Minneapolis , Été 2018
Détruite par le décès de sa mère et délaissée par son père après qu'il a sombré dans l'alcool : c'est ce qu'est Alexis Hall, jeune fille de 17 ans à qui la vie n'a pas fait de cadeau.
Son quotidien va être bousculé à l'instant...
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Choquée, j'écarte le téléphone de mon oreille, comme pour vérifier que ce n'est pas un numéro que je connais et qui me fait une blague pourrie.
T'enflamme pas tu connais personne.
Mais non, je n'ai jamais vu le numéro affiché sur l'écran de mon portable. Je rapporte mon téléphone à mon oreille et dis :
— Euh... mais ma mère est décédée.
— Je sais. Je dois juste vérifier quelque chose.
Elle n'attend pas de réponse de ma part et continue :
— Avez-vous été mise au courant de la somme d'argent présente sur le compte bancaire de votre mère ?
Je me redresse subitement, ne comprenant pas de quoi elle parle.
— Quel argent ?
Un blanc s'installe dans lequel j'entends simplement la respiration de la banquière. Je me retourne et vois que Connor s'est assis dans le lit et fait un signe de tête vers le téléphone pour savoir qui c'est et ce qu'il se passe. Je hausse les épaules quand la banquière semble enfin sortir de son mutisme.
— Je suppose que vous êtes au courant que le dernier parent de votre mère est décédé l'année précédente, en janvier 2017, son père.
— Euh, oui, j'étais au courant.
— Votre mère, étant fille unique, a hérité des biens de ses parents.
Mon cœur loupe un battement et ma bouche s'ouvre toute seule.
Constatant que je ne réponds rien, elle continue :
— Cet héritage vous revient désormais de droit mademoiselle Hall. Votre père ne peut pas y avoir accès d'où il se trouve, m'explique-t-elle.
— Et... et, si ce n'est pas trop indiscret, combien y'a-t-il au total ?
— Cinquante mille dollars, sans compter l'argent que votre mère avait déjà sur son compte avant le décès de ses parents.
Mes yeux sortent littéralement de leurs orbites et je manque de faire tomber mon téléphone tant je n'y crois pas.
La banquière me donne rendez-vous le jour même pour m'expliquer la procédure pour que je puisse toucher l'héritage. Je raccroche et prends ma tête dans mes mains, ne pouvant pas y croire.
Après des mois de malheur, j'ai l'impression que le bonheur me tend désormais les bras.
Cinquante mille dollars, c'est une somme astronomique, je pourrais faire tellement de choses avec comme...
Bordel, l'université.
— Alexis, ça va ? C'était qui ? me questionne Connor en me voyant dans cet état.
Je lui explique tout et il parait lui aussi sous le choc. On se regarde sans rien dire durant plusieurs instants, puis on part dans un fou rire incontrôlable sans même savoir pourquoi.
Les gars débarquent dans la chambre en nous entendant rigoler comme des malades. On leur explique tout et ils explosent de rire à leur tour, sans savoir pourquoi non plus. On a l'air de tarés comme ça mais c'est le dernier de nos soucis. On est heureux et c'est tout ce qui compte.
***
Cet après-midi j'ai donc eu rendez-vous avec la banque à 15h. Ça s'est super bien passé, même si on a dû m'expliquer pas mal de choses comme je n'y connais quasiment rien en termes d'argent. Je crois avoir à peu près tout compris et j'en suis assez fière, je l'avoue.
En rentrant à l'appartement vers 17h, je raconte mon entretien aux garçons. Normalement je devrais toucher l'héritage d'ici quelques semaines, ils m'ont promis de faire de leur mieux pour que ça soit avant la rentrée et que j'ai peut-être le temps de m'inscrire à l'université. Comme je n'ai pas non plus le niveau pour être acceptée dans un établissement comme Harvard, Yale ou autre, je pourrais tenter ma chance dans celle où sont scolarisés mes amis, l'université de la ville, où j'aimerais faire des études de psychologies, comme j'en avais parlé aux garçons tout au début de l'été.
Le reste de la soirée se passe dans la bonne humeur et j'ai l'impression de ne jamais avoir été aussi heureuse de toute ma vie. Je ne me prive pas pour montrer ma joie à tous, ce qui rend heureux mes amis à leur tour.
