Chapitre 47

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~Ellipse de deux mois~

*PDV d'Auriane*

Aujourd'hui ça fait exactement un an que nous avons emménagé à Angers avec Jordan et la routine commence un peu à s'installer.
Je n'irai pas jusqu'à dire que mes journées se résument à du métro, boulot, dodo, mais il est vrai qu'en ce moment il n'y a rien de nouveau qui se passe.
J'essaye d'organiser des gros projets mais pour la plupart, je manque de temps et surtout d'argent pour les réaliser. Jordan quand à lui est très occupé. Ce qui fait que nous ne passons pas beaucoup de temps ensemble... et honnêtement ça me manque un peu.
Et pour ce qui est des sorties entre amis, et bien même si cela fait plus d'un an que je suis ici, je n'ai pas eu l'occasion de vraiment m'en faire. Bien sûr il y a mes collègues de la redbox, mais premièrement nous parlons énormément du boulot, ce qui ne m'aide pas vraiment à déconnecter... et en plus de ça eu aussi travail beaucoup, donc lorsqu'ils ont du temps ils le passent avec leur famille.
Je suis remontée quelque fois à Paris voir mon père, mes frères et mes amis mais ils restent tout de même assez loin. J'avoue que mes discussions de plusieurs heures le soir avec Lucas, quand il venait squatter pour échapper aux soirées de fille de son ancienne copine, me manques... Je pense d'ailleurs que c'est ce qui me manque le plus. J'ai peut-être mûri en partant faire ma route, mais être loin de la personne qui vous a le plus poussé et que l'on aime de tout son cœur, c'est compliqué ...

Bref en attendant nous sommes dimanche, Jordan est encore à la redbox pour finaliser son prochain projet en me promettant d'être revenu avant midi mais je n'y crois plus trop le connaissant... Et moi je suis encore dans mon lit comme une larve, mais je crois que Nuts en a décidé autrement, car celle-ci est en train de gratter à ma porte.

A: Oui ça va je me lève.

Je m'étire tout en baillant à m'en décrocher la mâchoire, avant de trouver le courage de soulever la couverture. Un courant d'air s'engouffre sous celle-ci et vient me rappeler que même si nous sommes à peine en octobre la température a déjà bien diminué.
Malgré mon manque de motivation, je m'habille rapidement pour pouvoir aller nourrir la demoiselle qui m'attend.

A: Alors comme ça tu trouves que je prends trop de temps aujourd'hui ?

Nuts jappe gaiement comme pour acquiescer ce que je viens de dire.

A: Même plus le droit de faire la grâce mat dans cette maison.

La chienne aboie à nouveau avant de partir en trottinant vers la cuisine. Je laisse échapper un petit rire face à la façon de faire de celle-ci. Au moins je n'ai pas trop de soucis à me faire sur ses intentions.
Je me dirige donc vers la cuisine à sa suite. Malgré son jeune âge, elle m'attend assise bien sagement devant sa gamelle en me regardant avec ses grands yeux, remplis d'intelligence, qui m'indique qu'elle commence à s'impatienter. Je lui sert ses croquettes et étonnamment nous sommes rejointes par June et Nevada, bien décidés à avoir quelque chose à grignoter eux aussi.

A: Vous savez que vos gamelles sont pleines toute la journée, dis-je à moitié dépité, à moitié hilare devant les regards attendrissant qu'ils me lancent.

Je leur sort une friandise chacun, puis me sert un bol de céréales et un grand verre de jus. Après tout il n'y a pas que les animaux qui ont le droit de se nourrir ici !
Je déjeune tranquillement en traînant sur les réseaux sans but précis. Je réponds à quelques DM, passe sur quelques publications où j'ai été mentionné, etc...
Au bout d'une demi-heure à glander, je regarde l'heure et voyant qu'il n'est que 11h et que Jordan n'a pas l'air d'être décidé à rentrer tout de suite, je décide d'aller promener Nuts.

A: Tu viens ma grande ? On va se promener !
N: Ouaf !
A: Au moins une qui est contente de passer du temps avec moi, déclarais-je en pouffant.

Je lui mets son collier et sa laisse, enfile mes chaussures ainsi qu'un bon gros pull trouvé sur le canapé, probablement à Jordan vu la taille, ferme l'appartement et nous voilà parties.
Nous marchons sans chemin prédéfini dans les rues d'Angers. Si bien qu'au bout d'une bonne heure je me rends compte que je ne reconnais pas du tout les lieux. Nuts quant à elle est très heureuse, car tout un tas de nouvelles odeurs s'offrent à elle.
J'ai envi de vous dire tant que nous sommes là autant découvrir ces nouveaux endroits. En plus de ça, le coin est relativement sympathique. Des cris d'enfants qui jouent se font entendre un peu plus loin. Certainement une école. Je continue de marcher en direction des exclamations de joie des jeunes et je me retrouve devant un grillage derrière lequel se trouve une cours de récréation comme je m'y attendais. Les petits court dans tous les sens pour essayer de s'attraper les uns les autres sous le regard attentif de leurs enseignants. Les plus grand jouent aux billes ou à la marelle le sourire aux lèvres. Je ne savais même pas que mes jeunes jouaient toujours à ça, mais apparemment tout cela est indémodable...
Un groupe d'élève sort de la cantine et court pour rejoindre leurs camarades. Des parents viennent déposer leurs enfants après leurs repas pour qu'ils aient un peu le temps de jouer avec leurs amis avant de retourner en classe.
Quant à moi je reste là sans bouger à regarder tout ce petit monde s'animer sous mes yeux. Je sens une larme couler le long de ma joue, sans même que j'ai eu le temps de me rendre compte qu'elles me montaient au yeux.
Une petite fille s'approche de la grille les yeux river sur Nuts.

Fillette: Je peux la caresser ?
A: Oui bien sûr, dis-je en lâchant un peu de mou à ma chienne pour qu'elle puisse aller vers la petite fille.
Fillette: Comment elle s'appelle ?
A: Nuts, déclarais-je en m'approchant à mon tour.
Fillette: Et toi comment tu t'appelles ?
A: Je m'appelle Auriane
Fillette: Pourquoi t'es triste, me demanda-t-elle toujours en caressant Nuts.
A: Oh pour rien.

J'essuie rapidement mes yeux d'un revers de manche avant d'afficher un sourire sur mon visage.
A peine quelques minutes après la cloches retentit.

Fillette: Merci de m'avoir autorisé à caresser votre chien, dit-elle en se relevant et en me faisant un grand sourire.
A: Il n'y a pas de quoi
Fillette : Au revoir Madame !

Je lui souris, puis elle disparaît dans le flot d'enfant arrivé de tout les cotés.
Un courant d'air bien froid me ramène sur terre et me fait prendre consciences que j'ai encore les yeux humides.
J'enfonce la tête dans mes épaules pour cacher mon cou des courants d'air à venir avant de faire demi tour. Si j'ai bien une certitude à présent c'est que ce sweat appartient bien à Jordan.

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Hello !

Un chapitre un peu long pour ne pas dire grand chose mais bon il faut bien des transitions pour tous mettre en place !
J'espère qu'il vous a quand même plus et sans trop vouloir m'avancer je pense pouvoir vous sortir deux chapitres la semaine prochaine 😋.

Malgré toutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant