8.

720 24 41
                                    

Tom rit, du sang coulant jusqu'au sol sortant de sa bouche. Personne autour ne semble réagir ni même Aaron, trop alcoolisé pour bouger.
Je le fais s'assoir et cherche mon téléphone pour composer le numéro des urgences quand j'aperçois une plaie dans son crâne bien visible à la vue du peu de cheveux qu'il a sur la tête.
Quelques minutes plus tard, je me débrouille pour aider les ambulanciers à descendre Tom en bas et le sortir. Puisqu' Aaron ne semble pas bouger du canapé, je me porte volontaire pour lui tenir compagnie dans l'ambulance.

- Je peux venir aussi ? Finit par crier Aaron, que je perçois par la fenêtre arrière du camion.

L'ambulancier le laisse entrer et il prend place à côté de moi, visiblement outré par l'état de son ami.
Le trajet était long et silencieux. Aaron n'osait pas parler et moi je restais concentré sur l'état de Tom, très amoché.
Une fois arrivé à l'hôpital, Tom est directement envoyé dans une salle d'opération et nous devons patienter dans la salle d'attente, remplite que de nous deux.
Aaron s'assoie et bouge sa jambe sans arrêts, signe de stress, mais il ne laisse pas sortir un mot de sa bouche alors je reste calme et finis par attraper mon téléphone pour m'occuper.

- Avec qui il s'est battu ?

Je lève les épaules.

- Il m'a dit qu'il ne se batterait jamais pour une meuf et maintenant regarde le ! Ajoute-t-il en se levant.

Il fait les cents pas, c'est donc à cause d'une fille ?

- Il a mentit, c'est un menteur, menteur.

- Il avait bu Aaron.

- Et alors. Avec ou sans c'est fait.

- Toi même tu n'a pas réussi à réagir quand tu l'as vu, t'a pas bougé d'un poil, il pourrait te le reprocher aussi.

Il approche dangereusement de moi, la mâchoire serrée et pointe son doigt vers moi. Je le fixe toujours, un regard calme et dépose mon téléphone.

- Tu te mèles de ce qui ne te regardes pas là, je te déconseille de pas mettre ton nez dans ma putain de vie.

Toujours calmement, je répond à sa remarque un peu trop impulsive.

- C'est toi qui ouvre ta bouche, j'ai rien demandée.

Il s'éloigne et marmonne :

- Et si t'ouvrais pas les cuisses si facilement on en seraient pas là.

- Ça marche pour toi aussi, si tu...

Je perds soudainement la force que j'ai à répliquer et regroupe mes affaires silencieusement pour ne pas me faire remarquer et sors de l'hôpital.

La seule personne qui peut se présenter comme une fille facile, c'est bien moi. Je ne donnerai plus ce pouvoir à personne. La personne qui me considérait comme ce genre de fille, c'était ma mère.
Je ne suis pas triste d'être devenue ce genre de personne, c'est ce que je suis et si être libre sexuellement c'est être une fille facile, une pute, tout ce que vous voulez, je porterais ça, mais pas comme un fardeau.

Je sors de l'hôpital et je reste un instant dehors à respirer de l'air frais.
L'hôpital est un endroit que je haïs. J'y faisais beaucoup de séjours quand j'étais petite et pas pour de bonnes choses.
Je me retourne et aperçois Tom avec une poche de sang attachée à son bras qui marche, il me voit et me fait un vague signe de main. Je lui souris timidement et décide d'appeler un taxi pour rentrer, ce n'est pas mes affaires, Aaron a raison, même si ça me torture de le dire ouvertement.
J'attend dans le froid de la soirée mon taxi, quand je l'aperçois au loin, j'avance et une main vient accrocher son bras.

Two Houses, One Love [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant