Chapitre 4

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 PARTIE II

CHAPITRE QUATRE

La tête d'Elsa tourne comme si elle avait bu plusieurs shots de vodka d'affilé. Elle essaye d'ouvrir les yeux mais ils sont bandés par un morceau de tissu tout comme sa bouche. Ça pue, là où elle est. D'ailleurs, elle est complètement désorientée. La panique prend alors immédiatement le dessus. Elle commence à se débattre mais des chaînes l'empêchent de bouger comme elle le souhaite. En fait, Elsa est attachée au sol par de grosses chaînes comme celles qu'on utilise pour fermer un entrepôt désaffecté. À force de s'entortiller comme un ver par terre, le bandeau descend doucement sur son nez et Elsa peut enfin voir où elle se trouve. Sa tête tourbillonne de centaines de pensées, de questions, toutes sans réponses pour l'instant. Pourtant, malgré la panique qui l'envahit, Elsa ne crie pas. Elle sait que c'est une mauvaise idée. Elle sait aussi qu'elle est dans une situation délicate et donc qu'elle ne doit pas faire l'imbécile.

Elle se trouve dans une pièce sombre, bétonnée du sol au plafond avec pour seule source de lumière une ouverture avec des barreaux au niveau d'une porte sans doute scellée. Elle peut apercevoir un genre de couloir où une ampoule éclairait la pièce dans laquelle elle se trouvait. Autour d'elle, il y a des cartons empilés parfaitement dans un coin de la pièce. Des tâches foncées parsemaient le sol à plusieurs endroits. C'est de là que les odeurs de pisse remontaient au nez de la jeune captive. D'ailleurs, à cet instant, Elsa a envie d'uriner mais comme elle est attachée, elle ne peut rien faire. Elle se tord dans tous les sens dans l'espoir d'être libérée, en vain. Et c'est seulement maintenant qu'elle remarque qu'elle n'est plus habillée de son pyjama mais plutôt d'un short moulant et d'un débardeur couleur chair. Bizarrement, Elsa reste calme. En fait, elle ne comprend pas la situation, elle croit rêver, mais le froid qui l'assaille est bien réel. Le bâillon l'est aussi ainsi que les grosses chaînes. Cette fois, l'angoisse commence à monter au fond de sa gorge. Les questions fusent encore plus, mais seulement dans sa tête. Qu'est-ce que j'ai fait pour être là ? Pourquoi suis-je ici ? Pourquoi m'avoir enlevée ? Qui m'a enlevée ?

Le temps semble s'arrêter. Les minutes paraissent des heures et Elsa ne peut se retenir plus longtemps et finalement, décontracte sa vessie. Elle se sent tout à coup bien sale et poisseuse mais en même temps, la chaleur de l'urine la réchauffait un peu. Ses membres ankylosés lui font mal, les chaînes sont lourdes et être allongée sur du béton n'est pas confortable. La jeune détenue se retenait de crier tant la peur, l'épuisement et l'angoisse étaient durs à supporter.

Au loin, elle entend des chiens aboyer. Elle ne sait pas combien ils sont mais rien que le son de leurs griffes sur le béton lui tirent la chair de poule. Elsa a toujours détesté les chiens depuis qu'elle s'est faite attaquée par un malinois quand elle était petite. Depuis, elle a développé une phobie pour n'importe quelle race de chien. Ce qu'elle sait en tout cas, c'est qu'un chien aboie généralement pour accueillir son maître... La panique l'empêche de respirer calmement. Le cliquetis des chaînes résonnent dans la pièce quand elle bouge trop. Les aboiements sont de plus en plus forts, le béton froid est rugueux sur la peau d'Elsa ; Les odeurs semblent s'intensifier à chaque inspiration bruyante, ses poumons grincent, en difficulté et les crampes nouent encore plus les muscles de tout son corps. Elsa n'en peut plus, elle hurle tout ce qu'elle peut.

Deux secondes se passent où le temps semble se figer. Le calme était réapparu. Mais de nouveau, les chiens aboient, non, grognent cette fois. Ils approchent. Mais une voix sourde gronde avec ténacité :

- Couchés !

Cet ordre, sans doute adressé aux chiens, a aussi fait effet sur Elsa. Plus personne n'ose faire de bruit. Mais un son provenant sans doute d'une porte rouillée rompt le silence. Les échos claquent contre les parois de la pièce où était Elsa, qui grimace. Des pas se font entendre non loin d'elle. Elsa retient sa respiration, sachant pertinemment que ça ne servait à rien. Elle sentait que quelqu'un la regardait à travers les barreaux de sa cellule. Elle ferme les yeux.

StockholmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant