12 - La Goutte du Mort-Vivant

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[- Il y a une signature, " C. D.". Mais mon cher C. D., je crains que tu n'aies pas compris le principe même du mot "question"... Merci de nous avoir fait rire, en tout cas.]

- Personne n'est venu te voir ?, demanda Hermione, après que la séance de réponses soit finie.

- Non, du tout, et puis je ne vois pas qui peut être ce C. D., en tout cas je ne l'ai jamais vu.

Le Professeur Dumbledore alla vers Lucie, lui indiquant qu'une ligne téléphonique était disponible dans son bureau, pour qu'elle puisse appeler ses parents.

- Allo, Maman, c'est Lucie.

[ Ma chérie, quel plaisir d'entendre ta voix ! John, viens vite, c'est Lucie qui appelle ! ]

- Bonjour Papa, vous êtes en France ?

[ Aaaah, ils te l'ont dit ! Oui, on est partis voir de la famille pour quelques jours, tante Anne te dit bonjour également ! ]

- Dit-lui bonjour de ma part ! Tu sais, ici c'est vraiment comme dans mes visions, c'est très étrange de voir de la magie autrement que dans ses pensées. Et tu sais, il m'est arrivé quelque chose d'étrange, ici.

[ Ah, dis-moi ? ]

Dumbledore était au fond de la piece, faisant mine de ne pas les écouter. Pourtant, malgré son âge plus qu'avancé, il ne ratait pas une miette de la conversation.

- J'étais assise dans un parc enneigé, et...

[ Il y a de la neige en septembre ? ]

- Oui, rit-elle, ça m'a étonnée aussi ! Et d'un seul coup, le vent s'est levé, une branche est tombée juste à côté de moi, la neige a fondu tout autour de moi, ça faisait un cercle de quelques mètres... 

[ Oh, mais ne panique pas ma chérie, tu sais ce monde n'est pas le nôtre, tu y verras des choses que tu n'auras jamais vu ici, alors ça doit être tout à fait normal. Enfin, normal chez eux. ]

- Tu as sûrement raison... Je vais te laisser Maman, il va y avoir le couvre feu, mais on se voit à Noël !

[ Bien-sûr ma puce, on t'embrasse tous très fort. ]

- Je vous embrasse aussi, au revoir !

Lucie remercia Dumbledore, et sortit de son bureau, un grand sourire aux lèvres. Sa mère ne s'inquiétait pas de ce qui était arrivé, certes, mais Dumbledore, lui, paniquait. 


____


Les jours passèrent, et le calme était de retour à Poudlard. Plus personne ne parlait de Sirius Black, qui avait certainement lu les nombreux articles concernant Peter Pettigrow et son envoi à Azkaban. Tout le monde se montrait constamment gentil avec Lucie, même Drago et ses acolytes, étonnamment. Pour lui, la jeune fille aux étincelants cheveux châtains était forcément une Sang-Pur. Encore fallait-il qu'elle ait une once de sang sorcier dans ses veines.

Le mois d'octobre s'apprêtait à débuter, et l'histoire naissante entre Fred et Lucie commençait à se concrétiser. Personne n'avait encore parlé de leur escapade, pourtant, ils se voyaient parfois en cachette, pour profiter du peu de temps qu'ils avaient ensemble, bien qu'Hermione se doutait de quelque chose.

C'était l'heure du cours de potions et Lucie, assise à côté d'Alicia, bavardait avec cette dernière, à voix basse.

- Miller, il me semble que le cours ne vous intéresse pas, fit remarquer Rogue. Eh bien, dites-moi, qu'est-ce que j'obtiens quand j'ajoute de la racine d'Asphodel en poudre à une infusion d'Armoise ?

- Professeur, votre cours m'intéresse énormément, mais je sais déjà tout de l'aconit tue-loup . Pour information, vous avez déjà posé cette question à Harry Potter, il y a deux ans. Quand j'ai commencé à connaître votre caractère, vous pensez bien que je m'y suis préparée. L'Asphodel et l'Armoise donnent un somnifère si puissant qu'on l'appelle "La Goutte du Mort-Vivant". Vous devriez savoir que j'ai très bonne mémoire, ou du moins vous l'auriez su, si mon discours vous avait intéressé. 

Rogue était décontenancé. Les élèves regardaient Lucie avec un sourire en coin, tandis qu'on frappait à la porte. Dumbledore ouvrit, et tous les élèves se levèrent. Il s'approcha vers Lucie, et lui demanda sur un ton calme et serein de le suivre jusqu'à son bureau. Une fois à l'interieur, elle vit McGonagall et Lupin s'arrêtant de discuter lorsqu'ils la virent.

- Assieds-toi, Lucie, dit Remus.

- J'ai malencontreusement écouté la conversation que tu as eu avec tes parents il y a quelques semaines, et je m'en excuse. Après cela, j'ai informé mes collègues, et nous avons fait beaucoup de recherches, car ces phénomènes dont tu as parlé à ta mère, la neige qui fond toute seule, une branche qui tombe juste au moment où tu es assise, ne peuvent pas intervenir seuls. As-tu expérimenté d'autres choses comme celles-ci par la suite ? 

- Non, jamais, mais je ne crois pas que cela vienne de moi.

- Qu'est ce que tu veux dire par là ?, demanda Remus.

- Je n'étais pas seule, j'étais avec un élève et je pense que ça venait de lui. Il n'a pas dû contrôler ses pouvoirs, et voilà ce qui est arrivé.

- Ma chère, lui dit McGonagall, un élève de Poudlard est bien assez expérimenté pour provoquer ce genre de choses sans s'en rendre compte. Savez-vous si un événement aurait déclenché ces phénomènes ?

- Pour tout vous dire, oui, tout cela a commencé juste après que l'on se soit embrassé. 

McGonagall, Lupin et Dumbledore, choqués, se regardèrent. Ils se regardèrent comme si ils avaient toutes les réponses à leurs questions.


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