, par hasard, non? Parce qu'elle est bien gentille, mais ça fait quand même une heure qu'elle devrait être rentrée.

Aucune réponse. Aïka la fixait d'un air effronté, de l'autre côté de la pièce, debout sur ses quatres petites pattes, comme prête à bondir à la moindre menace.

- Tu l'aimes bien, Aliona, hein?

Le chaton s'assit, mais paraissait toujours autant sur le qui-vive.

- Ouais, je comprends. Je suis sûre que tu t'enfuis pas quand c'est elle qui t'approche. En même temps, comment lui résister?

Where did we get there?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant