Chapitre 14

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 CHAPITRE QUATORZE

Plusieurs semaines se sont écoulées et les jours deviennent de plus en plus froids. Un matin, Elsa se réveille frissonnante dans sa cellule. La couverture qu'Aloïs lui avait donnée ne suffisait plus à la réchauffer la nuit. Elsa s'étire sur son matelas. Allongée sur le dos, elle fait l'étoile, ses pieds et ses mains touchant le sol froid.

Elle se sentait bien de pouvoir bouger comme elle souhaitait bien qu'elle estimait qu'elle ne le méritait pas vraiment après toutes les crasses qu'elle a fait subir à Aloïs. Mais celui-ci avait refusé de l'attacher sauf lorsque c'était nécessaire. Or, ce n'était pas le cas dans sa cellule puisqu'elle était déjà enfermée dans cette petite pièce remplie de cartons.

Maintenant qu'il faisait jour de plus en plus tard, Elsa commençait à perdre légèrement la notion du temps aussi elle ne savait pas quelle heure il était. Elle savait malgré tout que c'était le matin ; son horloge interne n'était pas déboussolée mais elle ne pouvait pas savoir l'heure exacte. Tout ce qu'elle pouvait en déduire c'était que le couloir était vraiment sombre, à travers les barreaux de sa porte donc il ne devait pas être plus de huit heures trente environ.

Elsa voulait se dégourdir les jambes, alors elle se lève et s'agrippe aux barreaux, sortant un bout de nez à travers. Le silence régnait. Aloïs devait encore dormir, se dit-elle. Mais elle n'avait pas envie d'attendre !

- Aloïs !

Seul l'écho de son appel lui répond. Agacée, Elsa le rappelle en élevant davantage la voix. Mais rien. Elsa souffle et retourne s'asseoir en tailleur sur le matelas en s'enroulant dans la couverture pour se réchauffer.

Quelques minutes plus tard, Elsa entend une porte s'ouvrir et des pas lourds dans le couloir. On allume la lumière ce qui éblouit un peu la jeune femme. Le bruit d'un trousseau de clés se fait aussi entendre et plus tard, la porte de sa cellule s'ouvre. La silhouette d'Aloïs se dessine dans l'embrasure de la porte.

- Bonjour !, salue Elsa en se levant.

- Elsa., dit Aloïs d'un ton endormi., Rendors-toi. Il n'est pas l'heure de se lever.

Aloïs se gratte la tête et Elsa ne peut s'empêcher de regarder ses cheveux ébouriffés. Elle avait comme une envie irrésistible d'y mettre les doigts. Elle se rapproche de lui, prête à le prendre dans les bras comme elle avait pris l'habitude depuis quelques temps, mais Aloïs la retient par les épaules.

- Elsa, il est trop tôt... Retourne te coucher., insiste Aloïs.

- Mais... C'est le matin.

- Il doit être trois heures du mat' là.

- Quoi ?

Elsa est confuse. Elle était certaine que c'était le matin et pourtant, aux dires de son maître, on était encore au beau milieu de la nuit.

- Mais...

- Bonne nuit Elsa., finit par dire Aloïs en se retournant prêt à refermer la porte.

- Non attends !, s'écrie Elsa., Je n'arrive plus à dormir et j'ai froid.

- Oui bah qu'est-ce que tu veux que je te dise ?, se fâche-t-il en lui faisant face.

- Je ne sais pas... Je ne veux pas rester toute seule.

Aloïs considère la mine d'Elsa. Il était clair qu'elle était bel et bien réveillée contrairement à lui. Mais il était trois heures du matin ! Il ne voulait absolument pas commencer la journée à cette heure-ci. Il réfléchit un moment mais ne trouve qu'une solution. Cependant, avait-il assez confiance en elle pour finir la nuit avec elle ? La dernière fois qu'il lui avait fait autant confiance, elle avait failli le poignarder.

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