Chapitre 16

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 CHAPITRE SEIZE

LIBERTÉ CONTRAIGNANTE – 2ème partie

De l'air. Du vent. Le bruit des voitures et des passants. Toutes ces couleurs automnales qui perdent de leur intensité pour laisser place à l'hiver. Elsa n'était qu'impressionnée, elle qui ne voyait plus que les murs ternes de l'entrepôt. Elle était tellement excitée qu'Aloïs devait parfois la brider pour la garde près de lui.

- Excuse-moi., dit Elsa à voix basse.

Aloïs lui fait les gros yeux. Ils contournent le Rosa Hartman Park, là où les coureurs et derniers promeneurs emmènent leur chiens avant le gèle imminent. De la buée se forme devant Elsa lorsqu'elle respire. Aloïs remarque que son nez a rougi et qu'elle commence à grelotter.

- Tu vas attraper froid en pull, comme ça., souligne-t-il.

Elsa ne fait que le regarder. Aloïs roule des yeux avant de souffler.

- Tu peux me parler, hein.

- Tu ne m'a rien donné d'autre à part le tee-shirt et le sweat., dit-elle alors comme s'il n'avait rien dit d'autre.

- Donne-moi ta main.

Aloïs tend sa main vers celle d'Elsa et la serre nonchalamment avant de les mettre dans la poche de sa veste. Ce toucher semble si banal mais en même temps tellement intime pour ces deux-là. Ils restent ainsi durant tout le trajet jusqu'au centre commercial. Près de l'entrée, un distributeur à billets est posté. Ils se dirigent vers celui-ci.

- J'ai besoin de retirer de l'argent., explique Aloïs., On va te trouver des vêtements et de quoi te remettre sur pieds. J'ai dû avoir ma paie.

- Tu travailles ?, s'étonne Elsa, lâchant la main d'Aloïs qui devait sortir sa carte de retrait.

- On peut dire ça. Disons que je vis, enfin que nous vivons sur mon lieu de travail.

- Comment ça ?

Elsa avait envie d'en savoir davantage, simplement par curiosité.

- L'entrepôt est une ancienne fabrique de textiles fermée depuis au moins 15 ans. Elle est encore en très bon état mais personne ne veut l'acquérir pour des raisons que j'ignore et le maire ne veut pas la démolir, ça coûterait trop cher à la ville. Alors, pour éviter que des petits connards viennent saccager la bâtisse, le maire m'a embauché en tant que gardien des lieux.

Aloïs retire l'argent et range son portefeuille.

- Mais il n'y a jamais personne qui vient, si ?, s'enquit Elsa.

- Bien sûr que non., dit Aloïs en se dirigeant vers l'entrée du supermarché, Elsa à ses talons., Ils ont trop peur de moi.

- On se demande bien pourquoi..., marmonne la jeune femme.

- Je t'ai entendue.

Une bonne heure et demie est passée et les voilà à présent dans un des nombreux magasins de vêtements du centre. Aloïs faisait les rayonnages à la recherche d'un vêtement pas trop cher qui irait à Elsa. Elsa restait évidemment au crochet d'Aloïs. Sa capuche camouflait toujours son visage.

- Qu'est-ce que tu en dis ?

Elsa ne s'était pas rendue compte qu'elle rêvassait avant qu'Aloïs ne la tire de ses esprits.

- Heu... Je ne sais pas.

- Concentre-toi., s'énerve-t-il.

- Désolée.

Aloïs continue de présenter plusieurs vêtements à Elsa. Elle marmonnait vaguement que cela lui plaisait mais Aloïs voyait très bien que ça ne la tentait pas plus que ça. Dans une cabine d'essayage, Elsa en sort avec un pantalon plus moulant, mieux ajustée à sa taille.

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