Prologue

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Malik écoutait distraitement le monologue d'un des membres de son conseil. Il avait hâte que cette réunion se termine au plus vite pour enfin pouvoir sortir.

- Ce que vous êtes en train de dire c'est que sa majesté est dos au mur ? Demanda Asad son conseiller.

Le porte parole du grand conseil regarda tour à tour les autres membres avant de reprendre la parole.

- Sa majesté va avoir bientôt trente quatre ans et il est impératif pour lui d'être marié. C'est une règle établie par nos ancêtres et nous ne pouvons y dérober, vous savez à quel point le peuple est conservateur, argumenta celui-ci.

Asad tourna le regard vers Malik. Il avait beau avoir son comportement bien à lui mais le bonheur de son peuple passait avant tout.

- Qu'est ce qu'il encoure s'il ne fait pas ce que demande la tradition ? Demanda Asad même s'il connaissait déjà la réponse.

Il ne faisait que suivre le protocole.

- La perte du trône , répondit le porte parole du conseil.

Malik crispa les mâchoires. Cela lui importait peu de perdre le trône , ce qu'il refusait était qu'il soit entre les mains de Ahmed Mokhtar, sa famille et lui convoitaient le trône depuis le temps de ses ancêtres. Il savait qu'une seule petite erreur de sa part donnerait la chance à Ahmed d'accéder au trône. Il refusait catégoriquement cette alternative.

- Vous savez tous ici que le plus important pour moi c'est le peuple de Jaddar. Je me fiche du trône mais Je refuse qu'il tombe entre les mains d'Ahmed Mokhtar. Je ferai tout ce qu'il faut pour satisfaire le peuple, vous pouvez compter sur moi, intervint Malik rester longtemps silencieux.

La joie revint sur le visage des membres du grand conseil.

- Si je puis me permettre votre majesté, commença le porte parole.

Malik tourna son attention sur lui. Il vit que le pauvre vieillard tremblait de tous ses membres. Malik était imprévisible , mieux valait ne pas l'énerver et utiliser les mots justes avec lui au risque de s'attirer les ennuis.

- Vous refusez toutes les prétendantes qu'on vous présente, poursuivi l'homme. Je crains que vous n'ayez plus assez de temps. La loi de Jaddar stipule qu'un roi dispose d'un délai d'un mois pour se choisir une reine lorsqu'il atteint l'âge que vous allez avoir d'ici peu.

Malik soupira. Il connaissait cette règle, son grand père y avait échappé de justesse. Il savait qu'il devait y faire face lui aussi. Malik détestait échouer alors il allait tout faire pour se trouver une épouse dans les délais prévus.

- Ne vous en faites pas Hassan, je vous trouverai une reine digne dans les délais.

Hassan s'inclina et le conseil prit congé du roi. Malik n'était pas convaincu de ce que lui même venait de dire mais il se devait comme tout bon souverain de rassurer son peuple.

- Crache le morceau Asad, lâcha-t-il.

Asad soupira et s'assit. Son conseiller était la seule personne digne de confiance sur qui il comptait. Asad Ibrahim était son plus fidèle collaborateur et celui qui lui indiquait toujours la bonne voie à suivre. Il ne voyait pas régner sans cet ami qui sans hésiter donnerait sa vie pour lui.

- Votre Majesté, je crois que vous devez laisser votre coeur parler et non votre raison, se risqua Asad.

Asad se lançait sur un terrain très glissant et il le savait très bien, il savait que Malik avait encore une plaie qui n'était pas encore cicatrisée même s'il essayait de montrer le contraire.

- Depuis combien de temps tu me connais Asad ? Demanda Malik.

Asad s'epongea le front et se leva

- Depuis ma naissance votre majesté. La loi de Jaddar stipule qu'un roi dès sa naissance dispose de trois conseillers choisit à la naissance parmi la tribu des conseillers et le roi à sa majorité décide de qui restera son fidèle allié à son accession au trône mais vous m'avez choisi lorsque nous avions deux ans, répondit Asad.

Malik le considéra un long moment avant de se lever.

- Comme tu le dis, on se connait depuis longtemps et tu sais très bien que je n'ai pas de cœur alors ne me parle plus d'écouter une chose qui n'existe pas dans mon organisme.

Il sortit de la salle de réunion du conseil et se dirigea vers les écuries. Il avait vraiment besoin de faire un tour.

Joana poussa un long soupir d'aise en posant sa valise. Sa sœur continuait toujours à faire la tête . Marcella détestait le désert et le fait qu'elle ait été obligée de l'accompagner ne lui plaisait pas du tout.

- Ne fais pas cette tête Marcella, reconnaît que ce voyage te fera le plus grand bien vu que tu passes tes saintes journées à t'occuper des malades, je ne dit pas que c'est une mauvaise chose mais il faut que te repose aussi.

Marcella soupira et ne lui dit rien. Joana haussa les épaules. Sa grande sœur avait cette manie de toujours dramatiser les situations. Elle ne voyait pas en quoi venir dans ce pays était si désastreux, Joana remerciait d'ailleurs son professeur de l'avoir emmené ici plutôt qu'en Australie. Elle espérait Juste trouver un sujet intéressant pour son article.

- Parce que passer un mois dans ce trou perdu c'est se reposer ?

- N'exagérons plus non plus hein. Alexander nous assurer que ce pays était une pure merveille et tu ne sais pas le privilège que nous avons de pouvoir rencontrer le roi, tu t'en rends compte ? Un vrai roi. Selon Alexander il est un peu particulier mais il est aussi très accueillant, enfin je crois.

Marcella soupira encore une fois de plus et se jeta carrément sur le lit.

- De mieux en mieux, Ironisa Marcella.

Joana la rejoignit et s'assit à son tour. Sa sœur avait tendance à tout gâcher.

- Allez Marcella, tu ne va pas faire la tête encore longtemps. Tu sais très bien que j'aime pas te voir comme cela. Le roi a dit qu'il venait nous chercher demain. Je suis sûre qu'on va très bien s'amuser toi et moi.

- Si tu le dis. Fit Marcella.

Cela faisait plusieurs heures que Malik tournait en rond dans ce désert aride sans savoir quoi faire exactement. Il avait conscience du poids qui était sur ses épaules et il n'était pas prêt à lâcher prise. Son peuple était sa seule raison de vivre, il ne voyait pas sa vie sans lui. Il était prêt à faire le nécessaire pour accéder à leur requête quitte à mettre son bonheur en quarantaine. D'ailleurs , il ne croyait plus vraiment au bonheur depuis que Zahra Himram s'était donné à cœur joie de lui montrer qu'on ne pouvait faire confiance à personne.

Il soupira bruyamment et fit demi tour. Il se faisait bientôt tard et Malik voulait s'assurer que les étrangères envoyé par son ami Alexander étaient bien arrivés sur ses terres.

Il arriva au palais et vit Asad qui l'attendait devant les écuries.

- Je vois que tu m'attendais, fit-il remarquer.

Asad sourit et l'aida à mettre son pure sang dans son boxe.

- Est ce que les étrangères sont arrivées ? Demanda-t-il.

- Oui, elles sont bien installées à l'hôtel comme convenu votre majesté.

- Bien.

Malik n'aimait pas du tout la présence des étrangers sur ses terres. Il avait un passé qui lui dictait de se méfier d'eux mais ces deux jeunes femmes qu'il n'avait jamais vu étaient proches d'Alexander Crawford, un ami de longue date en qui il avait confiance. Il savait donc qu'il ne lui aurait jamais envoyé des personnes pour lui nuire mais le protocole exigeait qu'un étranger devait passer sa première nuit dans un hôtel avant de pouvoir entrer au palais de ce fait , le roi avait toute la nuit pour étudier ses intentions.

- Tu sais ce qu'il te reste à faire Asad, fit Malik .

Asad fit une révérence avant de se retirer. Malik n'aimait pas trop ça mais Asad disait toujours que le protocole l'exigeait.

Une Reine À Tout PrixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant