Chapitre 7

242 10 2
                                    

 CHAPITRE SEPT

Que faire ? Que faire quand le danger rôde de l'autre côté de la pièce mais que la liberté est toute proche ! Elsa n'en a aucune idée. Il ne lui reste pas beaucoup de temps avant de se décider, ça, elle le sait. Alors, que choisir ?! La liberté ? L'obéissance ?

Elsa regarde son bol entre ses mains crispées, les larmes aux yeux ; Et avec un effort presque surhumain, elle se redresse difficilement. Son dos lui fait comprendre qu'il n'aime pas ce changement brusque de position. Elle regarde la porte. Elle regarde la kitchenette, et se dirige vers celle-ci. D'un pas mal assuré, elle arrive jusqu'à l'évier, prend l'éponge qu'elle savonne et, en pleurant à chaudes larmes, fait ce qu'Aloïs lui a demandé, non, a ordonné.

Aloïs revient tranquillement et voit Elsa effondrée contre l'évier. Il se précipite vers elle et la supporte jusqu'au lit.

- Hé, qu'y a-t-il ?, s'alarme-t-il.

Il l'allonge et va s'asseoir sur le bord du matelas pendant qu'Elsa hoquette à force de pleurer. Elle se recroqueville comme une enfant et continuer de verser ses larmes sur l'oreiller.

- Raconte-moi ton chagrin., encourage Aloïs en se voulant réconfortant.

- J'ai mal... !, s'étrangle-t-elle entre deux sanglots.

La vérité était autre. Bien sûr, Elsa avait mal mais ce n'était pas la principale raison pour laquelle elle était dans cet état. Non. La vérité, c'était qu'elle avait fait le choix de rester. D'attendre. D'espérer. De se soumettre contre sa volonté. Elle a renoncé à se battre ; son courage n'est plus. Sa force n'est plus. Même sa détresse commence à vaciller.

Alors, elle se laisse bercer par les mots d'Aloïs qui la font sombrer dans un sommeil sans rêve.

Quand elle se réveille, le silence règne dans l'entrepôt et la nuit a obscurci la pièce. Elle ne sent aucune présence autour d'elle. Est-elle seule ? Elle se relève en ayant la tête qui tourne. Bon Dieu qu'elle avait envie d'aller aux toilettes après tous les verres d'eau qu'elle a bus il y a quelques heures !

La porte n'était toujours pas fermée à clé. Les courants d'air dans le couloir la font frissonner. Elle avait le choix entre aller à droite ou à gauche. Elle prend l'initiative d'aller à droite. Des toilettes, des toilettes, vite des toilettes ! Ses articulations douloureuses lui garantissent une démarche lente dans sa quête de toilettes, mais elle tient bon. Tout à coup, elle entend derrière elle des pas précipités.

- Hé qu'est-ce que tu fais ?!, s'énerve Aloïs en courant vers elle.

Elsa se retourne et exprime son honnêteté.

- J'ai besoin d'aller aux toilettes... C'est pressant.

Aloïs arrive à sa hauteur et la regarde droit dans les yeux.

- T'es sûre que tu n'as pas voulu t'enfuir, t'arracher de moi ?

- J'en suis sûre., répondit-elle du tac au tac en baissant les yeux., J'ai vraiment besoin d'aller aux toilettes.

Aloïs se détend et l'accompagne dans un sanitaire pas loin de leur position.

La salle de bains est plutôt bien entretenue. Le néon a été changé il n'y a pas si longtemps que ça à la façon dont il brille fort sur le carrelage des murs. À droite se trouvaient des toilettes et des urinoirs, au fond, des douches collectives. Elsa se soulage la vessie pendant qu'Aloïs attend qu'elle finisse. C'est calme, mais ce n'est pas gênant.

En sortant des toilettes, Elsa regarde timidement Aloïs.

- Bon., commence-t-il., Passons à l'étape suivante.

StockholmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant