Chapitre 23

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CHAPITRE VINGT-TROIS

Stamford

Les flammes engloutissent l'entrepôt. Le souffle chaud agresse le visage d'Eve lorsqu'elle sort de sa voiture. Un périmètre de sécurité est établi mais la chaleur est très intense. La tempête arrive vite mais la pluie ne tombe pas encore.

Au moment où Eve tente de passer entre deux policiers, elle aperçoit les pompiers se replier. Inquiète, Eve s'accroche à la bande de sécurité.

- Mademoiselle O'Hare, que faites-vous ici ? C'est très dangereux !

Eve sursaute, se retourne et fait face à l'inspecteur Forbes.

- Inspecteur, je ne savais pas que vous étiez à Stamford.

Forbes la dévisage un moment avant de souffler.

- Il n'y avait personne dans l'entrepôt. Les pompiers viennent de me le confirmer. Maintenant, nous attendons que la tempête éteignent les flammes. D'ici quelques heures, nous en saurons davantage.

- Quelques heures ?!, s'insurge Eve., Mais nous sommes tellement proches d'Elsa ! On ne peut pas attendre !

- Mes équipes sont actuellement en train de visionner toutes les caméras de vidéosurveillance de la ville à la recherche d'Elsa, mademoiselle. Ne vous en faites pas, nous la retrouverons très bientôt.

- Peut-être morte !, panique Eve.

- Non., contre Forbes., Si Aloïs St Claire avait voulu faire du mal à votre amie, elle serait déjà morte. Personnellement, je pense qu'elle se porte bien.

Eve regarde Forbes avec énervement.

- Comment pouvez-vous dire cela ?! Elsa a toujours été malade de quelque façon que ce soit ! Toute sa vie elle a été malade...

- Connaissez-vous le syndrome de Stockholm, mademoiselle O'Hare ?, la coupe l'inspecteur.

Abasourdie, Eve demeure muette.

- Qu'est-ce que vous essayez de me dire ?, murmure Eve.

- Qu'Elsa est sans doute en train de vivre une vie presque normale avec Aloïs, et qu'elle doit aimer sa compagnie...

Pittsburgh

A l'entrée de la ville, Aloïs se gare sur le parking d'un petit motel. Après sept heures de route, ses jambes sont raides et la fatigue le pèse. D'ici une heure ou deux, la nuit tombera aussi il s'est décidé à dormir la nuit dans une chambre de motel avant de reprendre la route à l'aube.

Aloïs retire la clé du contact et se tourne vers Elsa. Pelotonnée dans son siège, elle s'est endormie à la moitié du trajet. D'un geste tendre, Aloïs touche sa joue du bout des doigts. Elsa frémit dans son sommeil mais n'ouvre pas les yeux. Elle doit être épuisée, pense Aloïs. Il décide alors de sortir de la voiture et d'aller à l'accueil demander une chambre.

L'accueil est très sombre. Une tête de cerf orne le mur derrière la réception. Aussi noble qu'il puisse paraître, empaillé ainsi, le cerf semble fixer Aloïs d'un air sérieux. Au même moment, la porte sur le côté s'ouvre et un homme d'une cinquantaine d'années, traînant les pieds, se positionne derrière le comptoir.

- Bienvenue au motel., dit simplement le réceptionniste.

- Bonjour, j'aimerai une chambre double pour la nuit.

- Vous souhaitez l'occuper à partir de maintenant ?

Aloïs hoche la tête en signe d'approbation.

StockholmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant