Seul contre tous

Sous un réverbère

POV KILLUA :

_ Personne n'est blessé ? Non ? Bon, les enfants. Voilà ce qu'on va faire.

Netero se tourne vers nous, l'air grave.

_ L'association va se lancer à la poursuite de la Brigade Fantôme. Vous, Illumi Zoldyck, vous restez avec nous, sous notre surveillance. Toute tentative de fuite sera sévèrement sanctionnée. Gon et Killua, vous retournez au quartier général de l'association.

_ Quoi ?!, je m'insurge. Pourquoi je ne peux pas participer à la poursuite avec vous ?!

_ Tu veux laisser Gon ? Libre à toi de décider, gamin, rétorque Netero et je me tourne vers Gon, une mine confuse sur le visage.

J'avais presque oublié qu'il est encore affaibli. Il est de mon devoir de rester à ses côtés, dans ce cas-là.

_ C'est bon, je reste, je déclare.

_ Fort bien. Hisoka, vous restez également sous surveillance.

De nouveau, je ne peux m'empêcher de protester, volant sans vraiment m'en rendre compte au secours de notre vieil ennemi :

_ Vous plaisantez, j'espère ! Hisoka m'a grandement aidé dans le sauvetage de Gon, vous n'avez aucune raison de le mettre sous surveillance.

_ Allons, le fait que tu me défendes ainsi me touche beaucoup, Killua mais ne t'en fais pas, va. Ce n'est pas une petite surveillance de rien du tout qui va me faire quoi que ce soit.

Je me renfrogne et fourre mes mains dans mes poches.

_ Bon, vous avez entendu le président ? Rentrez au QG, les gosses. Laissez les grands s'occuper de la suite, blablate Leorio en prenant un air arrogant, agitant le col de son veston.

_ Peuh, ne compte pas sur moi pour te protéger après, lui lance Sky.

_ Iiiiidiote, comme si j'aurais besoin de toi.

Je me détourne d'eux en lançant par-dessus mon épaule :

_ Viens, Gon. On s'en va. On est de trop ici.

_ Un instant, dit Netero. Gon, à mon retour, je te veux dans mon bureau pour me faire un rapport exact de ce qui t'est arrivé. C'est d'accord ?

_ Oui.

Cela dit, Gon me rejoint en courant et nous marchons vers l'immeuble de l'association. Il doit être environ 1 heure du matin et nous sommes les seuls occupants de la route.

Jetant des coups d'œil circulaires un peu partout, je m'assure qu'il n'y a vraiment personne à part nous avant de saisir la main de Gon entre la mienne. Je sens son regard posé sur moi mais je ne m'en préoccupe pas, préférant regarder droit devant moi. Je remercie mentalement le noir de la nuit de dissimuler mes joues qui doivent avoir une couleur rouge vif en ce moment.

Nous marchons dans le silence pendant un long moment avant que mon compagnon ne se décide à parler, la voix résonnant dans l'atmosphère glaciale :

_ Killua...

_ Hmm ?

_ Encore merci. Merci d'être venu me sauver.

_ Ah non, tu ne vas te remettre à me rabâcher les oreilles avec tes grands discours ! Je t'ai déjà dit qu'entre amis, ce n'est pas la peine de se dire merci parce qu'après tout, l'entraide est on ne peut plus normale.

_ Ah parce que tu nous vois comme ça ? Comme des amis ?

Je m'arrête d'un coup de marcher, les yeux écarquillés. Comme des amis ? Je me tourne vers Gon, essayant de scruter l'expression de son visage mais malheureusement, l'ombre nocturne ne m'aide pas vraiment.

_ ...Qu'est-ce que tu as dit ?

_ Je suis en train de te demander si tu nous vois comme des amis, Killua.

Son ton sérieux me frappe et je prends une grande inspiration avant de répondre :

_ Non, Gon. Je ne nous vois pas comme des amis. Crois-moi, on est... Bien plus que ça.

Une main chaude se glisse contre ma joue, m'arrachant un frisson :

_ J'allais te le dire plus tôt mais Hisoka m'a coupé dans mon élan. Alors je vais te le dire maintenant.

Aussitôt, je sens les battements de mon cœur s'accélérer dans ma poitrine et je m'efforce de ne pas trembler en me tournant pour faire complètement face à Gon même si je ne peux pas distinguer ses traits. Il prend mes deux mains entre les siennes avant de parler :

_ Killua. On se connait maintenant depuis plus de deux ans et... Tu comptes énormément pour moi. Tu es mon premier vrai meilleur ami et je suis heureux de t'avoir dans ma vie. Quand tu m'as fait ta déclaration sur l'île de la Baleine, j'étais choqué, je ne m'y attendais pas. J'étais encore trop surpris pour te répondre correctement. Mais maintenant que j'ai eu le temps de réfléchir à tout ça...

Il fait une pause, cherchant son souffle et je retiens ma respiration, mon cœur étant à deux doigts de sauter hors de ma gorge :

_ Killua, moi aussi. Moi aussi, je t'aime. Moi aussi, je ressens ce que toi tu ressens pour moi. Je partage l'intégralité de tes sentiments et je suis prêt à réaliser ton désir. Je veux me lier à toi pour toujours et à jamais, comme tu me l'as demandé. Alors si ce n'est pas encore trop tard... Accepte-moi à tes côtés, Killua.

Un silence tombe lourdement. Je ne dis rien, laissant le vent glacial agiter librement mes cheveux. Ma respiration est saccadée, synchronisée à celle de Gon qui n'a toujours pas lâché mes mains. Au bout d'un moment qui me paraît interminable, je m'avance machinalement, presque au ralenti et pose mes lèvres sur celles de Gon qui répond immédiatement au baiser, prenant mon visage en coupe entre ses mains brulantes.

Sans que je ne puisse les contrôler, des larmes roulent sur mes joues et il les essuie d'un revers de main avant de me plaquer contre un réverbère, m'embrassant de plus belle. Nos lèvres bougent en un ballet tout doux et j'ai l'impression de flotter sur un petit nuage jusqu'à ce que mon meilleur ami rompe le baiser, posant son nez contre le mien :

_ Alors je vais prendre ça pour un oui ?, il dit et je laisse échapper un petit rire, sentant mes joues devenir brulantes de gêne.

_ Oui..., je marmonne entre mes dents avant de l'attraper par la nuque pour l'amener de nouveau contre moi, l'embrassant passionnément.

Je crois bien que c'est la sensation la plus magique qui soit, embrasser la personne qu'on aime sous un réverbère à 1 heure du matin, dans un des quartiers les plus mal famés de la ville.

C'est poétique, vous ne trouvez pas ? Moi si.

A suivre...