Hier soir, après la visite surprise des garçons — et ma petite discussion avec Louis — je suis directement partie me coucher, émotionnellement épuisée par cette soirée et le lot d'aveux qu'elle a apporté. Et en plus de ça je n'avais pas la motivation de rester regarder mon film qui reflète tout sauf la réalité et qui m'aurait fait déprimer plus qu'autre chose.
Ce matin quand je me réveille, je suis étonnamment surprise de ne pas être d'une humeur massacrante. Je coche la case du calendrier et vais tranquillement me doucher. En sortant de la douche je m'habille simplement puis fais à manger car il est déjà 13h et j'ai dormi tard aujourd'hui.
Je traîne sur Instagram quand je reçois soudainement un appel d'un numéro que je n'ai pas dans mon répertoire. Je fronce les sourcils mais décide tout de même de répondre, on ne sait jamais, peut-être est-ce important.
— Allo ?
— Bonjour, Alexis Hall, c'est bien ça ?
— Oui, c'est ça.
— Je suis Mark Lovenstein, je suis chargé de la plainte que vous avez déposée contre Monsieur Hall. J'aimerais savoir si vous étiez disponible aujourd'hui pour pouvoir répondre à certaines de mes questions pour que le procès puisse démarrer.
Mon cerveau se met à réfléchir à toute vitesse et mon cœur s'affole à la simple mention de mon père.
— Hum... oui, bien sûr. Je viens pour quelle heure ?
— Pour 14h30 c'est parfait.
Bordel, mais c'est dans une heure et demie !
La panique me gagne d'autant plus et je réponds sans même m'en rendre compte :
— Très bien, j'y serai, à tout à l'heure, bisous.
Je raccroche et pose mon téléphone avant de fixer le mur en face de moi.
Attendez, quoi ?
J'écarquille les yeux en me rendant compte de la bêtise que je viens de faire. Oh merde. Quelle quiche ! Je vais passer pour une folle auprès de cette personne que je ne connais même pas.
Bisous, non mais sérieux, qu'est-ce qui m'a traversé l'esprit pour dire une telle chose ?
Je me secoue de gauche à droite pour me faire sortir cette connerie de la tête.
***
Comme prévu, à 14h30 pétante, je suis devant le commissariat. Je mentirais si je disais que je n'angoisse pas. Je ne me sens pas bien, pas bien du tout. Mes mains sont moites, je sens mon cœur pulser contre mes tempes comme si j'avais couru un marathon et j'ai l'impression que je vais mourir de chaud. Pourtant, il ne fait pas très chaud aujourd'hui. Il doit faire maximum vingt degrés. En plein mois de juillet, c'est très peu.
C'est dans ce genre de situation que j'aurais eu besoin de soutien de la part de quelqu'un, mais je suis contrainte de me résoudre à ma propre personne.
Je prends mon courage à deux mains et avance vers l'entrée du commissariat. Je me dirige vers l'accueil et annonce la raison de ma présence ici. La dame me donne le numéro du bureau où Monsieur Lovenstein est supposé m'attendre.
— Entrez ! j'entends après avoir donné de légers coups sur la porte en bois.
J'entre et détaille rapidement la pièce. C'est une pièce d'une dizaine de mètre carré avec un bureau imposant et un ordinateur dernier cri posé dessus. Les murs sont blancs et gris avec quelques photos personnelles de Marc Lovenstein qui y sont accrochées, son entourage sans aucun doute. Mon cœur se serre à la vue de sa famille qui, aux premiers abords, semble parfaite.
Je porte mon regard vers le policier qui me scrute avec attention, un petit sourire encourageant sur les lèvres. Il doit tout juste avoir la trentaine.
— Alexis Hall, on peut se tutoyer ? On va devoir se côtoyer le temps du procès, autant que ça soit dans de bonnes conditions !
— Bien sûr.
— Très bien, je vais commencer par t'expliquer comment va se dérouler notre rendez-vous d'aujourd'hui et ceux des semaines à venir également. Les premières entrevues seront simplement des questionnements. Je vais te poser des questions auxquelles tu répondras du mieux que tu peux et en toute honnêteté. Ça te convient ?
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Qu'est-ce que vous avez pensé de ce chapitre ? ;)
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Luck Smiles
RomanceMinneapolis , Été 2018 Détruite par le décès de sa mère et délaissée par son père après qu'il a sombré dans l'alcool : c'est ce qu'est Alexis Hall, jeune fille de 17 ans à qui la vie n'a pas fait de cadeau. Son quotidien va être bousculé à l'instant...