Chapitre 8

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 CHAPITRE HUIT

Plusieurs jours se sont écoulés depuis, et le plan d'Elsa se déroule sans trop d'accros. Elle fait tout ce qu'on lui demande, sans rechigner, sans montrer un signe de mécontentement. Et Aloïs aime ça. Elsa ne sait d'ailleurs pas lequel des « deux » Aloïs aime sa soumission, peut-être les deux, mais en tout cas, elle n'est pas retournée dans sa cage, pour l'instant. Elle continue de manger de la pâtée dans une gamelle en plastique. Cependant, le goût est moins affreux qu'au début, et l'aspect, moins abject. Parfois, elle a droit à un bol de bouillon de légumes, mais ce n'est que quand Aloïs estime qu'Elsa a été un bon chien pour mériter cette petite friandise.

Elle doit aussi rester dans sa cellule la moitié du temps, attachée pendant qu'Aloïs emmène en balade ses compagnons. Elsa s'était résignée à se laisser faire, bien que le mauvais souvenir de son poignet coincé entre les mailles des grosses chaînes la fait tressaillir chaque fois qu'elle doit de nouveau y faire face.

En revanche, elle avait du mal à vivre avec les chiens. Elle les évitait, certes, quand elle était dans sa cellule et eux en promenade, mais elle les croisait plusieurs fois dans la journée et instinctivement, sa phobie reprenait le dessus. Dans ces cas-là, Aloïs se mettait en colère et hurlait sur Elsa de se calmer avant que la punition arrive. Elsa se ressaisissait tant bien que mal bien qu'elle sentait que son ravisseur commençait à perdre patience.

Et c'est ainsi que le plan d'Elsa se poursuit.

Aujourd'hui est un jour ensoleillé. Elsa se réveille rapidement et attend, comme d'habitude, qu'Aloïs vienne la chercher pour le petit-déjeuner. Ses lourdes chaînes reposent sur ses poignets, ses chevilles, et sa tête repose sur le béton froid. Au moins, les cartons bloquent les courants d'air frais matinaux. La jeune fille ferme les yeux, et laisse ses autres sens analyser les alentours. Elle entend les chiens se réveiller, le cliquetis de leurs griffes. Elle sent une odeur de viande industrielle, encore de la pâtée ; si elle se concentre, elle peut même retrouver le goût de la pâtée de poulet aux légumes sur la langue.

Aloïs vient la chercher quelques minutes plus tard avec un paquet dans les mains.

- Regarde ce que je t'ai trouvé !, dit-il en signe de salutation.

Il la détache et s'accroupit devant elle. Il lui laisse le temps de s'étirer et de s'installer en tailleur avant de lui donner le paquet.

- J'espère qu'il te plaira., rajoute-il quand elle déchire l'emballage.

Aloïs avait un petit sourire crispé comme s'il était nerveux. Elsa a dans la main une boîte en carton noire et solide. Elle l'ouvre avec précaution sous le regard brillant d'Aloïs.

- Alors ? Il te plaît ?

- Je..., commence Elsa, hésitante.

Les mains fines d'Aloïs viennent prendre le ras-de-cou des doigts d'Elsa pour le mettre plus en évidence. Il est fait de cuir noir épais et d'un anneau argenté. On aurait dit un collier BDSM ou... un collier de chien.

- J'aime beaucoup., répond-elle finalement pour ne pas attirer ses foudres.

- Ah, je le savais !, se réjouit-il en se redressant.

Aloïs la regarde avec un sourire sincère et tend sa main vers elle. Elle la prend et se relève doucement. Elle se retourne et attend que son maître lui passe le bijou autour du cou. Au moment où il touche la peau fine de son cou, Elsa déglutit et ferme les yeux. Les doigts d'Aloïs s'attardent un peu sur sa nuque, vont frôler son épaule creuse avant de se retirer doucement. Elsa sent qu'il s'est un peu plus rapproché d'elle, son souffle faisant voler quelques cheveux.

StockholmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant