Plafond de verre

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Abby

Je ne dors pas. Je ne rêve pas. Je ne fantasme pas. Je suis bien dans le réel. Oui, Je le vis. Je le sens.
L'Abby raisonnable et l'Abby dérangée se sont livrées dans ce combat à mort si attendu. Maintenant je n'ai plus à contrecarrer mes craintes. Je connais l'heureuse survivante de ce duel sanglant.
Tu veux que je te le confirme à nouveau ?
Tu es une menteuse !
J'entends cette voix dans mon crane, c'est la partie folle qui ne cesse de crier victoire. Oui, elle n'a plus à se battre, elle est maître et seigneur sur tout mon être.
La vérité ? C'est que je suis celle qui a toujours défendu ma vérité. Ironique, non ? Je plaide toujours mon innocence à partir d'elle, mais aujourd'hui je me sens trahie, trahie par moi-même d'avoir laissé mon bouclier parterre au lieu de brandir mon épée.
En fait, la vérité, c'est que je ne peux plus penser. Je ne peux rien imaginer. Je ne peux rien interpréter. J'ai les papillons dans le ventre. J'ai la chair de poule. Eh oui, j'ai les lèvres chaudes de cet homme posées sur les miennes. J'ai son parfum qui m'enivre. J'ai ses bras autour de ma taille. Je l'ai, lui.
Putain ! Qu'il m'a manqué. Je n'arrive pas à y croire. J'ai envie de le sentir encore plus contre moi, sur moi, en moi. J'ai envie qu'il me rentre dedans, tout comme cet amour l'a brusquement fait, chamboulant totalement ma vie.
— Carter...
Nous gémissons d'une envie folle et déstabilisante qu'aucun baiser sur terre ne peut contrôler. Encore moins en pleine rue.
— Abby...
Autant qu'on est là, debout, les souffles entremêlés, à regarder l'autre dans les yeux sans savoir comment s'y prendre, autant que cette envie s'avère irrésistible et déchirante.
— Viens. Chuchote t-il. Je vais t'emmener dans un endroit très spécial.
— Et pour quoi faire ?
— Pour te dire davantage des choses à mon sujet.
Le temps que je sois consciente un sourire se dessine sur mes lèvres.

Carter

— Approche.
Elle a peur. Ou plutôt elle craint encore que ce moment pourrait être quelque chose de merveilleux.
Finalement elle se lance et découvre la vue que je voulais tant lui montrer depuis notre séjour en Belgique.
— Oh mon Dieu, Carter ! C'est...
— C'est New York ! Eh oui !
De là où nous sommes, on peut voir presque toute la ville entière, illuminée, faisant ressortir toute sa splendeur.
— C'est la première fois que je la vois aussi grande. C'est bête non, sachant que j'ai grandi ici.
— Je suis content que ce soit moi.
— Et tout ça t'appartient ?
Je savais que cette question viendrait. Nous sommes sur le toit d'un long immeuble moderne que j'ai eu la chance de m'offrir pour trente trois millions de dollars. Nous nous tenons à côté d'une gigantesque piscine encerclée de lumières bleues, rimant avec d'autres de couleur jaune fixées aux quatre coins du dessus.
— Oui. Je l'ai acheté quelques temps après l'annonce de ma promotion. C'était un rêve devenu réalité, d'avoir une telle édifice en plein cœur de la ville.
J'avance de deux pas dans sa direction.
Je la vois fière, époustouflée, se cachant sous ma veste contre le vent froid qui lui balance ses cheveux en plein visage.
— Viens-là.
Je l'attire dans mes bras. Elle a les yeux qui pétillent. Je la regarde et je ne vois que bonté, sincérité, confiance. Une femme remplie d'amour. Elle n'a jamais fait fausse route alors que j'ai passé mon temps à faire tout le contraire. Elle est mon Abigail Smith. La femme qui me donne goût à la vie. Ma confidente.
— Je t'aime trop Abby, et je ne cesserai jamais de t'aimer.
— S'il te plaît embrasse moi...
Putain.

Abby

Mon Dieu ! quelle sensation ! Je ne me reconnais plus. Je suis sur un petit nuage.
Sa langue discute avec la mienne, la racontant toutes les souffrances auxquelles elle faisait face avant d'avoir cette chance de se glisser autour d'elle. Je lui rends la pareille en l'embrassant aussi fort. Le vent du balcon ne fait que m'allumer. Je n'y voyais encore rien jusqu'à ce qu'il commence par me lécher le cou, parcourant mon épaule, remontant ma petite robe qui devient plus que courte.
— Ohh...
Il serre son étreinte. Je me demande si nous ne nous donnons pas en spectacle, là, dans cette position.
— T'inquiètes on est à plus de cinquante mètres de haut, personne ne peut nous voir.
Il lit dans mes pensées. Je m'abandonne à lui, je déboutonne une à une sa chemise. Putain son odeur m'a manqué !
J'ai mes ongles qui lui transpercent le dos. En fait, il est devenu plus robuste qu'il y a trois mois, il a dû faire de la muscu. Ses biceps sont bien plus ressortis. J'aime quand il m'impose sa force. J'aime ce côté brutal.
En quelques secondes, son majeur trouve le flanc de ma cuisse et se dirige sur ma culotte en dentelle.
Seigneur ! Qu'il l'enlève tout de suite !
— Shh.... ! T'arrêtes pas, t'arrêtes pas!
Il continue à me mordre l'oreille, à jouer avec mon sexe alors que celui-ci est encore sous la fine toile de ma culotte noire.
Sa bouche trace un chemin au milieu de mes seins. L'autre main s'appuie sur l'une de mes fesses.
— J'ai envie de toi Abby.
Il finit par ôter sa chemise. L'instant qui suit, ma robe était déjà parterre.

Carter

Je détache son soutien-gorge. Je sens la planète secouer d'avoir exposer une telle féerie. Sans plus tarder nous étions allongés parterre, sur le sol marbré, nous caressant presqu'à tomber dans l'eau froide de la piscine.
Ma langue sur sa poitrine, ses fesses charnues aplaties sous la pression de mes doigts, cela incite encore plus mon sexe à vouloir sortir de sa cachette. Ma bouche augmente ses prodiges et faufile tout droit vers son nombril.
Nom de Dieu ! Elle est trop délicieuse, cette femme ! Chaque centimètre de son corps demande à être goûté minutieusement.
Elle attrape la partie longue et dure au bas de mon ventre. J'en profite pour me placer au-dessus d'elle.
Sa voix s'affaiblit, j'écarte le cordon intermédiaire de son string juste avant de me plonger en elle.
Que c'est bon de toucher le ciel !
— Shhhh... Oh oui !
Elle gémit de toutes ses forces.
— Tu es à moi.
— Seigneur ! Oh oui !
Je me lance dans des mouvements éclairs et vigoureux, mes va-et-vient en elle deviennent de plus en plus denses. Ses dents s'enfoncent sans mesure dans ma chair. Elle me tient la taille. Elle me pousse en elle. Elle tressaille. Elle en tremble de désirs. Et je n'ai qu'une chose à faire : Accélérer.
— Putain oui ! comme ça ! Oh tu m' tues !
— Hhhh...
— Baise-moi !
Je m'arrête net et cherche à pimenter encore plus cet instant magique.
— Allons nager.
Je la soulève et la porte jusqu'à la piscine sans pour autant me retirer en elle.
Je me suis dit que tôt ou tard j'allais me rattraper. La dernière fois qu'on a fait ça dans une piscine, j'étais un sac à merde.
Je veux la faire oublier tous ses mauvais souvenirs en les remplaçant par d'autres, nouveaux et meilleurs.
Elle s'accoude sur le rebord tandis que tout le reste de son corps se retrouve noyer. Je tripote ses mamelons, je m'affaire dans son dos et sens ses postérieurs qui viennent bousculer mon bassin. Mes coups de reins ralentis par l'eau sont passés d'une baise intense à une autre bien plus sensuelle.

Abby

Son haleine chaude collée à mon oreille, ses douces mains qui empoignent mes seins, sa queue qui s'enfonce puis se retire en moi. Je me sens en sécurité pour la première fois depuis des mois.
Il me donne si bien ce plaisir. J'étais avide de lui. Je baisse les armes un moment et réalise l'effet que ça fait d'être sous les caresses de cet homme.
— Je vais jouir !
Je ne pourrai pas tenir une seconde de plus.
— Jouis avec moi, oh...! jouis avec moi Abby.
Au bord de l'extase. Je viens de toucher les étoiles. C'est exitant, c'est fort, c'est passionnant. Nous avons joui ensemble. Gémis ensemble. Maintenant, nous sourions ensemble sans dire plus.

Trois minutes plus tard, nous interrompons notre silence, satisfaits de ce coup de foudre.
— Bordel ! Ça découlait de toute mon âme.
— C'est pareille pour moi. Putain. On est des fous.
Saoulés, nous sommes couchés face en l'air l'une à côté de l'autre au bord de la piscine, trempés, épuisés, faibles, admirant une fabuleuse constellation d'une nuit parfaitement étoilée.
— Je t'aime Chris.
— Tu sais, je préfère quand tu m'appelles Carter...
Je ris de toutes mes dents.
Il n'est pas sérieux !
— Comme tu préfères appeller ma mère madame White ?
À peine que je détourne les yeux pour admirer encore l'endroit, j'aperçois ma culotte flotter dans l'eau.
— Regarde moi un joli petit bateau !
Nos rires saccadés font écho après qu'il ait lancé ses propos marrants.
— En fin de compte je suis sérieux, il n'y a que toi qui m'appelles comme-ça.
Je le dévisage et me mets sur le côté pour toucher une fois de plus son torse.
— Dans ce cas, je t'aime, Carter.
— Je t'aime encore plus, Abby.
La vérité ? C'est que je suis la femme la plus heureuse sur terre en ce moment, car c'est ma vérité.
Tu en es sûre ?
Je rêve ou la partie raisonnable en moi n'était pas morte ? Ou qu'elles ont inversé leurs rôles ?
Je ne tarde pas à lui répondre : Ben oui. J'en suis sûre !
- Et qu'est-ce que tu fais avec lui ? Tu vas effacer ce qui s'est passé entre vous deux ?
- Qui ça lui ?
- Ce type avec le crâne rasé...
- Quoi ?!
- Je te l'ai dit ma grande. La vérité, c'est que ta vérité dans toute cette histoire ne l'est pas à cent pour cent.
Il n'y a pas de quoi à te faire passer pour une victime tout en espérant que cela va se terminer comme dans les livres.
En vrai, tout comme lui, tu n'es qu'une menteuse. Repenses-y.

Eh merde. Nick...


— Fin —

Confidence (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant