Chapitre 28

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Note de l'auteur : j'essaye de répondre à tout le monde mais pas facile aha. Merci pour votre patience et votre soutien. Vous êtes tellement chouettes !!!

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Madame Parker n'avait pas changé, si on omettait sa peau ravagée par l'alcool et ses cheveux gras. Elle avait toujours l'œil gris et terne, cette même figure vide qui vous dévisageait puis ne vous regardait plus du tout.

La maison n'avait pas changé. La saleté s'était simplement amassée au fil des ans.

Une fois entrée, Alice se tourna vers sa mère, du moins ce qu'il en restait,

— Il fallait que je te vois, dit-elle à voix basse, comme si on pouvait l'entendre.

— Ma fille, marmonna Madame Parker en montrant Alice à un vieux chien qui était assis dans le couloir. Alice je te présente Minus. C'est mon petit ange...

La jeune femme hocha la tête, ne sachant que dire.

— Alors, tu viens pour aider ta vieille mère ? demanda Madame Parker.

Alice fronça les sourcils,

— Tu as besoin d'aide ?

— Je suis malade. Je pensais que l'autre voleuse te l'aurait dit.

Secouant la tête, Alice fit quelques pas dans la demeure en ruine et elle plissa les yeux,

— Ma mère adoptive n'est pas une voleuse. C'est toi qui m'a abandonnée.

Son regard se posa ensuite sur un tas de canettes et de bouteilles qui traînaient dans un coin de la pièce,

— T'es malade, mais tu bois toujours, souligna-t-elle.

Madame Parker ne releva pas. Au lieu de cela, elle s'assît sur un fauteuil et haussa les sourcils,

— Bon, dit-elle sur un ton excédé, pourquoi t'es là ? Tu veux quelque chose, ton héritage peut-être ? et elle se mit à rire très fort à sa propre blague.

Alice regrettait déjà d'être venue, mais elle voulait affronter cette ombre qui l'empêchait d'avancer. Le coût lui importait peu. Elle voulait voir cette femme, comprendre, enfin.

— J'attends un enfant, asséna-t-elle en coupant court aux rires gras de sa génitrice.

Le dire enfin ajouta une dimension à ce qui lui arrivait.

Madame Parker toussa bruyamment puis elle croisa les bras,

— Et bien, avorte. Ou fais-le adopter si c'est trop tard. Que veux-tu que je te dise ? lâcha-t-elle en écarquillant les yeux.

Alice secoua la tête,

— Je crois que je veux le garder.

La mère d'Alice ricana et se tint le menton entre deux doigts,

— Toi, tu veux un bébé ? Ah bon Dieu. Qu'est-ce qu'il faut pas entendre... Et le père, il fait quoi ?

— Il...

Alice réfléchit une seconde et éluda la question,

— Il travaille dans l'écriture.

— Ça rapporte rien ça. T'es avec lui ?

Un blanc. Alice se vidait peu à peu de toute énergie, de toute joie. Elle hocha la tête.

— Largue-le pendant qu'il est temps. Manquerait plus qu'il réclame des droits sur ton gamin. Tu n'imagines pas le calvaire que c'est. Je ne peux pas t'aider Alice. Je suis pas faite pour être mère, encore moins grand-mère. Un gamin ça fait du bruit, il
faut lui donner à bouffer...

𝐏𝐑𝐎𝐅𝐄𝐒𝐒𝐄𝐔𝐑 | 𝐿𝒶𝓊𝒻𝑒𝓎𝓈𝑜𝓃Où les histoires vivent. Découvrez maintenant