Déjà deux semaines sont passées depuis le début des vacances et je n'ai pas encore eu le temps de m'ennuyer ou de me reposer beaucoup. En même temps, il faut se l'avouer, les garçons occupent une grande partie de mes journées depuis que je les ai rencontrés. Et ce n'est pas pour me déplaire, bien au contraire, j'ai l'impression que tous mes problèmes s'envolent quand je suis en leur compagnie. Malheureusement ils reviennent bien vite quand ils ne sont pas là.
Ce soir, les gars m'ont proposé d'aller à une fête avec eux, j'ai bien évidemment accepté. Toutes les occasions sont bonnes pour échapper à mon père et sa violence récurrente.
Si j'ai bien compris, la soirée est supposée se dérouler chez un ancien mec qui était à mon lycée mais qui a deux ans de plus que moi, donc l'âge de mes amis.
J'attends patiemment dans ma chambre qu'un des gars vient toquer à la porte, et plus les minutes s'écoulent et plus je suis nerveuse par rapport à cette soirée. Ce n'est pas dans mes habitudes d'aller faire la fête. Pourtant j'ai eu quelques occasions, mais voilà, si je m'y rendais je savais que j'allais être seule, alors j'ai renoncé à ça pendant mes années de lycée.
J'ai enfilé la robe que j'ai achetée l'autre jour avec les garçons. Comme elle est déjà blanche, j'ai opté pour des converses noires. Je me suis maquillée avec du mascara et un trait d'eye-liner. Bref, pas mal maquillée ce soir pour moi. Je n'aime pas trop sentir mes cils s'alourdir sous le poids du maquillage, même si avec un peu d'habitude ça passerait, ça ne me plait pas tellement. Mais ce soir j'ai voulu faire un effort.
Il doit être environ 21h quand j'entends toquer à la porte. Je m'y précipite et découvre Caleb et Jeffrey. Tous les deux ont revêtu leur plus belle tenue. Le premier a mis une chemise blanche toute simple avec un jean noir, et le second s'est contenté d'un polo classe et d'un jean bleu foncé.
— Les gars, m'exclamé-je en les détaillant, vous êtes trop beaux !
Je sors de l'appartement et referme à clé derrière moi. Caleb passe un bras autour de mes épaules.
— T'es pas mal non plus, Princesse, m'assure-t-il en me faisant un clin d'œil. Hé, c'est pas la robe que t'as achetée avec nous ? Elle te va super bien, elle a été faite pour toi ou quoi ?
Je rigole face à son compliment et lui réponds que c'est effectivement la robe que j'ai achetée avec eux. Puis on descend dans le hall en discutant. On sort de l'immeuble pour aller dans la voiture de Louis, une Mercedes noire, comme celle de Caleb.
Ils ont tous des Mercedes noire ou c'est comment ?
Ce soir, c'est Louis au volant. Je monte à l'arrière avec Caleb et Jeffrey pendant que Connor, lui, s'est déjà installé côté passager à l'avant. Je jette un coup d'œil discret à sa tenue : il porte une chemise noire avec les premiers boutons ouverts et un pantalon noir qui s'accorde très bien à sa chemise. Même si ça me dérange de l'avouer, Connor est quelqu'un d'extrêmement attirant physiquement. Parce que du côté du caractère, c'est tout autre chose, même s'il a de bon côté, comme son soutien envers les injustices faites aux femmes (même si tout le monde devrait penser comme ça), ça reste un côté de sa personnalité que j'aime beaucoup.
Après une vingtaine de minutes de voiture, Louis se gare finalement à une centaine de mètres de la maison, car je cite : « C'est hors de question que mon bébé soit abîmé par des connards qui ne savent pas tenir l'alcool et qui défoncent tout sur leur passage ». Et c'est totalement compréhensible quand on connait le prix de la voiture qu'il a.
À peine avons-nous pénétré dans l'allée de la maison que déjà on peut voir des personnes complètement ivres allongées à même le sol. La fête a l'air de battre son plein depuis un moment déjà au vu des dégâts dans le jardin, des transats ont été cassés et des gobelets jonchent misérablement sur l'herbe. Je n'ose même pas imaginer l'intérieur de la maison qui doit être plein à craquer de monde.
La porte d'entrée est grande ouverte ce qui laisse libre accès à n'importe qui d'entrer ou de sortir comme bon lui semble.
Bonjour la sécurité.
Rien que dans le salon, il doit y avoir une bonne centaine d'étudiants et de lycéens qui se déhanchent au rythme de la musique. Certains flirtent, jouent, boivent, dansent tandis que d'autres sont plus tranquilles et discutent simplement avec leurs amis.
Pour bien commencer la soirée, Louis nous demande à tous ce que nous voulons boire. Caleb opte pour un verre de vodka tandis que Connor et Jeff, eux, penchent plus vers une bière. Je prends l'initiative d'être Sam pour ce soir en décidant de prendre du coca.
Et car tu ne veux pas être comme ton père, me souffle ma conscience.
Je chasse cette pensée de ma tête tout en déglutissant. L'idée qu'un jour je devienne comme mon père me terrifie à un point inimaginable, mais je me rassure en me disant que j'ai le contrôle sur mon corps et que je ne tomberai jamais dans cette addiction.
Je reprends mes esprits en voyant que Louis revient avec nos boissons, je le remercie et en bois quelques gorgées. Puis, accompagnée de Jeff, je décide d'aller danser un peu juste au moment où la musique de Florida, Good Feelings retentit dans les immenses enceintes de la maison, qui est plus une villa qu'autre chose d'ailleurs.
Je me mêle aux autres jeunes de mon âge qui sont déchaînés. D'une main, Jeff me fait tourner sur moi-même et de l'autre il avale quelques gorgées de sa bière en rigolant. Son rire est contagieux puisque je me mets moi aussi à rigoler sans savoir pourquoi. On danse ensemble un long moment jusqu'à ce qu'il m'informe qu'il doit s'éclipser rapidement pour aller chercher une autre bière.
— Dans deux minutes je serai de retour pour danser avec toi, m'assure-il avec un clin d'œil.
Je continue de m'amuser en son absence en dansant et en chantant comme si ma vie en dépendait.
Mais ma bulle de bonheur explose quand je sens un corps se rapprocher dans mon dos. Je pense d'abord que c'est mon ami puis deux grandes mains se posent sur mes hanches, me prouvant que non puisque la personne n'a pas de bière en sa possession. Je sursaute en entendant un timbre rauque d'homme me susurrer à l'oreille d'une voix qui se veut sensuelle :
— Salut beauté, tu veux faire un tour dans la chambre à l'étage ?
La première chose qui me frappe est son haleine qui empeste fortement l'alcool. Évidemment, c'était prévisible. Je tente de retirer ses mains répugnantes de mon corps mais il résiste et resserre sa prise autour de moi, me collant à son torse dégoulinant de sueur.
— Lâche-moi, dis-je fermement pour qu'il comprenne qu'il est loin d'être le bienvenu dans mon espace vital personnel.
Il rigole dans mon oreille. Mais ce n'est pas le genre de rire qui veut dire « ok, c'est bon je te lâche », non, c'est plutôt un rire qui veut dire « ouais c'est ça dans tes rêves cocotte ». Je sens ses lèvres qui s'incrustent dans la peau de mon cou alors que j'essaie de me dépatouiller comme je peux pour m'écarter de ce mec. Ses mains se baladent sur mon corps comme s'il lui appartenait et je déteste ça.
— Putain, m'énervé-je, dégage je te dis, t'es sourd ou quoi ?
Il ne répond pas et s'amuse à continuer de me coller contre lui. Je vais vomir s'il continue comme ça, sérieux.
— Écarte-toi d'elle.
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Qu'est-ce que vous avez pensé de ce chapitre ? ;)
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Luck Smiles
RomanceMinneapolis , Été 2018 Détruite par le décès de sa mère et délaissée par son père après qu'il a sombré dans l'alcool : c'est ce qu'est Alexis Hall, jeune fille de 17 ans à qui la vie n'a pas fait de cadeau. Son quotidien va être bousculé à l'instant...