— Zyan !
Une jeune femme sauta au cou de mon bourreau, toute excitée. Elle ne me prêta pas la moindre attention, bien trop occupée à batifoler avec son petit-copain présumé.
Le principal concerné lui adressa un sourire ravageur avant de la palper sans aucune gêne devant l'assemblée. Elle portait un énorme trait d'eyeliner au-dessus de ses yeux noisette, et des faux cils si longs qu'ils auraient pu capter la 5G. Ses boucles brunes, volumineuses et parfaitement définies, lui arrivaient pile au milieu du dos, entièrement nu sous son body noir quasiment transparent, percé de clous en argent. Inséré dans un slim en cuir, le vêtement laissait paraître de grands hectares de peau, notamment au niveau de sa poitrine voluptueuse. Un look assez tape-à-l'oeil si vous voulez mon avis.
Le criminel se mit à effleurer son corps, toujours aussi à l'aise. Enfin, à voir comment ses mains se perdaient dans ce décolleté vertigineux, je parlerais plutôt de massage cardiaque.
Refusant de m'infliger un tel supplice visuel, je détournai le regard. Un salon ultramoderne m'encerclait, équipé de mobilier succinct, d'immenses tapis aux motifs abstraits, et de tables basses en bois d'acacia. Des lampadaires sculptés en différentes formes géométriques éclairaient la pièce, et des lumières LED étaient postées de part et d'autre du gigantesque écran plat fixé au mur. À ma grande surprise, je ne voyais ni flingue, ni carabine, ni poignard, ni aucun autre objet habituellement utilisé par les brigands.
Mes yeux vinrent se poser sur deux hommes affalés sur un canapé modulable en angle. L'un d'entre eux me tournait le dos, penché sur un bout de papier que je distinguais à peine, tandis que l'autre, un monsieur de taille moyenne à la chevelure châtaine ondulée et aux iris grises perçantes, soulignées d'un trait de khôl noir, me fixait sans ciller, muet. Je lui rendis la pareille en me demandant s'il comptait enfin décocher un mot, mais visiblement je pouvais toujours attendre. Cet homme était aussi bavard que les serviteurs silencieux de Hunger Games. Son air déjanté me fichait la trouille, tout comme ses deux tatouages parfaitement symétriques qui ornaient ses clavicules très marquées. En fait, il semblait sans âme.
Ce silence pensant fut finalement interrompu par l'intervention de la sosie parfaite de Kylie Jenner. Toujours accrochée au tueur, elle se tourna vers moi et me détailla de haut en bas avant de me lancer un regard aussi hautain que méprisant.
— Et toi tu es...?
Dégoûtée d'avoir vu ça.
— Je m'appelle-
Elle m'interrompit immédiatement en prenant une des mains de l'assassin pour venir la placer sur sa hanche de manière très aguicheuse. Bizarrement, elle faisait une drôle de tête, comme si elle avait remarqué quelque chose qui ne lui avait vraiment pas plu.
— En fait, ça m'intéresse pas. Bouge de là, tu vois pas que tu gênes ?
Je restai bouche-bée, incapable de répliquer quoi que ce soit.
Le culot, quoi ! Personne ici, à ma connaissance, n'a demandé une démonstration de vos ébats ! Il y a des chambres pour ce genre de pratiques !
Elle me poussa sur le sol en écrasant son pied contre mon dos, le regard aigri. Je gisais par terre en essayant de ravaler la douleur, tandis qu'elle s'asseyait confortablement sur un sofa en cuir, histoire de coller aux basques son petit copain.
— Il me semble qu'il t'avait dit de la ramener en forme.
Je levai les yeux vers l'individu qui avait prononcé ces mots d'une voix accusatrice. L'homme cloîtré sur le canapé avait cessé de m'observer pour confronter mon ravisseur. À en croire les traits de son visage violemment crispés et ses yeux chargés de haine, il n'avait pas franchement l'air ravi.
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Romance- Donne moi ton portable, m'ordonna-t-il d'un ton froid qui me fit presque sursauter. Face à cet inquiétant bourbier, et en dernier recours, je décidai de dégainer ma botte secrète, une arme imparable qui en effrayait plus d'un : mon humour. D'une v...