Chapitre 26

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PARTIE III

CHAPITRE VINGT-SIX

5 semaines plus tard

- Chéri, j'y vais ! A ce soir !

Les talons de Barbara claquent sur le sol lorsqu'elle se dirige vers l'entrée. J'entends la portière de sa voiture s'ouvrir puis se refermer et le moteur gronder.

Je me motive et me lève du lit qui grince sous mon poids. C'est l'heure de me préparer pour aller au tribunal.

Plusieurs semaines se sont écoulées depuis que l'ont a retrouvé Elsa Davis. La jeune femme était recherchée dans tout l'état de New York et les autres États étaient avertis de sa disparition. Ce fait divers est à la une de tous les journaux et je ne sais pas quoi en penser. Mon travail, en tant qu'inspecteur, est d'enquêter et de protéger la population. Mais voir mon travail aussi exposé me rend fébrile. Encore plus aujourd'hui car c'est le jour du procès d'Aloïs St-Clair.

Même s'il est mort, les jurés tenaient à maintenir son jugement. Sans doute pour médiatiser davantage l'histoire. Je ne peux m'empêcher d'éprouver de l'amertume à cette idée. Ce procès est ouvert au public, et des dizaines voire une centaine de journalistes seront présents pour ne rien rater et ça me met mal. Elsa Davis ne mérite pas d'être exposée ainsi.

Elsa est, depuis le soir de sa libération, hospitalisée. Cela ne fait que quelques jours qu'elle est de retour à New York pour assister au procès ; le tribunal la jugeant trop éloignée en Pennsylvanie. Et à mon grand désarroi, les médecins l'ont déclarée apte à se déplacer jusqu'ici.

Avant de me rendre à la Cours, je dois me rendre à l'hôpital. Je n'ai pas revu Elsa depuis ce soir-là mais mon travail est aussi de m'assurer qu'elle va mieux. Aussi je me prépare et m'en vais pour affronter cette dure journée.

- Cela fait maintenant cinq semaines que l'ouragan Georges a perturbé le cours de nos vies. Cent-trois personnes sont toujours portées disparues, présumées mortes. Les pompiers et les bénévoles font tout leur possible pour nettoyer les débris et retrouver les dépouilles afin que les familles puissent faire leur deuil convenablement...

- Quelle conne, cette journaliste., marmonné-je.

Je n'ai jamais aimé cette femme. Cette journaliste fourre son nez partout et ne se soucie que d'elle-même. Je suis sûr qu'elle sera au procès. Elle ne louperai pour rien au monde un tel événement. Je tourne à droite lorsqu'elle reprend :

- En parlant de disparition, ne ratez pas le procès d'Aloïs St-Clair, auteur de l'enlèvement d'Elsa Davis, une jeune femme travaillant à New York. Pour résumer, il l'aurait stalkée, enlevée puis torturée. Nos sources nous confirment que la victime est profondément traumatisée et de nombreuses séquelles tant physiques que psychiques seront permanentes. Pour en savoir plus, restez ici et suivez avec nous...

Agacé, je coupe la radio et finis mon trajet jusqu'à l'hôpital dans le silence. Quelques journalistes ont trouvé l'endroit où séjourne Elsa mais toutes les issues sont assurément gardées par des hommes de garde. Je me gare et m'enfonce parmi la foule. Des gardes me remarquent et me laissent passer.

Je sais exactement dans quelle chambre se repose Elsa. J'ai gardé contact avec Eve O'Hare et elle me donne souvent des nouvelles de son amie. Mais je me devais de la rencontrer.

Dans l'ascenseur, j'appuie sur le 2. Les portent s'ouvrent sur un couloir blanc stérile. Quelques infirmières passent de chambre en chambre donner le petit-déjeuner aux patients. L'odeur est fidèle à la couleur des murs. Stérile. Tout est stérile, ici. Je me dirige au fond du couloir, et toque à la porte portant le numéro 224.

StockholmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant