4 - Fortuna Major

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[- Explique-moi, s'il te plait. Pourquoi est-ce que tu me regardais comme ça ? Qu'est ce que tu as vu ?]

Lucie se retourna et vit le visage de Fred, apeuré. Elle ne l'avait jamais vu d'aussi près. Elle le trouvait si beau, qu'elle ne voulait pas lui dire la vérité, de peur qu'il soit anéanti. 

Elle prit le poignet de Fred et commença à monter les marches. Il la suivit, sans savoir ou elle voulait l'emmener, alors elle le lâcha après quelques marches. Pendant trois étages, le silence, ou presque. Personne n'osait parler, mais on entendait leurs bruits de pas et de lointains chants d'opéras. En attendant que le quatrième escalier arrive, Fred se lança :

- Je suppose qu'on va à la salle commune ? 

Il était à sa gauche, sa fixant. Elle se tourna vers lui.

- Ce que j'ai à te dire est important, et je préfère que tu sois le seul élève à le savoir pour le moment. Le professeur Lupin est au courant, il va surement le dire à Dumbledore et tous les professeurs vont être au courant. Mais les élèves peuvent être moins compréhensifs, et je sais que tu pourrais comprendre...

L'escalier arriva à leur endroit et ils montèrent au prochain étage.

- Tu le sais car tu me connais ? Tu me connais si bien que ça ? D'ailleurs sais-tu vraiment lequel des deux jumeaux je suis ?, rit-il.

Elle se mit également à rire et lui prouva qu'elle sait bel et bien qui il est.

- Mentalement tu es le meneur, je dirais, le plus farceur et lui est plus sage. Physiquement, il est un peu plus grand que toi, et a un grain de beauté dans le cou, dit-elle, fière, en lançant un regard. 

Fred sentit le rouge lui monter aux joues. Tout le monde avait du mal à le différencier de son frère, même sa propre mère. Depuis toujours, c'était Fred ET George. Ce que Lucie venait de lui dire le faisait se sentir important. Ils continuèrent à monter les marches, et leurs sujets de discussions se résumaient à des questions posées par Fred, qui voulait apprendre à la connaître, sur ce qu'elle aimait faire, par exemple. "Ce n'est pas juste, si je suis le seul de nous deux à ne pas connaître l'autre", avait-il dit. 

Arrivés devant le portrait de la Grosse Dame, cette dernière s'arrêta de chanter pour les regarder.

- Quel est le mooot de paaaasse ?, dit-elle d'une voix chantante.

- Le mot de passe... Je me rappelle que celui de l'année dernière était Guirlande, puis Bananes Frites, mais... 

- Fortuna Major, dit Fred, parfois ça sert d'avoir un frère qui est préfet. 

- C'est bon, mes enfants, vous pouvez y aller, dit la Grosse Dame en déplaçant son portrait afin qu'ils puissent entrer dans le couloir. 

La salle commune était bien évidemment rouge, des murs jusqu'aux meubles, avec des dorures sur les rideaux. Ils s'assient sur le canapé central, ils étaient seuls dans la salle. Ils se regardaient encore une fois dans les yeux, et Fred prit sa main.

- Tu peux me parler, tu sais ? Je t'écoute.

- Oui, on est là pour ça... Bon. J'ai été adoptée, alors je ne sais pas vraiment d'où je tiens mes dons de voyance. Mais ce que je sais c'est tout d'abord que je ne suis pas une sorcière. Je suis une moldue...

Sur ces mots, Fred acquit une expression d'étonnement, puis un large sourire.

- ...et je savais que tu pourrais me comprendre, comme tu y es en quelques sortes habitué, car ton père ne les considère pas comme pourrait les considérer Lucius Malefoy...

- Tu connais aussi le père de Drago ? 

- J'ai passé 2 ans à vous espionner dans ma tête, tu sais, il faudra t'habituer au fait que je connaisse autant de sorciers que toi, rit-elle.

- Oui, tu as eu raison en tout cas, cela ne me dérange absolument pas, ça te rend même encore plus spéciale que tu ne l'es, je trouve, on ne côtoie pas souvent de moldus.

- Alors imagine-toi le nombre de fois où nous côtoyons des sorciers ! 

Ils rirent tous les deux.

- C'était tout ce que tu avais à me dire ? Sept étages, tu aurais pu me le dire au creu de l'oreille, rit-il.

Le visage de Lucie s'assombrit soudainement. Elle repensa à la mort tragique qu'allait vivre Fred, et à combien elle avait pleuré, elle avait eu l'impression qu'on lui retirait un morceau d'elle.

- Tu vas bien ?, lui demanda-t-il, inquiet de voir dans ses yeux toute cette tristesse.

- Il y a quelque chose de beaucoup plus important, que j'ai besoin de te dire.

Elle serra sa main, qu'elle n'avait pas lâchée depuis le début, et se rendit compte qu'il avait de plus grandes mains que ce qu'elle aurait pensé. Puis elle se dit qu'elle n'avait en fait jamais imaginé à comment étaient ses mains.

- Tu te rappelles, j'ai dis pendant le dîner qu'il y aurait une grande bataille, et qu'elle ferait beaucoup de morts. 

- Oui, bien-sûr, je m'en souviens.

Elle le regarda, les larmes lui montaient aux yeux et elle se repassait la scène tragique dans la tête.

- Je t'ai vu mourir, Fred. 


Savoir qui je suisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant