Chapitre 27

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Note de l'auteur : Mon énergie créative est revenue, ouf. Tout ça c'est grâce à vous. Merci.

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Cette nuit-là, Alice se réveilla en sursaut. Heureusement, Loki avait à peine remué à ses côtés. Il dormait bien trop profondément pour remarquer les larmes qui coulaient à nouveau sur les joues de la jeune femme. Alice se pencha prudemment pour déposer un baiser contre sa tempe puis, le plus discrètement du monde, quitta la chambre.

L'aube ne s'était pas encore levée, pourtant, elle était déjà dehors. Emmitouflée dans un sweat à capuche, Alice emprunta le chemin de la ville, puis descendit peu à peu dans ses bas fonds. Elle finit par atteindre un quartier sombre qui lui était familier. Les deux mains dans les poches, elle s'arrêta au milieu d'une ruelle puis leva la tête vers une pancarte.

Oui, c'était bien là.

Dans l'obscurité, la vieille porte en bois rongé se tenait encore debout.

La maison de son enfance.

Son ventre se tordit, la sensation familière paralysant progressivement chacun de ses membres.

Le coeur tambourinant dans sa poitrine, elle réussit enfin à faire un pas en avant. Alice se souvenait de tout. L'odeur insipide, les fenêtres poussiéreuses et la cour miteuse. Les aiguilles qu'il fallait éviter si on était pieds-nus, les crises.

La mère d'Alice était irresponsable, c'était un fait, mais elle était aussi incapable d'amour. Cela avait toujours été. On aurait pu penser qu'une telle personne serait potentiellement violente physiquement, mais il n'en n'était rien. Au lieu de cela, Madame Parker se contentait de rester dans sa bulle, un monde qui excluait totalement sa fille. L'existence d'Alice n'avait simplement eu aucun retentissement sur le quotidien de cette femme. Elle pouvait l'oublier des jours durant, laissant la petite fille sans attention, livrée à elle-même dans un environnement hostile.

Posant une main contre son ventre, Alice recula d'instinct.

À cet instant, il lui semblait évident qu'elle ne ferait pas les mêmes erreurs que sa mère. Cependant, la peur grandissait dans sa poitrine, incontrôlable et envahissante, étouffant la demie-joie qu'elle goûtait à peine, celle de désirer doucement, peut-être, cet enfant qui grandissait en elle.

Être la fille de Madame Parker lui donnait la nausée. Cela signifiait que la famille avait un sens différent. Tous ces moments précieux, Alice ne pourrait jamais les partager avec sa véritable mère.

Non.

Ces moments-là n'existeraient jamais.

Lorsqu'Alice rentra chez Loki, elle n'avait pas fait attention à la température extérieure. La tête ailleurs, la jeune femme se laissa tomber dans le canapé du salon et fixa un point devant elle.

Quelques minutes s'écoulèrent avant qu'elle n'entende le pas de Loki descendre les escaliers pour boire son café matinal.

Alice sentit ses lèvres presser un baiser contre le sommet de son crâne, puis il marqua une pause, le nez entre ses mèches de cheveux. 

Elle releva la tête et il en profita pour l'embrasser à pleine bouche, sa main glissant sous le pull d'Alice.  

— Tu es gelée. Où étais-tu ? demanda-t-il d'une voix encore endormie, ses doigts se baladant sur la peau froide de la jeune femme.

Alice haussa les épaules et son sourire s'effaça aussi vite qu'il était apparu,

— Je n'arrivais pas à dormir.

𝐏𝐑𝐎𝐅𝐄𝐒𝐒𝐄𝐔𝐑 | 𝐿𝒶𝓊𝒻𝑒𝓎𝓈𝑜𝓃Où les histoires vivent. Découvrez maintenant