Chapitre 31

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Je ne sais pas pourquoi mais faire la fête sur la plage m'a toujours donné envie. Le truc c'est que n'ayant jamais eu d'amis avant cet été, je n'ai pas osé me rendre à ce genre de soirée seule avant aujourd'hui. Mais je suis heureuse de pouvoir y être ce soir, d'autant plus qu'il y aura sans aucun doute un feu d'artifice comme nous sommes le 4 juillet, jour de fête nationale. Quand j'étais petite ma mère me disait que c'était pour mon anniversaire qu'il y en avait un, ça me faisait sourire.

Nous arrivons rapidement sur le sable. Énormément de monde est déjà là, des lycéens, des étudiants, des jeunes adultes, bref un peu tout le monde. Avec les garçons on s'éloigne du cœur de la soirée pour s'isoler un peu plus. On pose toutes nos affaires dans le sable et on part directement rejoindre tous ces inconnus.

— La vache, y'a beaucoup de monde ! cri Caleb par-dessus la musique.

On acquiesce tous et on se dirige vers le mini-bar qui a été improvisé par quelques personnes. L'endroit est sympa et se fond à merveille dans le décor.

— Bonsoir, deux cocas et trois bières s'il te plaît, demandé-je au gars qui gère le stand.

Je ne prends pas la peine de le vouvoyer en remarquant qu'il ne doit pas avoir plus de vingt-cinq ans. Je scrute la foule en attendant que ma boisson et celles des gars soient préparées. Je repère les garçons qui se sont légèrement éloignés pour faire je ne sais quoi, ils semblent s'amuser si j'en crois leurs rires qui résonnent jusqu'à moi. Cette vision me fait chaud cœur, puis Jeff passe son bras autour des épaules de Louis en lui montrant une fille. Celui-ci baisse directement son regard vers ses fesses et je lève les yeux au ciel. Les deux meilleurs amis éclatent de rire face à une réplique de Caleb qui vient de taper son front contre sa paume, dépassé par Louis. Connor a lui disparu dans la foule.

— T'es venue toute seule ?

Je tourne la tête et remarque que la question m'est posée par le barman.

— Non, je suis avec des amis.

— T'as un copain ?

Je soupire, mais avant que je n'aie pu répliquer quoique ce soit, un bras s'enroule autour de ma taille et m'attire contre un torse musclé. Je tente dans un premier temps de me dégager de cette personne puis une voix familière retentit dans mon dos et je me laisse faire.

— Ouais, elle est avec moi.

Connor resserre légèrement son emprise autour de moi pendant que le barman se renfrogne, visiblement déçu par cette réponse qu'il espérait négative. Je relève la tête vers le jeune homme qui me tient. Alors que je m'apprête à lui demander des explications sur son comportement, il me devance :

— Danse avec moi.

Je le regarde, incrédule. Il est déjà bourré pour me proposer un truc pareil ou quoi ? Je n'ai toujours pas le temps de protester qu'il m'entraîne là où tous les jeunes de la soirée dansent. Il pose sa deuxième main au creux de mes reins et m'approche de lui, je tressaille légèrement.

— Connor, à quoi tu joues, bon sang ?

— Y'a un de mes anciens plans cul qui n'arrête pas de me coller, je lui ai dit que j'avais une copine et elle m'a pas cru. Joue le jeu, elle nous regarde.

Très élégant. Je souffle puis passe mes bras autour de son cou. Il me colle encore plus à lui. Ma respiration s'accélère brusquement, mes mains deviennent moites et je sens mon visage s'empourprer. Connor détache son regard de ce qu'il regardait, sûrement son ex-plan cul, et le pose sur moi. Ses yeux bleu foncé me transpercent, littéralement. J'ai l'impression qu'il analyse chaque recoin de mon visage et ça me déstabilise. On continue de danser au rythme de la musique et il me sourit. Je rougis d'autant plus, et pour cacher ma gêne, je pose ma tête sur son torse. Je jurerais sentir son rythme cardiaque s'accélérer légèrement.

— C'est quand même la deuxième fois que tu me fais passer pour ta copine, hein.

Il rigole légèrement en penchant sa tête en arrière avant de plonger à nouveau ses iris bleues dans les miennes.

— Parce que tu préfèrerais que je te fasse passer pour un plan cul ?

— Certainement pas, m'offusqué-je, personne n'y croirait en plus.

— Les gens pensent bien que tu es ma copine, pourquoi pas un plan cul ?

— Tu danses avec tes conquêtes toi peut-être ?

Il grimace, vaincu.

— Non, j'avoue.

Il va pour ajouter quelque chose mais je le coupe brusquement :

— Pourquoi tu ne m'aimes pas ? Enfin je veux dire, depuis le premier jour où on s'est rencontrés tu t'es mis à me détester sans raisons.

Il fronce les sourcils et ne cherche pas à cacher sa surprise face à ma question. Il prend son temps pour répondre.

— Je ne sais pas. La première fois qu'on s'est vus, j'ai directement cru que tu venais sympathiser pour te taper un de nous quatre, ricane-t-il. Bon j'avoue que c'était stupide de penser ça, j'aurais pas dû te juger si vite alors que je ne te connaissais pas du tout. J'ai pas été très cool.

Il ne s'excuse pas de façon directe mais je vois bien qu'il essaie de faire des efforts.

— Effectivement, c'était débile.

— Mais bon, maintenant c'est ok, tu me déranges plus. De toute façon j'ai bien été obligé de te tolérer puisque tu vis chez nous, ça aurait été chiant si on passait nos journées à se gueuler dessus.

Je me referme un peu, désormais mal à l'aise.

— Ouais... désolée je sais que ça fait un moment que je squatte, je vais trouver un travail et un appart rapidement. Enfin ça risque quand même de prendre du temps mais au pire je peux demander à récupérer les clés de chez moi pour ne pas vous déranger...

— Quoi ? Non ! Ce n'est pas ce que je voulais dire. Tu ne nous déranges pas. Je te jure, ajoute-t-il en voyant ma mine peu convaincue, de toute façon les gars te laisseront jamais partir maintenant.

Je fronce les sourcils et mon regard se dirige vers les concernés. Louis et Jeff ont l'air de faire des conneries et Caleb semble les réprimander, comme un papa le ferait alors que les deux en face de lui gloussent comme des gamins. Cette image me fait sourire.

— Quand Caleb m'a avoué qu'il t'avait parlé de sa mère et de comment il a vécu les choses juste après sa mort, j'ai halluciné. J'ai trouvé qu'il allait un peu vite, après tout on ne se connaissait pas vraiment à ce moment-là. Mais quand il m'a certifié que t'étais quelqu'un de bien et que t'avais juste besoin d'aide, ça a fait un déclic dans ma tête. Je sais que Caleb a toujours de bonnes intuitions, il arrive facilement à savoir si une personne est toxique ou non juste en l'observant deux minutes, c'est impressionnant. Puis il y a eu ce jour où on est passés te voir à l'hôpital. Jeff était avec toi. Pour lui non plus ça n'a pas été facile, et je pense que tu l'as compris. Avec les mecs on a jamais parlé de ce matin-là mais on a tous compris qu'il t'avait parlé de son père. Y'a que lui qui peut le mettre dans un état pareil. Il a paniqué après ce qui s'est passé avec ce conna... ton père, se reprend-il. Il a vrillé : il revoyait sa mère au fond d'un lit d'hôpital après que son mari l'avait battu. Honnêtement, y'a que Louis et moi qui avons pas morflé pendant notre adolescence. Toi aussi, t'en as bavé, ça se voit, c'est presque écrit sur ton front, ironise-t-il.

Je reste sans voix un certain moment, puis quand j'ouvre la bouche pour dire quelque chose, le regard de Connor se détourne de moi et est attiré par un truc dans mon dos.

Il soupire.

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