Chapitre 12

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Je sursaute en entendant des coups frappés à ma porte. Intriguée, je me lève difficilement et me dirige vers la salle de bain pour enlever les trainées de mascara sous mes yeux. Mascara qui n'aura pas tenu longtemps d'ailleurs. Ne trouvant pas de démaquillant, je tente de tout retirer avec de l'eau, sans grand succès. Je finis par abandonner quand de nouveaux coups se font entendre à l'extérieur de mon appartement.

J'ouvre la porte, m'attendant à trouver un livreur qui s'est trompé d'adresse, mais je tombe face à Caleb, Jeffrey, Louis et Connor.

Le sourire de Louis est le premier à disparaître quand il remarque que j'ai pleuré.

— Alexis ? Qu'est-ce qu'il se passe ? demande-t-il précipitamment en désignant mes yeux gonflés et mon visage devenu rouge.

Caleb pousse un peu son ami pour qu'il puisse s'approcher de moi.

— C'est ton père ? intervient-il à son tour, l'air énervé.

— Qui d'autre de toute façon ? murmuré-je plus pour moi-même que pour eux.

J'hoche tout de même la tête et pars m'allonger dans mon lit. J'entends les pas des garçons qui me suivent jusqu'à ma chambre.

— Désolée, y'a pas assez de place pour tout le monde, j'annonce en reniflant tout en jetant un coup d'œil à la pièce.

Jeffrey balaie ma phrase d'un geste de main.

— Qu'est-ce qu'il a fait, ton père ? demande finalement Connor.

Je sanglote de plus belle en entendant parler de lui.

Je fais pitié, je fais pitié, je fais pitié.

Caleb s'assoit sur mon lit alors que Connor est subitement intéressé par le calendrier accroché à mon mur. Jeffrey et Louis s'installent eux à même le sol. La main de Caleb me caresse le dos pendant que j'essaie de me calmer. Je finis par expliquer la situation malgré ma voix tremblante :

— Ça... ça faisait trois ans que... que j'économisais mon argent pour m'acheter des vêtements. Et aujourd'hui j'ai vu que j'avais 200€ dans mes économies. Donc j'ai décidé d'aller faire les magasins, ça fait presque un an que je ne me suis rien acheté. Un an putain ! J'avais même préparé les différents magasins où j'irai, les horaires où il y a moins de monde... j'ai attendu ce moment pendant longtemps. Et puis aujourd'hui, je me suis dit : « Allez pourquoi pas, il faut se faire plaisir dans la vie ! » Donc je me suis préparée pour aller faire un tour en ville. Je me suis même maquillée, genre moi, Alexis Hall, je me suis maquillée, c'est du jamais vu. Et puis quand je suis sortie de ma chambre... y avait mon père, mais je ne pensais pas qu'il serait là. Il a vu mon porte-monnaie et l'a pris pour aller s'acheter de l'alcool, pleuré-je.

Je referme ma bouche et me mets sur le dos. Caleb et Connor ont l'air plus énervés que jamais. Jeffrey fait les cent pas dans ma chambre et Louis soulève mon dos du matelas afin de m'asseoir dans mon lit pour me prendre dans ses bras.

— En plus mon maquillage il a tout coulé, marmonné-je, désespérée par mon état pitoyable.

Louis se détache un peu de moi et passe délicatement son pouce sur chacune de mes joues pour essayer à son tour de retirer un peu de mon mascara. Il encadre mon visage rougi par les larmes de ses mains et l'observe avec attention.

Je finis par retirer gentiment ses paumes et me lève pour aller aux toilettes, où je continue de pleurer.

Quand je reviens dans ma chambre et que je les vois tous debout devant moi, à me scruter, je me dis instantanément que quelque chose ne va pas.

Et pourtant...

— Quoi ? demandé-je en commençant à enlever mes chaussures.

— Tu sais quoi ? demande Connor en faisant un pas dans ma direction.

— Non, quoi ?

— Remets tes chaussures, on va faire les magasins.

J'ouvre la bouche en grand, pas sûre de bien comprendre.

— Je viens de vous dire que je n'avais plus d'argent ! m'exclamé-je.

Connor lève les yeux au ciel avec un petit sourire en coin indescriptible, pendant que Caleb m'explique :

— On va payer.

— Quoi ? Ah non vous êtes malades ! C'est beaucoup trop cher les fringues.

— Alexis, dit Louis en fixant son regard au mien, c'est un cadeau si tu préfères. C'est pour te faire plaisir.

— Je ne peux pas accepter une telle chose.

Un silence se fait avant que Connor ne réplique :

— De toute façon t'as pas le choix, allez, on y va.

Il me prend par le bras et nous dirige vers la sortie de l'appartement. Je le regarde, médusée. Jamais personne n'avait fait ce genre de chose pour moi. Et j'avoue ne pas comprendre pourquoi ils agissent de cette façon avec moi. Je n'ai pas l'impression de mériter ça, mais malgré tout, mes larmes ne peuvent s'empêcher de remonter à mes yeux à une vitesse phénoménale. Mais pas des larmes de tristesse, ce sont des larmes de bonheur. Je crois.

— Vous êtes sûrs de pouvoir me payer ça ? Je veux dire, c'est cher les habits... je ne voudrais pas que vous ayez des problèmes d'argent par ma faute...

— Alexis, on est loin de manquer d'argent, affirme Caleb, alors fais-nous confiance.

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