Chapitre 20

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A/N : hello mes bichons ! Un nouveau chapitre un peu court maiiiis... mais rien en fait ? Love u.

Alice avait couru jusqu'à sa chambre, le coeur en miettes.

Elle ne s'était pas autorisée à pleurer devant lui, ni devant personne d'ailleurs. Sa peine, elle la gardait pour elle, pour ses cahiers remplis de mots d'amour, de poèmes et de larmes.

Longtemps, elle sanglota, blottie contre son oreiller. La douleur était si intense qu'elle devenait peu à peu physique. Un mal de ventre, une migraine, les yeux irrités. Symptômes typiques d'un violent chagrin d'amour.

Tout semblait irréel. Le temps lui-même était distendu.

Mais quand, quand la douleur allait-elle s'estomper ?

Alice n'en pouvait plus. Alors qu'elle pensait devenir folle, elle entendit quelqu'un frapper à la porte.

Et merde.

Ce n'était pas le moment de recevoir de la visite.

Elle lança un regard maussade à son reflet dans le miroir puis, décidant qu'elle s'en fichait, cria :

— Ouais ?

De l'autre côté, une petite voix féminine répondit,

— Bah alors, tu m'ouvres ?

Alice haussa un sourcil en se demandant qui cela pouvait bien être. A l'instant où elle ouvrit, un petit marteau se remit à cogner son cerveau.

C'était sûr, elle devenait dingue.

Emily se tenait sur le pas de la porte, enveloppée dans un imperméable. L'adolescente ouvrit de grands yeux,

— Quelle tête tu fais ! Ca ne va pas fort, hm ?

Alice passa rapidement une main sur son visage dans une vaine tentative de camouflage.

— Non, enfin si, ça va.

Il était inutile de mentir. Au bord de la crise de nerfs, la jeune fille lâcha un profond soupir,

— Tu... Comment as-tu trouvé ma chambre ?

Emily haussa les épaules,

— Je connais Lola, elle s'occupe de l'accueil. On s'en fiche, je viens pour te parler. Je peux entrer ?

— Euh, oui. Bien sûr.

Jetant un oeil par dessus son épaule, Alice se poussa pour la laisser passer. Sa chambre était loin d'être rangée et ses draps trempés de larmes pendaient dans le vide. Le décor était plutôt dramatique.

Tant pis.

Alice referma la porte et Emily se tourna vers elle,

— Je voulais savoir comment tu allais, dit-elle avec douceur.

Hochant la tête, Alice ravala la boule qui obstruait sa gorge. Quelle question. Elle avait envie de pleurer, encore et encore. C'était bien tout.

— Ca va. Je tiens le coup.

La nièce de Loki se laissa tomber sur une chaise,

— T'as pas l'air, tu ne mens pas très bien... Tu sais, je me sens mal. Je ne veux pas vous séparer.

Revenant à la réalité, Alice secoua vivement la tête,

— Oh, non ! Ce n'est pas de ta faute, Emily. Je ne veux pas que tu te mettes ça en tête. Tout ce qui importe, c'est que vous restiez ensemble.

Emily se mordit la lèvre, ballotant sa tête de droite à gauche.

— C'est nul à la maison. Il est tellement malheureux. Je ne l'ai jamais vu comme ça. Certaines personnes sont tristes, mais Loki est... Il est livide. Je n'ai pas envie de vivre avec un zombie.

Croisant les bras, Alice vint s'asseoir sur le bureau près d'elle,

— Ca lui passera. Il faut lui laisser un peu de temps.

En prononçant cette phrase, elle s'entendit parler et cela la fit sourire. Elle qui d'ordinaire se sentait si immature se mettait à parler comme une adulte.

— Hm.

— Ca va aller, Emily. Je t'assure.

— Tu ne peux pas le promettre.

Alice demeura silencieuse et l'adolescente poursuivit,

— Tu ne peux pas en être sûre, parce qu'il t'aime vraiment, je le vois bien. Peut-être que ça lui passera de l'extérieur, mais je le connais. Je vois bien qu'il souffre. C'est même pas mon père. Il ne devrait pas avoir à faire tout ça.

Alice soupira,

— Au fond, c'est comme si tu étais sa propre fille. Il te protège et c'est son rôle. Tu crois qu'il irait mieux si j'étais avec lui et qu'il te perdait, toi ?

L'adolescente marqua une pause et secoua vaguement la tête puis, le regard ailleurs, se releva,

— Tu as sûrement raison. Et toi, tu l'aimes ?

Involontairement, Alice sourit,

— Oh, oui.

— Et moi, tu m'aimes bien, malgré tout ça ?

La jeune fille lâcha un rire. Emily était encore si innocente, si attachante.

— Evidemment.

Un sourire étrange se dessina sur les lèvres de la nièce de Loki et elle inspira longuement, calmement avant de murmurer comme pour se rassurer,

— Ca va aller.

Alice n'eût pas le coeur de lui dire le contraire et elle se contenta de sourire.

— Il faut que je file, Loki va me tuer, lança Emily avec un air plus amusé qu'autre chose.

La jeune fille acquiesça et lorsque la nièce de Loki passa la porte, à nouveau, son regard se perdit dans le vague. Le vide envahit son coeur.

La vie promettait d'être bien fade désormais.

𝐏𝐑𝐎𝐅𝐄𝐒𝐒𝐄𝐔𝐑 | 𝐿𝒶𝓊𝒻𝑒𝓎𝓈𝑜𝓃Où les histoires vivent. Découvrez maintenant