Chapitre 34

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Note auteur : Je dois être franche avec vous. Si j'ai parfois du mal à publier la suite de cette histoire, c'est parce qu'elle est fortement inspirée de la mienne. Certains chapitres sont difficiles à écrire, à revivre. En espérant que vous pardonnerez ma lenteur.

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C'est étrange comme une simple nouvelle peut changer votre perception de la vie, qui vous êtes.

Était-ce leur écart d'âge qui modulait des attentes si différentes ?

Étaient-ils destinés à se croiser sans jamais être en phase ?

N'était-ce pas d'ailleurs un cumul de toutes ces choses qui les séparait ?

L'espace d'un instant, d'un rêve, Alice avait complètement idéalisé sa relation. Elle avait imaginé qu'ils regardaient dans la même direction, qu'ils s'aimaient d'un amour indicible mais palpable et que cet amour suffirait à tout surmonter.

Elle n'avait cessé de retourner la situation dans sa tête, si bien qu'elle en avait oublié de dormir.

Les heures s'étaient écoulées si vite qu'elle devait déjà se rendre en cours. Entre rêverie et inquiétudes, ses carnets de notes se ressemblaient.

La jeune femme ne pouvait chasser Loki de ses pensées. Alors qu'elle somnolait à son bureau, derrière ses yeux mi-clos se projetaient des images qui la blessaient et l'animaient tout à la fois.

Alice l'imaginait, encore assoupi dans son lit à cette heure-ci, un bras autour de l'oreiller, les cheveux en bataille, éperdument beau. Une partie d'elle se blottissait contre cette image, mais l'autre lui en voulait terriblement.

Cette petite partie, cet autre en réalité, c'était ce qui grandissait en elle et que Loki rejetait. Sans en avoir vraiment conscience, Alice avait posé une main sur son ventre.

Pourquoi ?

Une vibration dans sa poche la fit revenir à elle. Elle fronça les sourcils, consultant discrètement son téléphone,

Nouveaux messages

De: Professeur L.

11:00 : Je suis désolé.

Alice resta figée devant son écran. Désolé. Ça ne voulait rien dire "désolé" dans une situation pareille. Elle fit cliqueter son stylo entre ses doigts, une fois, deux fois. Elle avait envie de répondre sauvagement, avec toute sa colère, mais cela n'aurait servit à rien.

Au lieu de cela, elle contempla d'un air absent les petits pixels qui décomposaient la lumière pendant encore une minute, jusqu'à ce que son professeur de sémiologie se racle la gorge pour attirer son attention.

Alors qu'elle relevait la tête, quelque chose la frappa. Les regards étaient tournés vers elle d'une manière inhabituelle, si bien qu'elle en rougit et posa son portable contre sa cuisse, le cachant de sa manche. L'espace d'un instant, elle se sentit comme une adolescente, comme si elle avait fait une bêtise tolérable mais qui ne passerait pas la prochaine fois. La jeune femme fit mine de se concentrer sur le cours, mais il n'en était rien. Alice se sentait épiée.

Foutue anxiété.

L'écran s'illumina à nouveau,

Nouveaux messages

De: Léo Fischer

11:12 : Rumeur sur toi dans les couloirs. Attention à toi.

Le cœur de la jeune femme s'arrêta net.

𝐏𝐑𝐎𝐅𝐄𝐒𝐒𝐄𝐔𝐑 | 𝐿𝒶𝓊𝒻𝑒𝓎𝓈𝑜𝓃Où les histoires vivent. Découvrez maintenant