Je te lâcherais pas..., 𝚟𝚑𝚊𝚌𝚔𝚎𝚛

Twenty seven

Je me réveille, encore dans les bras de Kio. Il joue avec mes cheveux en attendant que je me réveille. Je relève la tête vers lui et lui adresse un léger sourire, qu'il me rend gentiment.

-bien dormit, belle au bois dormant ? Rit-il.

-oui je vais un peu mieux.

Une douce odeur de pancakes arrive à nous et je me lève pour descendre rejoindre les garçons. Ils sont tous dans la cuisine assis autour de l'îlot central à regarder Vinnie cuisiner.

-hey, chuchotais-je.

Le seul son qui sort de ma bouche. J'ai comme l'impression qui ma gorge est serré, je ressens encore la pression de la main. Je déteste cette sensation.

Bien sur ils ne m'ont pas entendu mais Kio qui se trouvait derrière moi, l'a entendu. Il se gratte la gorge pour les avertir de notre présence. Ils se retournent et des sourires s'affichent sur tout les visages de la pièce. Je vois dans leurs yeux qu'ils désirent me prendre dans leurs bras mais qu'ils ne savent pas comment s'ils peuvent.

Je souris timidement avant de faire un geste de la tête pour leur dire d'approcher. Ils se lèvent et viennent me serrer dans leurs bras, comme si je ne les avaient pas vu depuis des années. Les larmes me menacent de couler, de par ce moment émotionnel, mais je les retiens du mieux que je peux.

Quand ils se détachent de moi en déposant chacun leur tour un bisou sur mon front, j'aperçois Vinnie encore debout devant ses pancakes. Il n'a pas bougé, il n'est pas venu dans mes bras comme le reste du groupe.

Je m'approche à petit pas du blondinet qui me tourne le dos. Je monte ma main au niveau de son épaule et la dépose doucement sur celle-ci. Il sursaute légèrement à ce contact. Il se retourne vers moi et m'adresse un sourire compatissant, ou désolé, je ne sais pas trop.

J'entoure son coup à l'aide de mes bras et je viens nicher mon visage dans son épaule. Il répond à mon étreinte en entourant ses bras autour de mes hanches. Je hume son parfum comme quelque chose de rassurant. D'un coup un souvenir me revient en tête. Il a le même parfum que celui qui est venu me sauver de mon violeur. Je souris de remerciements comme si il prouvait le voir.

-je suis content de te revoir, tu m'as fait extrêmement peur, me chuchote-t-il à l'oreille.

-je suis là maintenant, chuchotais-je a mon tour. Je compte pas repartir de si tôt.

Il m'écarte légèrement de lui, les mains sur mes épaules, et m'embrasse le front. Mes lèvres s'étirent sans que je ne le veuille et je baisse la tête pour qu'il ne le remarque pas. Il pose son index sous mon menton et me relève la tête. Quand mes yeux se posent sur son sourire, je fond de l'intérieur et mes joues s'empourprent. Il pose son pouce sur ma cicatrice et la redessine, ses yeux indiquent sa tristesse et sa colère. Je n'aime pas cette vision.

-Vinnie ton pancake est en train de cramer ! S'écrit Zack derrière nous.

Je sursaute et le blond se retourne vers la poêle et grogne en découvrant son pancake tout noir dans la poêle. Je me dirige vers le tiroir des couverts et je reviens à son niveau avec un couteau.

-Vinnie pousse toi je vais le faire, riais-je.

-non t'inquiètes pas, je vais le faire.

-non tu vas rayer la poêle. Donne moi ça.

Je prend la poêle de ses mains et je vais prêt de la poubelle, avant de commencer à gratter délicatement, sans rayer avec le couteau. Pendant ce temps les garçons servent la table, en disposant tout les garnitures possibles, pour aller avec les pancakes.

-aller viens à table, petite guerrière, dit Troy après que j'ai posé la poêle dans l'évier.

-c'est vrai qu'avec tes cicatrices, on pourrait croire que tu as fait la guerre, rit Jordan.

-vous voyez celle-là ? Dis-je en désignant celle de ma joue. C'est à la suite d'un combat avec un tyrannosaure.

Je prend un air sérieux pour crédibiliser mon histoire le plus possible, mais tout le monde par dans un fou rire et je les suis avec plaisir. Nous mangeons les pancakes dans la bonne humeur.

Le fait d'être avec eux et de rire, me permet de ne plus penser à ce qu'on m'est arrivé il y a quelques heures à peine. J'aimerais tellement que rien ne se soit passé. J'aimerais retourner à ce moment et essayer de me débattre le plus possible. Je hais mon corps de s'être immobilisé alors que j'aurais pu essayer de l'arrêter.

Tout le monde sort de table après avoir fini de manger. Je monte à l'étage, je prend des vêtements au hasard dans mon sac et me dirige vers la salle de bain. Je regarde mon reflet. Je me fais peur. Je ne m'étais pas encore vu depuis mon enlèvement. Je pose mon index sur chaque blessures de mon corps. Mes jambes, mes bras, mon ventre et ma joue. Celle de mon ventre est plus douloureuse, il avait plus appuyé à cet endroit, comme si l'envie de l'enfoncer plus loin le titillait.

Je ferme les yeux et inspire une grande bouffe d'air. Je tourne le robinet d'eau de la douche pour laisser couler l'eau, je laisse tomber mes vêtements sur le sol froid et je me glisse sous l'eau. La chaleur qui s'échappe de celle-ci me brûle au contact avec les entailles sur ma peau.

Des images me reviennent en mémoire au moment où je me lave le corps. Je frotte le plus fort possible ma peau pour essayer d'enlever toute trace de l'homme qui s'est introduit en moi sans autorisation. Mes larmes se mélangent avec l'eau de la douche. Mon corps finit par ne plus avoir de force et je m'écroule sur le fond froid. Je me recroqueville sur moi-même, mes bras entourent mes jambes collées à ma poitrine. Je plonge mon visage dans mes jambes et je laisse mes larmes s'écouler comme elles veulent.

Le son de l'eau se coupe mais je ne relève pas la tête pour comprendre ce qu'il se passe. Je sens quelqu'un enroulé une serviette autour de mon corps puis il me prend dans ses bras. Il chuchote pour éviter de me brusquer et me surprendre.

-je suis là Lexis, tu n'as plus rien a craindre. J'empêcherais n'importe quelle personne de te faire du mal.

Il me sert davantage dans ses bras et il me porte dans la chambre pour que je puisse me rhabiller. Je m'allonge dans mon lit et Vinnie vient s'installer à mes côtés. Il dessine des ronds sur mon bras pour me rassurer.