Chapitre 24

51 4 4
                                    

CHAPITRE VINGT-QUATRE

Aloïs caresse le dos d'Elsa. Elle dort paisiblement sur le ventre, la couverture ne couvre que le bas de son corps. Les cicatrices qui strient ses omoplates sont rouges et boursoufflées mais elles ne semblent pas la gêner. Sa peau est sans doute désensibilisée. A cette pensée, Aloïs regrette son moment de folie. Il n'aurait pas dû s'approcher d'elle. Non, il n'aurait juste pas dû l'aimer. Mais il ne peut s'empêcher de se demander si sa vie d'avant était celle qu'elle aurait aimé vivre. Loin de lui, loin de leur amour.

Aloïs se penche sur elle et embrasse chacune des cicatrices. Un jour, elle aura les mêmes traces que lui. Blanches et brillantes. Elsa commence à remuer dans son sommeil puis se retourne pour lui faire face. Elle sourit timidement.

- Tu m'as réveillée...

- Je n'arrive pas à dormir., déclare Aloïs d'une voix calme., Je pense à nous.

- Raconte-moi.

- J'aime nos moments. Je t'aime et je suis tellement heureux. Mais je n'arrête pas de ressasser notre situation actuelle. Nous sommes recherchés et je ne peux rien faire si ce n'est que de t'emmener loin d'ici. Peut-être que si tu partais sans moi, le problème serait réglé...

Elsa se redresse et regarde durement son amant.

- Ne redis pas une chose pareille ! Je ne partirai jamais sans toi ! Comment le pourrais-je ?

Le cœur d'Aloïs s'emballe. Il sourit maladroitement.

- Je suis désolé. Mais c'est une possibilité. La dernière, je le conçois. Je ferais tout pour qu'on parte ensemble.

Elsa pince ses lèvres, un air inquiet plaqué sur son visage. Elle a l'air si fatiguée...

Aloïs se cale entre les oreillers plats du motel et invite Elsa à s'installer entre ses bras. Elle ne rechigne pas et niche son nez dans le creux de son cou.

- Je t'aime tellement., chuchote Aloïs en lui caressant les cheveux.

- Je t'aime encore plus., répond Elsa.

Un silence s'installe dans la chambre mais il n'est pas gênant. Au bout d'un moment, Aloïs le brise :

- Si je ne t'avais pas enlevée à ta vie d'avant, serais-tu avec moi ?

Elsa semble réfléchir à la question car elle met un moment avant de répondre :

- Je ne sais pas. Tu me faisais franchement peur...

Aloïs ne peut s'empêcher d'émettre un gloussement.

- Tu me suivais dans la rue, tu restais dans le café tellement longtemps à me fixer...

- J'avoue que j'aurai pu être moins flippant..., rit Aloïs., Est-ce que tu me trouvais beau ?

Elsa relève la tête et le regarde, un demi-sourire aux lèvres.

- Peut-être que si tu avais les cheveux plus courts, je t'aurai trouvé canon !

- Parce que tu me trouves comment maintenant ?

- Aussi beau qu'un prince !

Aloïs rit de plus bel.

- N'importe quoi !

- Je pense que les cheveux courts t'iraient vraiment bien., reprend Elsa plus sérieusement., Tes yeux sont si sombres. Te cacher le visage avec tes mèches de cheveux ne les met pas en valeur.

- Tu veux me voir les cheveux courts ?

Elsa s'assoit sur le matelas.

- Ce serait un nouveau départ ! J'ai vu une paire de ciseaux dans le tiroir.

StockholmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant