Chapitre 29

1.2K 117 30
                                    

Note de l'auteur : Un chapitre un peu plus long, j'espère qu'il vous plaira. Merci pour tous vos commentaires, vous êtes des amours en sucre d'orge !

- - -

Ce soir là, Alice s'allongea dans le lit une place de sa chambre étudiante.

Bon sang.

Elle n'était pas supposée être là, le coeur en miettes.

Et puis en pratique, qu'est-ce que ça voulait dire "se voir moins" ?

L'estomac noué, la jeune femme attrapa son téléphone et composa un message,

Écoute, je sais qu'on est à chaud mais j'ai vraiment des trucs à te dire...

Effacer.

Alice ferma les yeux un long moment et tenta de calmer sa respiration avant de réessayer.

Hello. J'ai vraiment...

Effacer.

Je ne sais pas par où commencer. Je nous ai fait passer une semaine difficile et j'en suis désolée. Je me sentais mal, j'avais besoin de voir ma mère biologique et de régler quelques problèmes. Maintenant, ça va mieux, je te le promets. Si tu veux bien qu'on se voit demain...

Un profond soupir s'échappa d'entre ses lèvres alors qu'elle repensait à Margaret.

Il faut que tu sois sincère.

Et cela lui demanda beaucoup de courage, mais elle appuya sur envoyer.

Sans attendre la réponse, elle posa son téléphone sur le meuble qui lui servait de table de nuit et se retourna sur son lit. Malgré le pull qui couvrait encore ses épaules, Alice frissonnait. Elle rabattit la couette qui traînait sur le côté et ferma les yeux.

Le lendemain, les premières heures de cours l'aidèrent à penser à autre chose. Loki n'avait pas donné suite à son message. Pire encore, il l'avait vu sans daigner répondre.

Alice ne pouvait s'empêcher d'allumer et de rallumer son écran de téléphone alors que le cours d'histoire des Arts battait son plein.

Madame Rosalind s'acharnait sur le sublime et la terreur qui le gouvernait, mettant un point d'honneur à souligner l'inutilité de la fixité d'une oeuvre qu'elle trouvait elle-même contre-productive. Des élèves commençaient à bailler ça et là. Parmi eux, Jane qui se trouvait à deux rangs d'Alice tapotait lascivement le bas de son ordinateur. Ses longs cheveux châtains tombaient en cascade dans son dos tandis qu'elle griffonnait quelque chose sur la table comme l'aurait fait un enfant — probablement un petit dessin ridicule.

Sublime et terrifiante, c'était un peu ce que Jane lui inspirait ces derniers temps. Ce sentiment mixte s'évapora à mesure qu'Alice l'observait. Au même titre que la littérature, les matières artistiques n'avaient jamais été sa tasse de thé. Pour la première fois, Jane semblait toute petite, à quelques mètres sous ses yeux. 

Comment diable pouvait-elle sortir avec ce gros dégoûtant ?

Peut-être était-elle follement amoureuse, elle aussi.

Alice secoua la tête, ce n'était pas le moment d'éprouver de la sympathie pour cette traîtresse.

Oh, ce terme lui allait bien.

La Traîtresse.

Fière de sa trouvaille, Alice rangea ses affaires alors que le cours se terminait. Voilà qui avait eu le mérite de lui changer les idées. L'espace d'une seconde, elle esquissa un sourire, jusqu'à ce que son regard se pose sur son emploi du temps pour le début de journée.

𝐏𝐑𝐎𝐅𝐄𝐒𝐒𝐄𝐔𝐑 | 𝐿𝒶𝓊𝒻𝑒𝓎𝓈𝑜𝓃Où les histoires vivent. Découvrez maintenant